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Bassin de Thau : les hôpitaux du bassin semblent en difficultés

La CGT des Hôpitaux du bassin de Thau a appelé à une mobilisation organisée le jeudi 21 octobre à 13H devant l'hôpital St Clair à Sète. Pourquoi ?

La CGT remet en cause l’efficacité des CREF (contrat de retour à l’équilibre) successifs “qui n’ont servi à rien si ce n’est qu’à aggraver la situation de l’hôpital public. La direction générale annonce un déficit abyssal de 12 millions d’euros en 2021“, explique le communiqué reçu. La CGT “estime que ce n’est pas aux agents, ni à la population du Bassin de Thau de subir les choix budgétaires. La CGT est formelle: ces 12 millions de déficit ne sont pas essentiellement dus à la crise du Covid, les choix budgétaires depuis 2012 ont contribué à ce que les hôpitaux du Bassin de Thau ne puissent sortir la tête de l’eau“.

La CGT constate également que “les urgences de Agde ont été fermées en août dernier, 30 lits fermés en soins de suite et de réadaptation en septembre, 10 lits en médecine et 4 lits en réanimation viennent d’être fermés à leur tour.” La CGT souligne enfin que “le plan d’urgence pour l’hôpital de 2019, qui devait reprendre 1/3 des dettes, n’a toujours pas versé les financements et que le plan de relance du pilier II du Ségur de la santé de 2020, pour l’investissement, est toujours en attente aussi.

La direction des hôpitaux tente d’anticiper

La directrice générale Claudie GRESLON reconnait et comprend que “les équipes sont fatiguées et inquiètes, elles ont donné beaucoup avec ces vagues successives. Ce déficit de 12M€ est à ce stade un déficit prévisionnel, dû notamment aux surcoûts du Covid et du Ségur. D’un côté nous avons eu à faire face à plus de dépenses pour les vagues de Covid (507 patients accueillis sur la 3è vague, 120 pour la 4è, nous sommes en zone touristique donc nous avons eu plus de cas qu’ailleurs). Il faut se rendre compte qu’un patient atteint du Covid demande plus de moyens pour le soigner: une chambre individuelle, plus de moyens humains, plus de matériel et médicaments … Nous avons dû recruter du renfort (contractuel et intérimaire), nous avons payé des heures supplémentaires, certains personnels ont renoncé à leur RTT (que nous avons payées), nous avons doublé les permanences infirmières et médicales. Le Ségur a certes permis l’augmentation des salaires, mais du coup, nous avons changé de tranche sur la taxe sur les salaires par exemple, ce qui se traduit en chiffres par 650 000€ supplémentaire de taxe.”

Elle ajoute : “De l’autre côté, sur les rentrées financières, concernant les patients Covid, les recettes correspondaient au barème de l’assurance maladie (donc sans les 20% des complémentaires santé). Nous avons dû déprogrammer des interventions chirurgicales, transformer un service de chirurgie en service de médecine, et donc perdre des recettes comprenant le barème de l’assurance maladie plus les complémentaires santé”.

Autre point coûteux, les équipements de protection, selon elle : si en 2020 ils nous ont été alloués par l’Etat, en 2021, ils sont à notre charge, certains tarifs ayant été multipliés par 10, et entraînent l’augmentation du budget pour l’enlèvement de ces déchets.

La directrice met en perspective quelques chiffres annoncés par la CGT : “Sur les 10 lits annoncés concernant le service de médecine, il n’y a aucun impact pour les patients. En réanimation, nous revenons sur notre capacité de 2018. Nous faisons tout pour ne pas réduire l’activité chirurgie (et donc nous évitons de décaler des opérations) et nous nous adapterons si une nouvelle vague de Covid venait à se déclarer. Concernant les soins de suite et de réadaptation, nous avons rouvert 18 lits le 18 octobre dernier. Nous sommes vigilants, tout en nous adaptant face à l’absentéisme en forte augmentation, et en cherchant des solutions pour recruter en limitant l’intérim, qui coûte très cher“.

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