Faits divers

BEZIERS - AGGLO - EAU  ET  ASSAINISSEMENT (1) La double fonction d’un cours d’eau

Voici le premier épisode du feuilleton hebdomadaire "Eau et assainissement" que publiera l'Association biterroise contre les…

Voici le premier épisode du feuilleton hebdomadaire “Eau et assainissement” que publiera l'Association biterroise contre les pollutions de la station d’épuration (ABCPSE) pendant l'été l'ABCPSE et pour illustrer ce 1er épisode une photo de station d'épuration.

           Raison d'être du feuilleton:  Le projet de la CABM qui veut brûler chaque année à Béziers 15.000 tonnes de boues et graisses d'assainissement avec de graves conséquences pour l'environnement et notre santé à tous. Ce projet d'incinérateur se double peut-être d'un autre projet analogue puisque l'agglo veut transformer une partie des poubelles ménagères en combustible.
Où sera-t-il brûlé s'il ne l'est pas dans l'incinérateur de boues et graisses?

EAU  ET  ASSAINISSEMENT (1)

La double fonction d’un cours d’eau

par l'Association biterroise contre les pollutions de la station d’épuration (ABCPSE)

Le petit fleuve qui traverse Béziers – l’Orb – remplit 2 fonctions vitales : d’une part il est le réceptacle où se déversent les égouts des nombreuses communes riveraines (Eh  oui !). D’autre part  il est pour ces mêmes communes la principale, voire l’unique ressource en eau potable. Ces 2 fonctions contradictoires sont-elles compatibles ? A vous de juger :

 Comment capter l’eau potable ?

A Béziers l’eau qui coule des robinets vient de l’Orb. Elle est prélevée en amont de la ville et le réseau d’égout rejoint l’Orb en aval de la ville. Deux précautions élémentaires…

Troisième précaution : l’eau potable n’est jamais pompée directement dans le lit du fleuve (heureusement !) mais à quelques dizaines de mètres de l’Orb, sur la rive, grâce à plusieurs puits de captage.  L’eau tirée de ces puits est bien celle de l’Orb, infiltrée sous les 2 rives. Pour arriver jusqu’aux puits, elle traverse l’épaisse couche de limon que les crues du fleuve ont déposée de chaque côté du cours d’eau. Parce que ce limon est très fin, il constitue un filtre naturel qui débarrasse l’eau des microbes et de certains polluants. (Ouf !) Mais beaucoup de molécules dangereuses (les pesticides agricoles, entre autres) ne sont pas beaucoup plus grosses qu’une molécule d’eau. Elles sont donc capables, comme l’eau et avec l’eau, de passer à travers le filtre limoneux.  

Valeur des analyses d’eau

Avant d’être livrée à la consommation, l’eau de nos robinets subit des analyses réputées strictes par des laboratoires réputés rigoureux. Certes. Mais ces analyses ne cherchent qu’un nombre  limité de polluants : les plus fréquents, les plus dangereux. Les autres, n’étant pas recherchés, ne peuvent pas être découverts par les analyses et sont donc susceptibles de passer incognito dans l’eau des robinets.

Prenons un peu de recul : depuis qu’elle existe, l’industrie chimique a inventé et mis sur le marché d’innombrables produits plus ou moins toxiques (peintures, solvants, acides, bases, insecticides, herbicides et autres poisons phytosanitaires, colles, produits d’entretien et de bricolage, lessives, nettoyants divers) quotidiennement utilisés par les agriculteurs, les artisans, les industriels et les ménages. Tout cela, après consommation, tombe plus ou moins à l’égout et se retrouve donc en partie dans les cours d’eau. Avec le risque permanent de polluer l’eau potable.

D’où l’ardente, l’impérieuse, l’absolue nécessité d’épurer le contenu de nos égouts avant de le jeter dans l’Orb.

Quelle épuration ?

En langage administratif  cette épuration  est appelée « assainissement des eaux usées ». Elle est effectuée en zone rurale par des bassins de lagunage et à Béziers par une station d’épuration (STEP en abrégé). Cette usine (car c’en est une)   est située en rive gauche, tout contre le fleuve,  plaine Saint-Pierre, près de l’usine Cameron et du centre équestre « L’éperon biterrois ».

A l’entrée de l’usine, les eaux usées passent d’abord à travers une grille qui retient les feuilles d’arbres et autres gros objets indésirables. Puis un bassin de décantation effectue un dessablage/déshuilage : ce qui est plus lourd que l’eau (sable, graviers) se dépose au fond du bassin. Ce qui est plus léger que l’eau (huiles et matières grasses principalement) forme à la surface de l’eau une pellicule flottante qu’il suffit de racler.  Après ces 2 préliminaires commence le traitement proprement dit. Il est effectué par des microbes qui dévorent excréments, urine, jus de vaisselle et autres déchets organiques venus des lavabos, des machines à laver, des bains et des douches. Grâce aux microbes, ces bons serviteurs, les lagunages ruraux  et les  STEP urbaines sont capables d’éliminer les polluants organiques. Mais les microbes n’ont aucun appétit pour les métaux lourds, pour les peintures, pour les acides, pour les pesticides. Friands de matière organique, les microbes ne s’attaquent pas aux polluants minéraux qui passent donc à travers les installations d’épuration sans avoir été éliminés .

Que deviennent ces polluants minéraux ? C’est ce que nous verrons la semaine prochaine…  

Robert  CLAVIJO

Association biterroise contre les pollutions de la station d’épuration (ABCPSE)

abcontre-les-nuisances.asso-web.com

Tél : 04 67 76 28 56

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