BEZIERS - Discours de Robert MENARD : cérémonie pour la journée nationale de la Résistance
Bonjour à tous Merci à vous d'être présents pour commémorer la Résistance, la Résistance…
Bonjour à tous
Merci à vous d'être présents pour commémorer la Résistance, la Résistance française.
Si le 27 mai a été choisi pour célébrer ces héros, ce n'est pas un hasard. C’est en effet le 27 mai 1943 que se constituait à Paris le CNR, le Conseil National de la Résistance.
Pour nous Biterrois, peut-être plus encore que pour les autres Français, cette date est symbolique, car c'est autour du plus illustre des Biterrois, autour de Jean Moulin, que le Conseil National de la Résistance a été créé.
Le CNR, c’est-à-dire le rassemblement nécessaire, absolument nécessaire, de tous les patriotes face à l'ennemi, à l’ennemi commun.
Jamais la France n'est plus faible que lorsqu’elle est divisée en mille et une chapelles. Jamais la France n'est plus forte, plus invincible que lorsqu’elle se réunit, se rassemble. C'est la leçon fondamentale, essentielle, de toute notre histoire. Jean Moulin et le Général de Gaulle l'avaient bien compris.
J’aimerais profiter de cette commémoration pour revenir sur les débuts de la Résistance. Parce qu'on les oublie trop souvent : par ignorance, par malveillance, par sectarisme.
Après la catastrophe de juin 1940, qui vit notre armée, alors considérée comme la meilleure du monde, qui vit notre armée balayée en un mois, en juin 1940, seule une poignée, une petite poignée de Français a refusé la défaite.
Oui, l'embryon de la résistance faisait alors… peine à voir. Il faut s’en souvenir : les rares résistants venaient d'horizons très différents, de la droite radicale comme les militants de l'Action Française, de la gauche républicaine, des mouvements chrétiens.
Beaucoup ont pris ces hommes pour des fous. Peu de gens ont cru en cette aventure désespérée. Mais ces héros avaient réussi l'essentiel au moment où soufflait la tempête : ils avaient conservé le feu. Le feu sacré de la France, le feu sacré de sa souveraineté, de son indépendance, de sa chair.
Pendant ce temps, dans la France occupée, dans la France soumise, la vie reprenait son cours, avec, je cite le Général de Gaulle, « une bourgeoisie et une presse qui avaient perdu tout sentiment de fierté nationale ».
Longtemps, la France de la Résistance, la France libre, fut une France quasi virtuelle. Un drapeau, un chef, quelques hommes, quelques femmes. Une France incarnée par quelques voix sur les ondes d’une radio devenue mythique. Mais une France qui vivait quand même.
Puis elle retrouva une géographie. Des morceaux d'Empire. Quelques navires. Sur le territoire de la métropole, ce furent les soldats de l'ombre, ses fils les plus hardis, les plus courageux.
Elle trouva des préfets, des sous-préfets, des hommes politiques qui surent demeurer dignes. Ils étaient peu nombreux, osons-le dire. Une grande partie de l'administration, une grande partie des corps d'Etat, une grande partie de la classe politique se fourvoya. Par obéissance. Par lâcheté.
Les pseudos républicains, les républicains d'opérette, d'hier comme d'aujourd'hui trouvent toujours des arguments, des arguties, des excuses pour justifier leurs renoncements, leur couardise. Tout le monde n’a pas la stature d’un Jean Moulin.
Plus de 70 ans après ces événements, plus que jamais la Résistance française demeure notre fierté.
Je crois, je suis sûr qu'elle demeure vivante au fond de chacun de nous. Il ne tient qu'à nous de raviver sa flamme, de faire en sorte que son idéal ne soit plus, plus jamais trahi.
Cette flamme de la Résistance ne doit pas s'éteindre, malgré les ombres qui envahissent notre présent. Cela dépend de nous, que de nous.
Vive la Résistance ! Vive la France !