BEZIERS : Ils arrivent .. Quand Robert MENARD n’a plus de frontières !
BEZIERS : ILS ARRIVENT ! Quand Robert MENARD n’a plus de frontières ! Il…
BEZIERS : ILS ARRIVENT ! Quand Robert MENARD n’a plus de frontières !
Il semble bien loin le temps ou le reporter Robert Ménard voulait abattre les frontières ! Il s'affirmait alors choqué par la couverture médiatique des conflits dans le tiers monde et se battait contre l'indifférence des médias !
Il semble bien loin le temps ou Robert MENARD revenait de Syrie après un voyage d'une semaine, au cours duquel il officialisait un accord de coopération et un jumelage entre Béziers et le village Syrien de Maaloula au nord-est de Damas. Bien loin encore le temps ou il se lamentait sur le sort des habitants de « cette petite commune martyrisée, occupée par les islamistes, libérée, occupée, libérée et qu’il ne fallait pas la laisser tomber» !
C’était il y a une éternité … C’était il y a un an !
Le nouveau numéro du bulletin municipal Biterrois a semble t-il gommé les appels vertueux à la solidarité de son premier magistrat et ne fait plus dans la guimauve ! Illustrant le “scandale des migrants” , la UNE du journal de Robert MENARD publie un cliché de réfugiés – hommes, femmes et enfants – s'apprêtant à monter dans un train, surligné d’un titre aussi rassurant qu’un film d’Alfred Hitchcock : ILS ARRIVENT !
Pour parfaire le cliché et le rendre encore plus explicite, notre reporter décidement sans frontières n’a pas non plus lésiné sur les effets spéciaux ! Pour les moins futés des lecteurs qui n’auraient pas immédiatement deviné le message subliminal , il fallait ajouter les sous-titres au cas où la destination finale de cette horde de migrants ait échappé à leur sagacité : BEZIERS : 3 865 Kilomètres !
En filigrane on devinerait presque que Robert MENARD a fait de sa ville une telle splendeur que Béziers apparaitrait aux yeux de millions de migrants syriens telle une Byzance Languedocienne et que La Deveze en serait le nouvel Eldorado !
Pour ajouter à la séduction du cliché afin sans doute d'attirer les cohortes de petits écoliers syriens, impatients de faire ficher leurs origines dans le cahier du grand maitre, la fenêtre suivante affiche : “Scolarité gratuite, hébergement et allocations pour tous !” Tout un programme !
Que la Ville de Robert MENARD accueille déjà des réfugiés et que deux centres de demandeurs d'asile existent déjà à Béziers est indéniable. Que la situation économique de la ville et que son nombre de chômeurs deux fois supérieur à la moyenne nationale ne positionne pas la cité de Pierre Paul Riquet en pôle position d’une terre d’accueil des plus propices est à fortiori une évidence. Il y a sans doute mille raisons pour lesquelles BEZIERS n'a pas lieu d'être aux avants-postes de la solidartité du jour .
Mais quand la démagogie prend le pas sur le respect des droits de l’homme et le principe même de la dignité humaine, la frontière est allégrement dépassée !
Le calvaire de ceux qui fuient des pays en guerre ou en proie à la misère devrait appeler à surmonter les égoïsmes partisans et les égoïsmes nationaux. Sans revenir sur notre propre histoire de France, forgée au gré de nombreuses migrations du siècle dernier, les drames humanitaires actuels doivent provoquer une prise de conscience en insufflant plus de courage politique au travers d’une aide humanitaire prioritairement dans le pays d'origine lorsqu’elle est encore possible.
Mais lorsque la vie elle même de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants est en jeu, une politique d’accueil, aussi provisoire soit elle, doit être mise en œuvre.
Si les doctrines et les luttes démagogiques et politiciennes affaiblissent nos raisonnements, il n’en résultera qu’une nouvelle exacerbation des frontières et des nationalismes de part et d’autres des rives de la Méditerranée.
Pas sûr que nous sortions gagnants de ce type de confrontations !