Faits divers

BEZIERS - Les trafics au centre pénitentiaire dans le viseur de la Justice

Depuis quelques mois, en étroite collaboration avec le directeur du centre pénitentiaire de Béziers,…

Depuis quelques mois, en étroite collaboration avec le directeur du centre pénitentiaire de Béziers, le commissariat de police de Béziers et le SRPJ de Montpellier, le parquet de Béziers s'est engagé résolument dans une lutte contre les trafics de stupéfiants, mais aussi de cigarettes, de couteaux, de téléphones et de leurs accessoires, et de tous autres objets ou produits entrés illicitement au sein du centre pénitentiaire de Béziers. 

En effet, outre leur caractère illicite, ces trafics sont à l'origine de menaces et d'extorsions, voire de règlements de compte entre détenus, provoquant de fortes tensions au sein du centre pénitentiaire, et susceptibles de porter ainsi atteinte à la sécurité de l'établissement, du personnel pénitentiaire et des détenus eux-mêmes. Par exemple, la mutinerie du 21 mars 2020 était en partie causée par la volonté de quelques détenus d'aller récupérer dans des zones interdites des « colis » projetés depuis l'extérieur de la détention.

En outre, la suspension des parloirs pendant le confinement correspond à une nette augmentation du nombre de projections de « colis » depuis l'extérieur de l'enceinte du centre pénitentiaire, à destination des détenus qui parviennent parfois à les récupérer selon différents moyens. Le contenu de ces « colis » est variable mais il s'agit le plus souvent de produits stupéfiants ainsi que de téléphones et leurs accessoires.

À la demande du parquet, le commissariat de police de Béziers a donc augmenté le nombre de patrouilles autour du centre pénitentiaire ce qui a permis d'interpeller régulièrement des personnes projetant des colis ou s'apprêtant à le faire. Ces individus encourent les peines maximales d'1 an d'emprisonnement et 15 000 € d'amende (article 434-35 du code pénal), tout comme ceux qui communiqueraient avec un détenu par téléphone ou par voie électronique sans autorisation. Les détenus qui réceptionnent ces « colis » commettent le délit de recel qui porte la peine à 5 ans d’emprisonnement. S'il s'agit de produits stupéfiants projetés ou introduits en détention, cela s'apparente à un trafic de stupéfiants et les peines maximales encourues sont alors de 10 ans d'emprisonnement et 7 500 000 € d'amende.

Cette politique pénale volontariste du parquet et la forte mobilisation de la police nationale ont permis d'aboutir ces trois dernières semaines, dans le cadre de six procédures distinctes, à la condamnation au total de 12 personnes par le tribunal correctionnel de Béziers qui a fait preuve d'une grande fermeté.

 

  • Condamnation le 7 avril 2020, en comparution immédiate, de deux hommes et une femme venant de la région toulousaine et interpellés dans la soirée du 2 avril 2020 par des policiers du commissariat de Béziers, alors qu'ils s'apprêtaient à projeter depuis l'extérieur de la prison un colis contenant quelques dizaines de grammes de cannabis et des téléphones La femme de 26 ans qui aurait dirigé l'opération à la demande d'un détenu, jamais condamnée jusqu'à présent, a été condamnée à 7 mois d'emprisonnement ferme mais sans mandat de dépôt. Les deux hommes qui l'accompagnaient, âgés de 26 et 28 ans et aux casiers judiciaires déjà chargés, ont été condamnés à 7 mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt.

 

  • Condamnation le 14 avril 2020 à 4 ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt et interdiction définitive d’exercer une fonction publique, d’un surveillant pénitentiaire de 40 ans pour avoir fait entrer au centre pénitentiaire de Béziers plus d’1 kilo de résine de cannabis et des cartouches de cigarettes au début de l’année 2020, moyennant finance. Le détenu de 35 ans les ayant réceptionné a été condamné à la peine de 30 mois d’emprisonnement dont 12 mois avec sursis probatoire, avec maintien en détention (enquête duSRPJ de Montpellier).

 

  • Condamnation le 14 avril 2020, en comparution immédiate, à 18 mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt d'un homme de 25 ans interpellé par des policiers du commissariat  de Béziers dans la soirée du 10 avril 2020 alors qu'il arrivait de Montpellier et s'apprêtait à projeter un colis contenant moins d'une centaine de grammes de résine de cannabis à l'intérieur de la prison.

 

  • Condamnation le 22 avril 2020 de quatre hommes jugés en comparution immédiate : 12 mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt pour un détenu de 30 ans ayant sollicité un ami biterrois âgé de 36 ans et qui a été condamné à 7 mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt pour avoir projeté deux colis dans la soirée du 20 avril 2020 contenant deux bouteilles d'alcool et des chargeurs de téléphone. Un homme de 28 ans, sans casier judiciaire jusqu'à présent, a été condamné à six mois d'emprisonnement avec sursispour s'être rendu complice de ces faits, notamment en ayant fait le guet. Le quatrième individu habitant dans le voisinage direct du centre pénitentiaire et âgé de 32 ans a été condamné à 10 mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt pour avoir participé à l'organisation de l'opération et à l'orientation des « lanceurs ». Ils avaient tous été interpellés par le commissariat de police de Béziers.

 

  • Condamnation le 27 avril 2020, en comparution immédiate, à 3 mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt d'un homme de 31 ans, déjà condamné à de nombreuses reprises, interpellé par les policiers du commissariat de Béziers alors qu'il venait de projeter depuis l'extérieur de la prison, dans la soirée du 24 avril, un colis contenant des friandises, un écouteur et un chargeur de téléphone.

 

  • Condamnation le 28 avril 2020, dans le cadre d'une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC ou « plaider coupable »), à 3 mois d'emprisonnement ferme d'un homme de 24 ans, interpellé par les policiers du commissariat de Béziers alors qu'il venait de projeter depuis l'extérieur de la prison, dans la soirée du 27 avril, un colis contenant de la viande et des briquets.
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