Boutographies au Pavillon Populaire : les séries photo préférées de la rédaction

Si ce n'est déjà fait, il vous reste encore une semaine pour découvrir les nouveaux talents de la photographie européenne sélectionnés par le jury du festival Les Boutographies au Pavillon Populaire, à Montpellier, à la fois sur les murs et en projection. Parmi les 11 séries de la sélection officielle, la rédaction a eu plusieurs coups de cœur…

geoffroi-caffiery

La série la plus émouvante

La série la plus émouvante et intime à la fois est à l’évidence Dis Papa, réalisée par le photographe Geoffroi Caffiery autour de sa relation avec son fils schizophrène. Les clichés en noir et blanc pourraient parfois sembler anodins, s’ils n’étaient accompagnés de légendes du type : “Dis papa (…) Quelqu’un cherche à me sonder l’esprit et prendre ma possession” ou “Dis papa, ce matin, jour de mon anniversaire, je me suis fait égorger, dépecer, vider les entrailles”. On y voit des portraits de ce jeune homme d’une beauté à couper le souffle, qui, à l’évidence traverse de terribles souffrances mentales. Et l’on se prend à imaginer qu’il pourrait être mannequin dans une autre vie, exempte de toute douleur… Christian Maccotta, directeur des Boutographies, insiste sur le rôle que peut avoir la photographie dans l’ouverture sur la maladie mentale, qui souvent reste cachée, méconnue. Il rappelle que le festival a abordé de nombreuses fois le sujet de la santé mentale. On ne peut que souligner le courage de Geoffroi Caffiery et de tous les malades et toutes les familles confrontés à ce problème.

brigitte-lustenberger

La série la mieux installée

La série la mieux installée est très clairement This Sense of Wonder, de la Suissesse Brigitte Lustenberger, qui présente ses photographies comme un cabinet de curiosités, avec des projecteurs à l’ancienne posés sur des meubles en bois ou formica, dans une délicate atmosphère surannée. Les photographies de fleurs fanées, de corneilles ou corbeaux empaillés, d’homme nu, sont présentées sur un mur bleu marine évoquant les intérieurs bourgeois rétro. La rédaction a particulièrement apprécié.

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La série la plus scientifique

La série la plus scientifique est Serendipity, du docteur en neurosciences et photographe Olivier Gschwend, Suisse lui aussi, qui s’est attaché à conserver des photographies d’expériences scientifiques ratées. Car ce qui est raté n’est pas forcément laid. Il a collecté un à un les expériences inabouties, analyses incorrectes, objectifs manqués, fausses interprétations, résultats négatifs ou imprévus, autrement appelés sérendipités, et en a constitué une série, pour le plus grand plaisir des yeux, car la plupart du temps, les couleurs et les formes sont réjouissantes !

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La série la plus hors norme

La série la plus hors norme est sans doute celle qui accueille les visiteurs. Appelée Eclat, créée par l’Allemande Martha Frieda Friedel, elle déjoue les normes tant en matière d’esthétique communément admise comme la norme, que de paysages habituellement envisagés comme beaux. Autrement dit, elle bouscule les codes visuels. Ou en tout cas tente de le faire, car il y a une réelle beauté dans les êtres qu’elles photographie, même s’il ne sont pas forcément dans la norme.

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La série la plus graphique

La série la plus graphique est indubitablement The Palace Then And Now de l’Allemande Ulrike Hannemann, qui a fait des collages à partir de clichés qu’elle a pris du Palais de l’Indépendance d’Ho Chi Minh Ville, au Sud-Vietnam. Un travail sur l’histoire et sa reconstruction.

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La série la plus glaçante

La série la plus glaçante est hors sélection officielle, puisqu’elle résulte du Prix échange avec le festival Fotoleggendo de Rome – festival qui a dû s’arrêter malheureusement, faute de subventions. Intitulée Only God Can Judge Me, elle est signée par le Franco-suisse Matthieu Gafsou. Pour les besoins de cette série, le photographe s’est immergé pendant plus d’un an dans un lieu de shoot autorisé, qui depuis a dû fermer ses portes. Aux cimaises du Pavillon Populaire, celui-ci présente de grands portraits de toxicomanes que l’on est bien forcés de regarder dans les yeux. Des instruments servant à se droguer sont également photographiés, ainsi que des espaces dédiés, des allusions au sang, etc. Une impression de malaise est générée à la vue de cet ensemble évoquant l’addiction.

Pour en savoir plus sur les Boutographies, la sélection officielle, les expositions hors les murs, les lauréats des prix, les parcours à vélo : www.boutographies.com

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