Entreprises

Bpifrance tente d’activer la start-up nation

La quatrième édition de Bpifrance Inno Génération, grand rassemblement d’entrepreneurs organisé par la banque publique d’investissement, s’est tenue le 11 octobre à Paris. 43 000 participants s’y sont rendus pour une journée de réseautage et conférences.

La « start-up nation » ? Ils y croient. Le 11 octobre, à Paris, à l’Accor Hotels Arena, Bpifrance, la banque publique d’investissement, organisait sa quatrième édition de « Bpifrance Inno Génération, le plus grand rassemblement d’entrepreneurs d’Europe pour propulser votre entreprise dans le monde de demain ». Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, est venu encourager les participants. D’après Bpifrance, 43 000 d’entre eux étaient présents dans cette arène le plus souvent dévolue aux compétitions sportives et aux concerts, ce jour-là habillée aux couleurs de l’entreprenariat. « Entrepreneurs de tout le pays, unissez-vous », « Allez plus loin avec un expert », « Lâchez-vous, on ne vous lâchera pas »… Autant de messages qui défilent sur des écrans électroniques, au-dessus d’une multitude d’individus affairés. Entrepreneurs, personnalités comme Xavier Niel, qui a exposé sa vision de l’avenir, investisseurs ou représentants de collectivités locales… sont venus rencontrer un partenaire potentiel, assister à des conférences ou des ateliers centrés sur les mutations en cours et le monde de demain.

Développement international, intelligence artificielle (IA), santé, réussir la transition écologique et énergétique, smart textiles… Une multitude de thèmes et de formats étaient proposés, l’immense espace étant partagé en petites zones. Ici, on a appris à « pitcher pour le marché américain ». Là, se déroulaient des face-à-face avec des investisseurs étrangers. Plus loin, une conférence sur « Best practice for inward investment in Italy ». « Ma start-up est positionnée sur les flottes de scooters à emplacement libre. Je voudrais me développer à l’international. Rome fait partie des villes que j’adresse. Que me conseillez-vous ? », interrogeait, par exemple un trentenaire, prenant soigneusement en notes les conseils dispensés par l’orateur, en haut de l’arène. Tout en bas, au centre, une « place du village », destinée à « networker », était entourée de tentes rondes et transparentes. L’une était consacrée aux régions : à 16h 15, c’était l’heure des « énergies créatrices de Nouvelle Aquitaine ». Plus loin, une tente était dédiée à la French fab, le programme de Bpifrance mis sur pied en 2017, destiné à stimuler et revaloriser l’industrie en France.

Le futur est aussi dans l’industrie

Là, en 30 minutes, devant un auditoire debout en cercle, Sébastien Rospide, directeur de We Network, pôle d’excellence des métiers de l’électronique, a dressé en un panorama enthousiasmant des perspectives de la filière. Laquelle occupe aujourd’hui 200 000 emplois directs, pour un chiffre d’affaires compris entre 5 et 10 milliards d’euros. « Aujourd’hui, il y a une nouvelle demande de la société. C’est une opportunité pour l’industrie électronique », a-t-il expliqué, avant de détailler : cabine de télémédecine, interrupteurs connectés… ces nouveaux objets constituent de nouveaux marchés, et ils ne représentent que la face émergée de l’iceberg. « L’électronique est absolument partout. Sans socle industriel électronique, il n’y a pas de numérique, pas d’IA », a-t-il poursuivi. Bref, cette industrie, qui regroupe fabricants de composants, assembleurs et distributeurs dans le marché grand public et professionnel, a le vent en poupe, à en suivre Sébastien Rospide.

A condition, toutefois, de changer. Car la vieille industrie électronique qui s’est développée dans les années 60 et 70, notamment à Angers, qui abritait des entreprises comme Bull et Thomson, n’est plus. Aujourd’hui, c’est une nouvelle industrie, « low volume » et capable de répondre à une demande évolutive, qui se développe. Pour Sébastien Rospide, la France a toutes ses chances : « Il y a des forces françaises que l’on ignore. Nous avons des ETI [entreprises de taille intermédiaire] qui sont leaders en Europe. Dans le top 12 européen, il y a quatre entreprises françaises et une allemande. Et nous continuons à nous battre. Nous avons tous les ingrédients pour redévelopper cette industrie en France », a-t-il ajouté. Avant de conclure par une série de bonnes nouvelles : l’an dernier s’est tenu le premier « World Electronic Forum » à Angers. L’électronique a été reconnue comme l’une des 16 filières stratégiques par le Conseil national de l’Industrie. Et le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé un plan pour la numérisation de l’industrie…Secteur porteur, écosystème dynamique, appui des pouvoirs publics… Au-delà des prises de contacts qui peuvent déboucher sur des projets concrets, une invitation à entreprendre, à l’image de l’ensemble de l’événement.

Anne DAUBREE


La dynamique entrepreneuriale des Français se confirme

Selon les premiers résultats de l’Indice Entrepreneurial Français 2018* de l’Agence France Entrepreneur (AFE), dévoilés dans le cadre du Salon SME qui s’est déroulé début octobre, 30 % des Français de 18 ans et plus, soit 15 millions de personnes, se sont engagés à un moment ou un autre dans une dynamique entrepreneuriale. Ceci confirme l’existence depuis quelques années d’une mutation culturelle et sociétale.

Menée auprès d’un panel de 2 500 personnes incluant à la fois deux focus sur les demandeurs d’emploi et, pour la première fois, les habitants des quartiers prioritaires des politiques de la ville (QPV), l’enquête poursuit deux séries d’indicateurs : la chaîne entrepreneuriale et la culture entrepreneuriale des Français. Il en ressort que près de 20 % des Français ont pensé créer ou reprendre une entreprise durant l’année écoulée, alors que 12 % d’entre eux déclarent être « entrepreneurs ». Dans les faits, on notera que le nombre de créations de micro-entreprises se situe au-delà de 240 000, soit 7 % de plus qu’en 2016.

Être motivés et passionnés

L’enquête met également en évidence le fait que les Français ont, dans leur majorité, une vision positive de la création entrepreneuriale et du métier de chef d’entreprise. En effet, 50 % d’entre eux considèrent que c’est le choix de carrière le plus intéressant et 70 % que la création d’une entreprise doit être menée par la passion du métier.

La poursuite d’un projet entrepreneurial est animée par diverses motivations : être indépendant, s’épanouir, réaliser un rêve, gagner plus. Toutefois, moins incités par leur entourage à créer leur propre affaire, les habitants des quartiers prioritaires sont moins souvent inscrits dans une dynamique entrepreneuriale (14 contre 30 %). Quant aux demandeurs d’emploi, ils sont près de la moitié à estimer que le métier de chef d’entreprise est le choix de carrière le plus intéressant, contre 42 % pour les actifs occupés. Néanmoins, ils s’inscrivent dans une moindre ambition entrepreneuriale (27 %, contre 38 % pour les actifs occupés).

Romain MILLET

* Enquête réalisée avec le soutien conjoint de Pôle emploi, de la Fondation d’entreprise MMA des Entrepreneurs du Futur et le concours de TMO Régions.

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