CAP D'AGDE - LIBRE EXPRESION - JE N'ETAIS PAS A LA MESSE DU CAP par François Xavier MULLER
Cette rubrique Libre Expression est la vôtre. N'hésitez pas à apporter vos contributions. Une seule obligation…
Cette rubrique Libre Expression est la vôtre. N'hésitez pas à apporter vos contributions.
Une seule obligation vos articles doivent êtres signés, argumentés et doivent concerner le territoire Ouest Héraultais.
Vous pouvez réagir en bas d'article ou écrire aux participants en cliquant sur leur nom.
JE N'ETAIS PAS A LA MESSE DU CAP par François Xavier MULLER
Non, je n'étais pas à la grand-messe du Cap, car c'était bien une messe dont il s'agissait. A la messe, il n'y a pas de possibilité de poser des questions, de ne pas être d’accord. Imaginez un fidèle interrogeant le prêtre sur le passage de la mer rouge ou sur la résurrection, cela ferait désordre. Et bien ! la messe de M Le Maire, c’est pareil. A la différence qu’à la fin de la messe de Monsieur le Curé, celui-ci fait passer le petit panier pour l’obole où vous mettez vos 50 centimes ou votre bouton de braguette, à la fin de la messe du Maire c’est un chèque qu’il faudra y mettre, un gros chèque.
Sur H T, on peut visionner la projection des lieux sous forme d'images de synthèse cela ne peut laisser indifférent, des espaces paysagers où il fait bon se promener; l'objectif est de vous faire rêver pour vous faire avaler la pilule. Il ne manquait que l’odeur des pins et le chant des cigales !
Vous avez vu les immeubles environnants? Bizarre! on parle tout de même de bâtiments pouvant avoir 5 étages, ce n'est pas rien.
La réalité ne serait-elle pas aussi idyllique?
J'ai lu que l'architecte dit plusieurs fois avoir été « obligé de faire vite »; cette réflexion n'est pas anodine, d’ores et déjà, l'architecte prend ses distances par rapport au chiffrage du projet. La piscine, devenue centre aquatique, n'est pas encore digérée qu'on veut, une nouvelle fois, vous faire le coup des dépassements faramineux. Vous vous souvenez, je cite : « on n’avait pas reçu les études de sols, ce qui nous oblige aujourd’hui à surélever l’édifice », « il faut revoir les postes d’accueil qui sont trop exposés au soleil », pourtant là il n’y a pas de mystère, le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest, même à Agde; les exemples ne manquent pas pour faire évoluer la facture finale.
M Le Maire veut faire d’ Agde une ville de congrès, comme s’il suffisait de créer un nouveau palais des congrès avec 200 places supplémentaires pour faire venir des organisateurs de congrès. Pourquoi ne pas améliorer l’existant ? Tous les congrès nationaux, voire européens ne nécessitent pas un amphi de plus de 600 places, on ne les a jamais vus au Cap.
M le Maire, vous êtes-vous promené au Cap dans l’inter saison ?, le désert, d’une tristesse à pleurer. Au delà des locaux, les congressistes souhaitent pouvoir occuper leurs instants de loisir, que pourrait leur proposer le Cap, rien ! On ne peut effectivement pas demander aux commerçants du Cap de rester ouverts pour les possibles clients congressistes. Reste Sète, Béziers, Montpellier, villes beaucoup plus attractives en animations hors saison. Il reste donc au Cap le Casino qui propose des attractions, la restauration, les jeux. Une question ? Cet investissement de 40 millions d’euros ne serait-il pas pour permettre aux actionnaires du casino d’engranger des bénéfices sur le dos des contribuables ?
Au fait, pourquoi c’est la commune d’ Agde qui assume le risque de cette construction ?
Pourquoi c’est la ville qui construit, avec l’argent des contribuables, le bâtiment du casino Barrière? Cela signifie que l’investissement est à risques et que le groupe Barrière ne veut pas assumer ce risque parce que les recettes des casinos ne cessent de diminuer sauf, peut-être, celles de Monte- Carlo ou Deauville, et encore! Merci, M. le Maire, votre récompense sera au niveau du risque que vous faites prendre à vos administrés.
Le bâtiment sera entièrement financé par les contribuables, le casino se contentant de faire les aménagements spécifiques d’un casino. Non seulement, la ville ne pourra pas compter sur la vente du terrain correspondant ( perte de recette immédiate pourtant escomptée), mais on n’a aucune idée sur le type de contrat avec le groupe Barrière : location, amortissement des investissements, dédommagements en cas de résiliation prématurée,…
Tous les risques seraient-ils pris par les Agathois ?
On en vient tout naturellement aux notions de coûts: pour cela, Monsieur le Maire a parlé de chiffres « à la louche ». M le Maire aurait-l inventé une nouvelle unité de mesure financière ?
La définition serait donc « unité de mesure désignant un certain montant fluctuant au gré du bon vouloir de la personne qui l’utilise ».
Je vois déjà les « louchées » dans le portefeuille du contribuable.
Au delà de la plaisanterie, le terme “à la louche” dans la bouche du Maire signifie aussi bien un million d’euros que plusieurs millions, on n’est pas à ceci près pour le bonheur des Agathois.
Je ne peux m’empêcher de penser aux contribuables, retraités avec une petite retraite, salariés au smig pour qui un euro, c’est un euro. De quelle planète descend le Maire pour jongler avec l’argent du contribuable de façon aussi indécente ?
A l’origine du projet, celui-ci ne devait rien coûter aux contribuables; aujourd’hui M le Maire semble plus évasif. Cela dépendra de ce que la Mairie pourra retirer de la vente des terrains aux promoteurs ( déjà, il n’y a plus le casino!). Certains interlocuteurs estiment que l’on est loin du compte par rapport aux premières estimations de ce que devait rapporter la vente des terrains, quand est-il ? Les contribuables souhaiteraient être informés, surtout si il vend au prix des domaines, prix qu’il faudra inventer car ce terrain ne peut avoir de prix de marché car c’est un carrefour routier…..
La vente des terrains m’interpelle, car M le Maire a obtenu de la part du conseil municipal une totale liberté de manoeuvre pour mener seul les négociations, il reste le seul décisionnaire. Pourquoi n’y a-t-il pas une commission créée a cette occasion, M le Maire est-il le seul à avoir les compétences nécessaires ? Il a dit publiquement que 50% du projet, soit 20 Millions d’euros, serait financé par la vente des terrains; quels sont donc les promoteurs qui vont débourser 20 millions d’euros pour un hotel et quelques bâtiments ? Chut! secret absolu….
Le « problème « de la vente des terrains communaux à déjà fait l’objet d’un article dans un grand hebdomadaire national en août 2014, dédié à la ville d’Agde et au Cap. Cet article fait état de « pratiques » litigieuses en matière de commercialisation de terrains communaux, je cite :
« Complaisance, le mot est lâché par un conseiller municipal après une autre apparente faveur : la vente à un promoteur Immobilier d'une belle parcelle au bord du golf municipal, au tarif de 10 € le mètre carré. Le prix fixé par France Domaine, se défend l'heureux bénéficiaire, salué pour son audace entrepreneur!ale par l'équipe municipale. Autre chantier montré du doigt, la construction d'une résidence hôtelière à quelques encablures de la plage, Village Center Patrimoine. En janvier 2012, le promoteur achète à la commune 1,5 ha de terrain à 120 € le mètre carré, puis une
parcelle de 1540 m2 à 89 € le mètre carré, et enfin, début 2013, un troisième terrain payé 210 € le mètre carré. Entre- temps, le conseil municipal multiplie par trois la surface constructible maximale, indispensable à la sortie de terre des 209 logements de ce « magnifique resort »… Coup de.pouce d'un maire préoccupé par le développement de sa commune ?».
Cet article met en exergue d’autres pratiques aussi litigieuses.
Dernier aspect pour lequel rien n’est dit: le coût d’entretien des installations. Va-t-il falloir prévoir une subvention comme pour le centre aquatique pour couvrir les frais de fonctionnement ? Je ne parlerais même pas du retour sur investissement ni de la captation de clients vers les nouvelles boutiques. Le volume de clients potentiels n'est pas aussi extensible que M le Maire veut nous le faire croire.
Encore une fois, comme pour le centre aquatique, on avance à vue, rien n’est bordé, rien n’est défini de façon claire. Comme la Canopée du forum des halles de Paris, il faut s’attendre à des dépassements de budget et c’est malheureusement le contribuable qui en fera les frais.
Compte tenu des incertitudes nombreuses qui ne paraissent pas maitrisées, je comprends que M le Maire préfère organiser une messe plutôt qu’une réelle concertation.
Mais qu’attendent donc Messieurs, Lebaube, Mur, Rey et les autres conseillers d’opposition pour poser les bonnes questions sans polémiques politicardes ?
Quant au Préfet, on peut se demander quelles sont ces prérogatives en matière d’aménagements pour accepter un tel projet.
François Xavier MULLER : fx.muller@cegetel.net
Les textes édités au sein de la rubrique ” libre expression ” d'Hérault Tribune sont édités sous
l'entière et pleine responsabilité de l'auteur des textes proposés qui atteste
qu'il ne viole aucun droit de tiers et la législation applicable en vigueur.