Collectivités — Castelnau-le-Lez

Castelnau-le-Lez : un budget participatif de 115 000 € ouvert en 2022, les précisions du conseiller municipal Bruno Roudier

Questions à Bruno Roudier, conseiller municipal de Castelnau-le-Lez, délégué à l'innovation publique et à la démocratie participative…

Photo : Bruno Roudier, conseiller municipal de Castelnau-le-Lez, délégué à l’innovation publique et à la démocratie participative…

Les origines de l’initiative

Pourquoi instaurer un budget participatif à Castelnau-le-Lez ?

Bruno Roudier : « C’est la première fois que Castelnau-le-Lez met en place un budget participatif. Il s’agit d’un acte politique fort qui consiste à réserver une enveloppe budgétaire à des projets imaginés et initiés par des citoyens. L’équipe municipale donne la possibilité aux habitants de prendre l’initiative, de proposer des projets qui pourraient être développés dans leur quartier, de participer à la réflexion sur l’avenir de leur ville. L’un des objectifs est de montrer aux citoyens comment on passe de l’idée au projet, en respectant des contraintes techniques, juridiques et financières. Les gens peuvent ainsi apprendre comment on bâtit entièrement un projet sur un territoire. »

Ce budget participatif était-il demandé par la population ou est-ce une idée de la municipalité ?

Bruno Roudier : « Le budget participatif figurait dans le programme du maire. Le maire et les nouveaux élus de l’équipe municipale ont poussé dans ce sens. Nous avons vérifié que cela répondait bien à une attente de la population : au début du mandat, j’ai été chargé de mettre en place une grande enquête auprès des Castelnauviens portant sur la vie locale et la participation citoyenne. Le budget participatif faisait bien partie des idées suggérées par la population. »

Un budget participatif pour quels projets ?

Plusieurs axes de réflexion ont été suggérés par l’équipe municipale…

Bruno Roudier : « En effet, les projets doivent être d’intérêt général. Ils peuvent porter sur la jeunesse, le développement durable, l’innovation, la solidarité… Il s’agit d’orientations mais cette liste n’est pas fermée.  Il pourra s’agir d’embellir une place, d’aménager un espace pour les usagers du quartier, de renforcer un espace existant en y ajoutant un équipement particulier. Nous n’avons pas d’a priori, nous voulons laisser l’initiative aux habitants. »

Comment cela va-t-il fonctionner ?

Bruno Roudier : « Le budget participatif doit répondre à des éléments clés. D’abord la simplicité et la transparence : il n’y a pas de comités intermédiaires. Les habitants suggèrent une idée à leur Maison des Proximités à partir du 29 mars 2022, le développent avec son aide si besoin, et proposent leur projet finalisé aux services techniques qui en vérifient la faisabilité. Le projet est ensuite départagé par les habitants quartier par quartier. Ensuite l’équité territoriale : un projet sera sélectionné par quartier. Et enfin la proximité : on s’appuie sur le maillage des Maisons des Proximités, dont les animatrices accueillent, renseignent et accompagnent les habitants à formaliser leur idée pour qu’il devienne un projet viable. »

Quel est le montant du budget participatif dégagé à Castelnau le Lez ?

Bruno Roudier : « 115 000 euros par an. Le budget participatif n’a pas vocation à servir pour des investissements lourds, qui sont du ressort de la municipalité. Il doit permettre aux habitants de développer des projets de moyenne envergure à l’échelle du quartier. Nous espérons voir émerger des projets à 20 000 à 30 000 euros par quartier. »

Pensez-vous que la population proposera de nombreux projets ?

Bruno Roudier : « Nous allons apprendre de cette première expérience ; on se lance avec pragmatisme et souplesse. Une campagne de communication sera faite, une double page dans le prochain Castelnau Mag expliquera le processus et le calendrier du budget participatif, en quoi ça consiste, etc. C’est la première génération de budget participatif ; nous allons tout faire pour favoriser l’émergence de ces projets. Les animatrices des Maisons des Proximités sont impatientes de s’impliquer pour aider les personnes qui auront du mal à présenter leur idée, qui n’osent pas le faire. Castelnau devient une ville apprenante : les citoyens apprennent ensemble à transformer une idée en projet d’envergure moyenne, en tenant compte des contraintes. »

Comment les Maisons des Proximités encadreront-elles ou accompagneront-elles les porteurs de projets ?

Bruno Roudier : « Elles recevront le public, expliqueront la démarche par des réunions d’informations à partir de fin mars, déclineront les critères pris en compte, et organiseront des ateliers de travail pour les aider les habitants à développer leur projet, le caractériser, l’expliquer… Une fois les projets explicités, ils seront transmis aux services techniques de la mairie qui s’assureront de leur faisabilité technique, juridique et financière… Une fois vérifiés et calibrés après des allers-retours entre les services techniques et les porteurs de projets, les projets recevables seront soumis au vote des Castelnauviens en septembre 2022, dans des urnes disposées dans les Maisons des Proximités ou en ligne. »

Qu’adviendra-t-il des projets non retenus ?

Bruno Roudier : « Lors du Forum du budget participatif de novembre 2022 sera annoncée la liste des projets lauréats. Un projet non retenu pourra être présenté au vote l’année d’après. Notre idée est de disposer d’un réservoir de projets où puiser au fur et à mesure que nous développerons ce budget participatif. »

mascotte budget participatif castelnau
mascotte budget participatif castelnau

La mascotte choisie pour les projets participatifs est-elle un clin d’œil aux jeunes, invités à déposer leurs projets dès l’âge de 16 ans ?

Bruno Roudier : « Notre mascotte est emblématique du budget participatif. On la retrouvera dans la communication et les événements liés au budget participatif. Elle a un look jeune , elle est rigolote et douce, et rappelle un peu le monde numérique. En effet, les jeunes à partir de 16 ans peuvent proposer leurs projets et voter. S’ils ont des envies, des idées, ils peuvent formuler des projets auprès des animatrices qui les aideront à les développer. Des enfants plus jeunes peuvent aussi participer, accompagnés de leurs parents.
A l’avenir, un budget participatif spécifique pourrait être dédié à la jeunesse pour intéresser davantage les jeunes à la vie locale et à l’exercice de la démocratie. Selon nous, le budget participatif est une culture à développer à Castelnau-le-Lez. »

Propos recueillis par Virginie Moreau

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