Immobilier

CFC Développement : Risquer pour toujours grandir

Portrait. A la tête de CFC Développement, Bernard de FESQUET a construit un important patrimoine d’immobilier d’entreprise à Saint-Quentin en Yvelines, en région parisienne, et à Montpellier. Pour l’Hérault Juridique et Economique, il revient sur son itinéraire et une trajectoire professionnelle.

“ Au fil des années, je suis devenu un développeur en immobilier d’entreprise ”, prévient d’emblée Bernard de FESQUET qui tient à bien différencier son métier de celui du promoteur. Alors que ce dernier achète un terrain pour construire un immeuble, le louer puis le vendre à un investisseur, lui ne se limite pas à la fonction de promotion. Il conserve dans le patrimoine de sa société les immeubles réalisés, les gère, éventuellement les transforme. CFC Développement se traduit ainsi en chiffres par un parc de 62 000 m2 (valorisation de 109 millions d’euros) dont 80 % en région parisienne à Saint-Quentin en-Yvelines et 20 % dans l’agglomération montpelliéraine.

Son président reste très attaché aux racines héraultaises de sa famille, originaire de Mèze, et un hôtel particulier de la ville de Montpellier porte son nom. La réussite ne saurait s’expliquer sans un goût évident pour le risque. Un goût qui s’affirme très tôt puisqu’à sept ou huit ans, ce fils d’exploitants de salles de cinéma fait déjà un numéro de voltige à cheval au cirque d’hiver à Paris avec les BOUGLIONE. Et une dizaine d’années plus tard, on le retrouve inscrit dans une école de pilotage à Montlhéry. Parallèlement, ses études le conduisent à un doctorat en physique de l’université Paris Jussieu. Devenu spécialiste de la physique nucléaire et chercheur au CERN de Genève, le calcul des trajectoires des électrons dans les chambres à bulles ne le séduit cependant pas. Une vie bien trop éloignée du risque au quotidien pour lui. Il démissionne. Et son père, furieux, lui demande de rembourser l’ensemble des finances avancées pour ses études. Avec une mission concrète à la clef : récupérer les sommes engagées par la famille dans la Copegif, une société spécialisée dans la promotion de logements.

Relever le défi

Bernard de FESQUET entre alors à la Copegif. On est en 1970. “ Au départ, je ne savais pas ce qu’était un immeuble et, dans la société, j’occupais simplement un strapontin ”, reconnaît-il. Trois mois plus tard, de tristes circonstances lui donnent cependant l’opportunité de relever le défi : le directeur général de la société se tue dans un accident de voiture et le président tombe en dépression nerveuse. Dans une ambiance de désarroi de l’ensemble du personnel, il décide de se lancer dans le montage d’opérations. Pour la première d’entre elles, la construction de la “ Résidence des deux fermes ” (36 logements) à Aubervilliers, il prend en charge toutes les démarches clés, des promesses de vente aux négociations avec les banquiers. “ La chance, voire l’ingénuité de mes questions, m’ont certainement aidé ”, avoue Bernard de FESQUET. Il prend l’exemple de ses démarches à la direction départementale de l’équipement (DDE) en vue d’obtenir le permis de construire (PC) : “ J’ai déposé mon dossier le matin et ai attendu à la DDE, croyant que le PC serait accordé le jour même. Les fonctionnaires, très étonnés, m’ont reçu puis aidé, jusqu’au directeur en personne. Résultat : le PC m’a été finalement accordé en un temps record, trois semaines seulement ”. Ayant fait ses premières armes, le jeune négociateur de la Copegif connaîtra plusieurs autres succès et se retrouve en quelques années capable de restituer à son père l’ensemble des sommes exigées.

Autre défi qu’il s’impose cette fois-ci à lui-même, en 1973, Bernard de FESQUET pose sa candidature et se fait recruter par la Société privée de gestion financière (SPGF) – qui deviendra plus tard la Banque privée de gestion financière (BPGF) – pour développer l’activité d’immobilier d’entreprise. On retrouve à son actif dès l’année suivante l’un des plus grands immeubles de France à l’époque, la gare des agents fret de l’aéroport Charles de GAULLE (75 000 m2). En 1976, il met au point le concept de Parc Club, réalisé un peu partout sur le territoire national par la SPGF, puis quelques années plus tard, il imagine les Miniparcs qui seront ultérieurement développés sous la férule du constructeur grenoblois Michel FERRIER.

A la source des Parcs Clubs, des Miniparcs et des Buroplus

Autre concept créé en 1984, celui du Buroplus. En 1981, après avoir démissionné de la BPGF, Bernard de FESQUET rejoint la Compagnie française des cinémas (CFC), la société créée par sa famille en 1928, et de 1982 à 1990, il mène de front les deux activités de gestion de salles de cinéma et d’immobilier d’entreprise, s’étant associé entre temps avec le promoteur Jean de ROBERT dans la société Interconstruction : “ A cette époque, je me levais à 6 heures et jusqu’à 17 heures, je me consacrais à l’immobilier d’entreprise. Puis je prenais le volant, et soir après soir, je faisais le tour de chacune de nos salles de cinéma situées dans plusieurs villes de province. Je n’étais jamais couché avant minuit ”.

CFC Développement : croissance avec en priorité l’appel aux fonds propres

En 1990, Jean de ROBERT reprend seul le contrôle d’Interconstruction et Bernard de FESQUET décide de se consacrer à nouveau à la seule activité d’immobilier d’entreprise. Il ferme donc la Compagnie française des cinémas (CFC) et crée dans la foulée CFC Développement : “ J’ai eu la chance d’échapper à la grande crise de l’immobilier d’entreprise de 1992 puisque ma société était alors trop jeune pour avoir déjà lancé des opérations. La seule à son actif à cette époque, Parc Ariane à Saint-Quentin-en-Yvelines, avait été un succès ”. CFC Développement va sans cesse grandir, le principe de sa croissance reposant sur la réalisation d’une opération nouvelle à partir de la mobilisation des fonds propres. “ Lorsqu’un nouvel immeuble est construit, nous demandons un emprunt à long terme gagé sur sa valeur et le loyer (y compris les charges) est fixé avec un montant égal à 110 % de l’annuité de remboursement du crédit ”, explique le président de CFC Développement. L’emprunt et à nouveau le recours aux fonds propres permettent d’engager l’opération suivante. Après quelques opérations réalisées, la vente d’un immeuble relativement ancien permet de reconstituer les fonds propres.

Autre source de revenu pour CFC Développement, la réalisation d’opérations en prestation de services. La société a ainsi réservé un bâtiment de 18 000 m2 pour loger PSA à La Défense et en a réalisé un autre de 19.000 m2 pour assurer le transfert du siège social de Mercedès France à Saint-Quentin-en-Yvelines. A Montpellier, elle continue de développer son patrimoine. Après le Pégase qui sera pleinement en service sur le parc de l’Aéroport à compter d’octobre prochain, elle réalisera le Mustang (4 600 m2) sur le parc Eurêka. “ C’est là l’opération pour les années 2013 et 2014 ”, commente Bernard de FESQUET. L’opération suivante, pour 2015 et 2016, est d’ores et déjà en gestation. On sait seulement qu’elle devrait bénéficier de la certification américaine LEED attestant de la performance d’isolation thermique, ainsi que de la qualité de conception architecturale et environnementale.

Article paru dans son intégralité dans l’Hérault Juridique & Economique du jeudi 30 août 2012.

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