Immobilier

Colloque "Accessibilité et Architecture" / Table ronde sur les retours d’expériences

Un colloque « Accessibilité et Architecture » était organisé le 26 octobre dernier par l’Institut des Droits de l’Homme du barreau de Montpellier. Au cours de la première table ronde, les témoignages de personnes en situation de handicap et ceux de responsables chargés de la construction ou de l’accueil ont fait ressortir qu’en dépit des efforts de ces derniers, beaucoup reste à faire.

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Chargé de l’accessibilité à l’Association des Paralysés de France (APF), Alain Mirault a mis en avant la création, en 1995, de la commission consultative départementale de sécurité et d’accessibilité : « Cela nous a permis de devenir des acteurs membres de cette commission, d’être reconnus comme citoyens pouvant aider à apporter des solutions. Nous contrôlons tous les permis de construire des Etablissements Recevant du Public (ERP). Malheureusement, cette commission n’est compétente que pour les ERP. Pour nous, un ensemble de lois a été mis en place au fil du temps. Mais nous sommes toujours déçus car la continuité dans la chaîne de déplacements prévue par la loi de 2005 n’est pas réalisée ».

Promouvoir la conception universelle

Pour sa part, Patrick Royer, également chargé de l’accessibilité à l’APF, plaide en faveur du développement de la conception universelle qui a pour objet de rendre l’environnement bâti, les transports, les communications, les produits et les services accessibles à tous et utilisables par tous, dans la mesure du possible. Elle implique l’ensemble des acteurs et des usagers, au-delà du public spécifique des personnes en situation de handicap. « Selon un rapport de la Banque mondiale,

son coût dans le neuf est supérieur de moins de 1 % à celui des constructions classiques », avance Patrick Royer.

« Discuter avec les locataires pour satisfaire les usages »

 « L’accessibilité est l’un de nos objectifs prioritaires, et nous avons à cœur de discuter avec les locataires pour satisfaire les usages », insiste Gilles Labarthe, directeur de la maîtrise d’ouvrage et du patrimoine chez Nouveau Logis Méridional (groupe CDC Habitat). Lors des réhabilitations de résidences, des rampes d’accès sont fréquemment réalisées en prenant soin de l’esthétique. Cela a par exemple été le cas pour les résidences Le Vénus à Montpellier ou Jacques d’Aragon à Lattes. « La principale difficulté pour nous est de répondre aux demandes individuelles des clients. Nous n’avons qu’une douzaine de dossiers de ce type par an, soit 0,17 % des logements réalisés », indique Gilles Labarthe. Dans ce cas, les travaux demandés, de l’ordre de 5.900 € en moyenne par logement, concernent essentiellement l’adaptation des salles de bains et de douche, les barres d’appui dans les toilettes, la réfection des sols antidérapants.

Priorité à l’humain

Pour Jacques Finielz, directeur de la maison de retraite protestante de Montpellier, l’accueil des personnes âgées exige des efforts pour offrir l’espace de vie le plus agréable possible : « Chez nous, les gens sont parfaitement libres d’aller et venir. Le personnel n’est pas en blouse, mais en tenue de tous les jours. Plutôt que des draps blancs, nous avons fait le choix de draps de couleur. Les meubles, en bois massif, sont moins chers que ceux d’Ikéa. Une grande pièce a été aménagée pour qu’elle ressemble à une cuisine languedocienne, l’idée étant de maintenir les gestes de la vie quotidienne. Des soirées festives y sont organisées ».

Privilégier la démarche de coconstruction

« Avant de construire, il revient au donneur d’ordre de poser les bonnes questions. C’est là que j’interviens. Mon travail consiste à réfléchir aux questions à poser à l’architecte. Compte tenu du vieillissement de la population et de l’augmentation du nombre de maladies neurodégénératives, le risque lié à la non-accessibilité est nettement supérieur au risque de mourir dans un incendie », souligne Fany Cérèze, architecte et programmiste de AA Conseil Aménagement et Autonomie. Selon elle, la démarche de coconstruction fondée sur la responsabilité partagée entre maître d’ouvrage, architecte et usagers devrait s’imposer dans le neuf, étroitement liée à la question du financement. Avec à la clef la définition du cahier des charges qui permet de préciser la commande.

Le préfet Parisot à l’honneur. Présent dans la salle, le bâtonnier Pierre Châtel est intervenu à plusieurs reprises, notamment pour affirmer : « Nous avons la chance à Montpellier d’avoir un grand monsieur, le préfet Jean-Christophe Parisot de Bayard, le préfet du handicap, qui parraine l’association Différent comme tout le monde. Cette initiative est fondamentale pour donner pleinement son sens à la notion du vivre ensemble ».

 

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