Conseil de bassin viticole Languedoc : conjoncture, tensions et performance
Le 22 mai 2017, Pascal Mailhos, préfet de la région Occitanie, a réuni le Conseil de bassin viticole du Languedoc-Roussillon en présence des différents partenaires de la filière et de Jean-Louis Cazaubon, vice-président du Conseil régional. Une nouvelle segmentation de l’offre régionale a été actée. Des évolutions structurelles visant à améliorer durablement la performance de la filière ont été évoquées, dont l’IGP Terres du Midi. La réunion a également abordé les questions conjoncturelles, économiques, climatiques, ainsi que le paiement des aides.
Un début d’année difficile
La récolte 2016 s’est établie à près de 12,4 millions d’hectolitres, confirmant les dernières prévisions de l’État. Les stocks sont en progression, et le cours des vins à la production est en repli, plus marqué sur les segments d’entrée de gamme. Les volumes contractualisés sont également en recul sensible sur ces segments, la situation étant moins défavorable sur les produits mieux valorisés. Pour les quantités de vins sortis des chais, une légère reprise pour l’IGP Pays d’Oc se fait jour ces derniers mois, alors que les évolutions restent en baisse sur les autres produits. Les ventes au détail en grande distribution régressent en volume, mais la valeur des vins commercialisés poursuit sa progression. Les volumes commercialisés à l’export sont également en recul de façon globale, mais des signes encourageants sont observés sur les marchés du grand export.
Les échéances de paiement des aides
La mise en œuvre des mesures de l’OCM vitivinicole a été évoquée (restructuration du vignoble, aides à l’investissement), ainsi que les autorisations de plantation. Pour le bassin du Languedoc-Roussillon, 703 demandes d’autorisation de plantations nouvelles portant sur 797 ha ont été enregistrées. Les délais de paiement des mesures de l’OCM ont été un sujet important ces derniers mois. Les services de FranceAgriMer – tant au niveau national que régional – ont œuvré à la résolution des problèmes de retards de paiements des différentes aides. L’échéancier de paiement sur lequel ils se sont engagés fin janvier pour les viticulteurs du bassin a été tenu. La mobilisation sera maintenue jusqu’à la fin de la campagne, le 15 octobre prochain.
Des gelées tardives préjudiciables
Les premières estimations de l’impact des deux vagues de froid de fin avril font état de dégâts importants dans le bassin, avec environ 30 000 à 40 000 hectares de vignes touchés, essentiellement sur les départements de l’Aude et de l’Hérault. Des dégâts ponctuellement importants, sur des surfaces moindres, ont été confirmés dans les Pyrénées-Orientales. Le préfet de région et le vice-président du Conseil régional se sont engagés à accompagner les entreprises sinistrées. Les demandes ont été relayées aux administrations centrales pour la mise en œuvre de mesures de soutien des pouvoirs publics (État et collectivités).
Faire face aux tensions du marché
Afin de faire face aux tensions sur le marché, liées notamment à la commercialisation en hausse de vins espagnols, les discussions ont été soutenues entre les producteurs, le négoce et la grande distribution. Des avancées sont à noter aux niveaux régional et national, notamment sur la contractualisation pluriannuelle des achats de vins, sur la traçabilité des vins importés, la transparence dans les étiquetages et la présentation dans les linéaires des
grandes surfaces. Sur ce dernier point, les services de l’État, services de contrôles des douanes et de la répression des fraudes, ont intensifié ces derniers mois leurs contrôles sur le terrain, démontrant des anomalies pour lesquelles des procédures contentieuses ou judiciaires sont en cours.
Vers une offre renouvelée
Le projet de nouvelle segmentation pyramidale de l’offre viticole du bassin a été abordé, avec notamment la présentation de la nouvelle IGP socle « Terres du Midi », indication géographique protégée. Elle regroupera les IGP du Gard, de l’Hérault, de l’Aude et l’entrée de gamme de l’IGP Côtes Catalanes des Pyrénées-Orientales, qui viendra compléter l’offre régionale, lui donner une meilleure visibilité et améliorer la compétitivité des vins de ce segment.
Un accord de gouvernance a été trouvé lors d’une assemblée générale constitutive le 19 mai dernier entre l’Organisme de Défense et de Gestion Pays d’Oc, Coop de France et les Vignerons indépendants. Cette nouvelle IGP doit désormais faire l’objet d’une reconnaissance par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO). Elle fera ensuite l’objet d’une section dédiée au sein d’Inter Oc. Les membres présents au Conseil de bassin se sont unanimement félicités des avancées importantes de ces dernières semaines.
Vers une viticulture forte et respectueuse de l’environnement
Les représentants professionnels ont confirmé la nécessité de renforcer la compétitivité de la filière, tout en prenant en compte des enjeux environnementaux. Le Guide de l’agroécologie en viticulture, élaboré par l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) et l’INAO, a été présenté. Cet ouvrage met à la disposition des vignerons et des structures collectives des fiches pratiques et des outils pour favoriser des pratiques respectueuses de
l’environnement. Il propose des mesures « clés en mains » pouvant être intégrées aux cahiers des charges des appellations. La Chambre Régionale d’Agriculture et les interprofessions viticoles régionales ont renouvelé leur engagement d’intégrer ce guide dans leurs propositions de plan d’actions global, notamment pour maîtriser et réduire l’usage des produits phytosanitaires. La communication sur les bonnes pratiques déjà mises en œuvre sera développée.
Source : préfecture d’Occitanie