Faits divers

Coronavirus - La chloroquine préconisée par le Pr. Raoult est-elle la solution miracle ?

Le directeur de l'Institut Méditerranée Infection de Marseille Didier Raoult est au coeur d'une…

Le directeur de l'Institut Méditerranée Infection de Marseille Didier Raoult est au coeur d'une polémique depuis plusieurs semaines, après avoir assuré que l'hydroxychloroquine constituait un remède au coronavirus.

Il y a encore quelques semaines, personne ou presque ne connaissait ce médicament vendu sous le nom de Plaquenil. Il est aujourd’hui le sujet de milliers de vives polémiques politiques et médicales. Selon certains chercheurs, comme le professeur marseillais, ce médicament, associé à un antibiotique, serait d’une redoutable efficacité contre le coronavirus.

Dans la communauté scientifique, pourtant, des voix s’élèvent pour critiquer les résultats de son étude. Selon plusieurs chercheurs, le Pr Raoult n’aurait pas respecté une méthodologie stricte permettant de garantir les résultats obtenus.

Pour être prescrits à grande échelle, les médicaments doivent passer des tests rigoureux qui, selon certains chercheurs, font défaut dans le cas de l’étude du professeur Didier Raoult.

Une nouvelle étude publiée

Ce vendredi, le très médiatique infectiologue a publié une deuxième étude sur l'effet de l'hydroxychloroquine combiné à un antibiotique, l'azithromycine.

Les résultats portent sur 80 patients traités

Selon l'express, le résultat serait assez significatif : 65 des 80 patients sont sortis sans aggravation de leurs symptômes. 12 ont dû recourir à une thérapie à l'oxygène mais ont également pu être guéris. Trois sont passés en unité de soins intensifs (deux sont guéris et un, âgé de 74 ans, s'y trouve encore). Enfin, un patient de 86 ans est mort. L'étude souligne également une rapide diminution de la charge virale des malades. Au huitième des dix jours de suivi, 93% d'entre eux étaient négatifs au test permettant de détecter la trace du coronavirus. Selon le professeur Raoult, ces nouveaux résultats prouvent “l'efficacité de [son] protocole”.

Une diminution de la charge virale

Cette étude montre donc que la combinaison hydroxychloroquine-azithromycine pourrait diminuer la charge virale des patients. Des résultats encourageants, mais qui ne permettent aucune conclusion définitive en l'absence de groupe de contrôle. Dans un essai clinique, un groupe de contrôle est constitué de patients qui ne reçoivent aucun traitement ou un placebo (un faux médicament dépourvu de substance active). Ce protocole permet de comparer l'efficacité du placebo avec celle du traitement et donc de la mesurer précisément.

C'est ainsi que de nombreux scientifiques et l'Organisation mondiale de la Santé ont pointé les limites de son étude, notamment parce qu'elle porte sur trop peu de patients et qu'elle n'a pas été menée selon les protocoles scientifiques standards permettant de tirer des conclusions solides, comme le tirage au sort des patients afin de les répartir dans différents groupes, le fait que les médecins et les patients doivent ignorer qui reçoit le traitement, etc.

Mais cela reviendrait à chercher des volontaires pour sauter d'un avion, un groupe en étant doté de parachutes et l'autre non !

Pour l'instant, même si les résultats du professeur Raoult sont encourageants, les faiblesses méthodologiques de son étude ont donc pour l'instant rendu toute conclusion impossible quant à l'efficacité (ou la non-efficacité) de l'hydroxychloroquine.

 

 

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