Crowdfunding et don contre don au Forum du financement de l’entreprise

Organisé par la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI) de l’Hérault et la CCI d’Occitanie avec de multiples partenaires, le Forum du financement de l’entreprise (4e édition) s’est déroulé en présence d’une nombreuse assistance et a permis de programmer plus de 600 rendez-vous entre responsables de sociétés et organismes de financement ou accompagnateurs du développement. Le crowdfunding (financement participatif) a été l’un des thèmes abordés lors des ateliers thématiques, organisés pour permettre d’échanger avec les experts.

« L’Hérault compte environ 66 500 entreprises et il est l’un des départements majeurs pour la création d’entreprises, avec quelque 5 000 sociétés voyant le jour chaque année », rappelle André Deljarry, président de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Hérault lors de son discours d’introduction à la quatrième édition du Forum du financement de l’entreprise, à l’Altrad Stadium de Montpellier, le 23 mars dernier. Que ce soit pour la création ou pour le développement, l’argent est le nerf de la guerre. Francis Lafon, président du comité régional des banques de la Fédération bancaire française, se montre optimiste : il avance que la croissance des crédits aux entreprises a été en 2016 de 5 % au niveau national, contre 2 % seulement en Europe, et que les taux d’intérêt pratiqués en France sont inférieurs à ceux des pays voisins. « L’économie va un peu mieux et c’est maintenant que les entreprises doivent reprendre des parts de marché », conclut-il. A en juger par l’assistance au Forum, son appel est entendu.

Les diverses formes de crowdfunding

Mais les banques et autres structures financières ne sont pas les seules à s’impliquer dans le financement de l’entreprise. Le public – particuliers et entreprises – répond également présent, entre autres par l’intermédiaire
du crowdfunding (financement participatif). Celui-ci se définit comme l’association d’un grand nombre d’intervenants qui, investissant un petit montant chacun, permettent aux porteurs de projets d’obtenir les fonds demandés. Il recourt concrètement à des plateformes spécialisées sur le réseau Internet pour se concrétiser. Certaines de ces plateformes proposent la prise de participation en capital, l’intérêt pour le porteur de projet étant le renforcement du haut de bilan. Toujours dans l’optique de l’investissement, le souscripteur peut opter pour des obligations ou des royalties. Pour sa part, le crowdlending prévoit le prêt d’argent par les particuliers pour des projets proposés par les entreprises.

En 2016, 651 projets ont été financés (contre 395 en 2015) et les prêts ont atteint globalement 83 millions d’euros, pour un taux d’intérêt moyen de 7,16 %.

 

Des succès pour le « don contre don »

Autre forme de financement participatif, le « don contre don » propose au public de faire un don à un porteur de projet
en échange ou non d’une contrepartie. Selon Chloé Torrente, de la plateforme Bulb in Town qui se veut actrice de proximité, vouée notamment aux commerçants et artisans : « Le porteur de projet doit définir avec précision l’objectif visé, à la fois au plan financier (montant de la collecte) et sur le plan de l’offre (création d’un produit ou d’un service), de la durée de la campagne et de la nature de la contrepartie. Il est impératif d’obtenir 100 % de l’objectif à l’issue de la campagne. Une telle obligation a le mérite d’attester de la compétence du porteur du projet pour évaluer à la fois son marché et les capacités de son entreprise ». Pour Bulb in Town, qui a permis le financement de 570 projets avec 76 % de succès depuis sa création en 2013, la moyenne de la collecte par projet est d’environ 4 000 euros, et les campagnes durent de 30 à 60 jours. Les projets concernent surtout le plaisir et les loisirs avec l’alimentation (19 %), la restauration (14 %), la culture (13 %), la mode (11 %)… Ils se caractérisent par leur très grande diversité.

Yves TOPOL

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