Cykero choisit Montpellier pour son technocentre 4.0 : 160 emplois à la clé
Le groupe technologique allemand Cykero, en pleine ascension sur le marché européen, a jeté son dévolu sur Montpellier pour implanter son futur Technocentre 4.0, un site ultra-innovant dédié au reconditionnement automatisé d’appareils électroniques. Avec à la clé la création de 160 emplois directs d’ici 2026, ce projet bénéficie du soutien de la Région Occitanie et de la Métropole de Montpellier, qui y voient une victoire stratégique pour le territoire.
Vers une meilleure souveraineté technologique ?
Basée à Berlin, Cykero est un moteur du reconditionnement d’appareils électroniques (smartphones, tablettes, ordinateurs, serveurs, etc.). Le groupe, fondé en 2020, connaît une croissance exponentielle : son chiffre d’affaires est passé de 12,5 M€ en 2023 à une prévision de 27 M€ en 2024. Pour accompagner ce développement, l’entreprise a choisi de transférer le siège social de Cykero France, actuellement situé à Maisons-Laffitte, à Montpellier, où elle installera son technocentre 4.0.
Ce site, qui sera opérationnel à mi-2026, s’implantera au cœur du quartier Eurêka, à Castelnau-le-Lez, près de Montpellier. Sa mission : reconditionner des appareils électroniques à grande échelle grâce à des processus automatisés et robotisés. Objectif : réduire le taux de retour en SAV à moins de 2 %, contre 15 % en moyenne sur le marché du reconditionné grand public.
“C’est en phase avec notre feuille de route économique”, a affirmé Michael Delafosse, avant d’ajouter : “Il faut se féliciter de cette implantation, qui va permettre la création de 160 emplois et renforcer la dynamique économique de notre territoire.”
Des créations d’emplois directes
Le technocentre 4.0 de Cykero se distingue par son fort potentiel d’emploi : 160 postes directs seront créés d’ici 2026. Les postes à pourvoir concerneront des techniciens, des ingénieurs et des opérateurs de production, en lien avec le développement des activités de reconditionnement. Le recrutement s’effectuera en partenariat avec France Travail, afin d’adapter les formations locales aux besoins de l’entreprise.
Pour Michael Delafosse, il s’agit ici d’un coup de force stratégique pour la Métropole de Montpellier, qui a su convaincre Cykero de choisir l’Occitanie “après un combat avec d’autres métropoles : “C’est une entreprise qui peut aller de l’avant et elle a notamment choisi la Métropole de Montpellier pour sa stratégie de décarbonation”. En échange, les élus de la Métropole se sont engagés à faciliter l’installation de Cykero. La Métropole de Montpellier a voté une aide de 300 000 euros, tandis que la Région Occitanie envisage d’ajouter une enveloppe complémentaire de 800 000 euros, qui sera soumise au vote du 13 décembre prochain.
Éco-conditionnalité des aides publiques
L’attribution des aides publiques n’a pas fait l’unanimité lors du conseil métropolitain du 10 décembre. Catherine Ribot, professeure de droit public et conseillère municipale, a interpellé l’assemblée sur la nécessité d’introduire une “éco-conditionnalité”. “Pourquoi n’est-il pas prévu de subordonner l’aide publique au respect de certaines conditions sociales et environnementales ?”, a-t-elle interrogé. “La conditionnalité est pratiquée par d’autres collectivités comme un gage de cohérence et de crédibilité. Des preuves doivent être apportées, notamment par des éco-certifications.” Elle a également mis en avant la nécessité de garantir la transparence sur l’usage des subventions.
En réponse, Michael Delafosse a défendu le choix de soutenir Cykero, tout en assurant que “la stratégie de décarbonation” de l’entreprise faisait déjà partie des critères d’implantation et que le projet sera suivi avec assiduité.