Entreprises

Des associations accompagnent la démarche de RSE des entreprises

Un saut à l’élastique pour booster l’audace de ses salariés ? Voilà qui est dépassé. Aujourd’hui, on les sensibilise aux enjeux de la planète en leur proposant de repeindre les locaux d’Emmaüs. Des associations se posent en facilitatrices pour les entreprises et les collectivités locales.

RSE et ODD

Certains engagements ne s’improvisent pas. Le 16 juin dernier, à Paris, le Comité 21 – comité français pour l’environnement et le développement durable – organisait une table ronde. Elle s’ntitulait «L’engagement sociétal au prisme des ODD». Car les ODD – Objectifs de développement durable adoptés par l’ONU, dans des domaines comme l’écologie ou la paix – représentent une opportunité.  « Une opportunité de mobilisation et de coopération avec les collaborateurs et les citoyens dans la RSE et le développement durable », a expliqué Claire Videau. Claire Videau est chargée de mission RSO (Responsabilité sociétale des organisations) au Comité 21.

 

L’importance des associations

Lors de la table ronde, les interventions ont également mis en exergue le rôle d’associations spécifiques, pour concrétiser cette mobilisation. Ainsi, pour un séminaire de motivation des équipes. «Plutôt que d’aller faire du paintball ou du kart, qui prônent la compétition, certains managers osent emmener leur équipe faire du soutien à Emmaüs, pour y repeindre un local. Faire les choses collectivement peut donner envie à des gens de s’engager», explique, par exemple, Ségolène Delahalle, cofondatrice de l’association Ça Me Regarde. Celle-ci propose aux entreprises des actions pour les aider à intégrer leurs salariés dans leurs démarches de RSE.

« Nous organisons des journées solidaires”  poursuit Ségolène Delahalle. “On embarque les collaborateurs de l’entreprise pour aider des associations locales. C’est ainsi que des salariés de la chaîne de boulangeries Paul ont passé une journée à réfléchir à la RSE. Sous la houlette d’un manager, une partie du temps a été consacrée à travailler dans une ferme liée à une épicerie solidaire. L’épisode s’est conclu par l’élaboration d’un plan d’actions nourri des projets des participants. Il propose notamment le compactage de déchets. Mais aussi l’exploitation de la chaleur d’un four pour chauffer aussi un espace de vente.

 

L’intégration des salariés à la démarche de RSE

Car à la base, intégrer les salariés dans une démarche de RSE n’a rien d’évident, prévient Ségolène Delahalle : qu’il s’agisse de microdon, de mécénat de compétences ou d’une autre modalité, « la RSE et le développement durable sont des termes qui ne sont pas bien cernés par tous les collaborateurs. Il reste encore du travail pour les faire comprendre. Cela demande beaucoup d’accompagnement et du sens. Il faut que l’entreprise soit légitime », met en garde la responsable.

L’immobilier face à la RSE

Dans une démarche voisine, le promoteur immobilier Kaufman & Broad a choisi de se faire accompagner par l’association Empreintes Citoyennes. En effet, l’appel à projets auquel concourt une des agences locales, en Ile-de-France, qui prévoit la revitalisation d’un centre-ville, impose la participation des habitants au projet. « On atteint là les limites de notre métier », estime Rémy Le Beguec, directeur adjoint au développement foncier à l’agence Ile-de-France. Il a donc fait appel à Empreintes Citoyennes, qui se donne précisément comme objectif l’intégration des citoyens dans la décision locale. Plus globalement, l’association prend en compte l’histoire des lieux pour que le projet s’y intègre, la création de lien social… Il s’agit de « casser les défiances » entre les collectivités et les citoyens, explique Julien Goupil, président de l’association. Pour Rémy Le Beguec, sensible aussi au « déficit d’image » de sa profession, ce type de démarche constitue « l’avenir pour la promotion immobilière ».

Le propos n’a rien d’utopiste : en effet, le groupe Kaufman & Broad a développé une politique globale de RSE, mais « c’est perçu comme coûteux. En clair, ces bons sentiments, combien cela coûte et qui les paie ? », explique Remy Le Beguec, restituant des interrogations vivaces dans de nombreuses entreprises. Alors, cet appel à projets, pour lequel le cabinet a passé avec succès la première étape de sélection, « c’est aussi une manière de montrer que la RSE a un sens. L’application pratique, quand elle réussit, est évidement fédératrice pour les collaborateurs », conclut le responsable. Reste, souligne-t-il, que la démarche ne peut aboutir que si toutes les parties prenantes d’un projet immobilier jouent le jeu. Julien Goupil estime que « c’est l’action publique qui incite les promoteurs à ouvrir la porte ». Et pour le fondateur d’Empreintes Citoyennes, également actif sur des projets à Bordeaux, Nantes et Montpellier, « un réflexe commence à s’infuser ».
Anne DAUBREE

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