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Dessine-moi un robot

De plus en plus, ils entrent dans notre quotidien. Mais qui sont -ils ? Comment fonctionnent-ils, et comment transforment-ils notre vie ? La Cité des sciences et de l’Industrie consacre une exposition permanente aux robots.

A Vienne, un automate joueur d’échecs, habillé d’une cape et d’un turban, trônant derrière un meuble d’érable, fascinait les foules en affrontant des adversaires humains, à la fin du XVIIIe siècle… Las, il s’agissait d’un canular ! Dissimulé dans un compartiment secret du meuble, une main manipulait celles du mannequin durant la partie. Aujourd’hui, toutefois, loin d’être une farce, les robots sont devenus une réalité massive. A Paris, la Cité des sciences et de l’industrie, en partenariat avec le CNRS, Centre national de la recherche scientifique, et l’Inria, Institut national de recherche dédié aux sciences du numérique, leur consacre une exposition très dense. Conçue pour un public familial, elle aborde de manière pédagogique l’histoire, les attributs des robots et la manière dont ils fonctionnent. L’exposition illustre aussi la façon dont ils sont utilisés aujourd’hui. Et les usages de demain, peut-être…

Le parcours s’articule autour d’une vingtaine de robots, dont certains interactifs, ce qui permet d’appréhender des réalités de manière très tangible. C’est le cas, par exemple, dans l’espace de l’exposition consacré à la définition même du robot. Celui-ci est une machine capable de s’adapter et d’interagir avec son environnement de façon plus ou moins autonome. Pour ce, il est doté de trois attributs. Les capteurs, organes sensoriels artificiels, lui servent à percevoir son milieu ; les programmes, – logiciels – analysent ces données et décident des actions. Et enfin, les préhenseurs sont conçus pour saisir et manipuler des objets. Dans cette partie de l’exposition, les visiteurs sont invités à manipuler ces différents attributs. Par exemple, derrière une vitrine, tournoient quelques robots aspirateurs : le visiteur peut modifier les programmes qui les guident et observer l’évolution de leur comportement. Il peut aussi toucher du doigt comment fonctionne un capteur. En exerçant une pression avec la main sur un « capteur de force », qui mesure l’intensité de pression exercée, il verra, sur un écran, le robot lever plus ou moins haut la jambe, proportionnellement à la force de son geste.

L’ambiguïté de la joie

Un peu plus loin, des vidéos et des robots en action montrent leurs différents usages, déjà courants. Car les robots sont déjà partout…. Ils assemblent des pièces dans les usines, transportent des humains – les voitures autonomes sont des robots qui interagissent avec leur environnement -, nettoient le fond des piscines et la moquette des salons… Ils plantent des graines dans la terre… Demain, rappelle une vidéo, les robots seront plus encore proches des humains.

Ce qui soulève des questions essentielles et nombreuses : les robots constituent-ils une menace ? Auront-ils des droits ? Peuvent-ils nous remplacer ? Quels robots voulons-nous ? Quoi qu’il en soit, la recherche et les expérimentations se poursuivent. Les robots ne cessent de se transformer et de se complexifier, montre l’exposition. Au delà du modèle du robot industriel, programmé pour exercer des taches répétitives dans un environnement figé, apparaissent des robots capables d’interagir avec un environnement qu’ils ne connaissent pas au préalable, grâce à l’utilisation d’algorithmes d’apprentissage. Autres pistes nouvelles explorées : des robots aux fonctions simples, qui agissent « en essaim », en collaboration entre eux. Ou encore, des robots qui peuvent travailler « en collaboration » avec l’homme. Une piste qui implique une multitude de fonctionnalités. C’est ce que montre un robot, dans une vitrine, avec lequel le spectateur peut interagir : il actionne un objet qui deviendra un obstacle dans la trajectoire du bras du robot. Lequel s’adapte et modifie sa trajectoire pour éviter l’objet imprévu.

Mais les chercheurs s’efforcent aussi d’améliorer la qualité de l’interaction entre l’homme et le robot. Colère, joie, étonnement… un robot s’efforce de déterminer l’humeur de l’être humain qui lui fait face en interprétant la position de ses yeux, de la bouche et des sourcils… A en voir les grimaces des visiteurs, interprétées comme des expressions de joie, le chemin de la complicité entre l’homme et la machine est encore long…

Anne DAUBREE

L’origine du mot robot

Utilisé pour la première fois en 1921, le mot robot désignait une créature de fiction, une sorte de machine esclave, dans le cadre d’une pièce de théâtre. L’auteur, Karel Capek faisait référence au mot « robota », qui en tchèque, signifie « travail ».

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