Environnement — Montpellier

Ecocean : préserver la biodiversité aquatique

L’entreprise montpelliéraine Ecocean, créée en 2003, est spécialisée dans la préservation et la réintroduction de la biodiversité marine, notamment portuaire et côtière. Portrait…

Qualifiée d’entreprise pionnière et innovante dès sa création, c’est notamment grâce à sa technique inédite de capture et d’élevage de poissons sauvages, en état post-larvaires, qu’elle est devenue leader mondiale dans ces domaines.

L’odyssée d’Ecocean, entreprise montpelliéraine

Fondée en 2003 par Gilles Lecaillon et son associé d’alors, Sven Michel Lourié, la société montpelliéraine Ecocean se dédie depuis ses débuts aux interventions d’enseignement de techniques éco-responsables de pêche dans les pays en voie de développement (environ 40 pays ont collaboré depuis le début). Elle utilise déjà une de ses techniques innovantes mondiales : la PCC (post-larval capture and culture). Destinée à préserver la biodiversité durablement, celle-ciconsisteà capturer – aux moyens de dispositifs de sa conception – les poissons en milieu sauvage à un état post-larvaire, puis à les élever à l’abri des menaces (naturelles comme anthropiques) dans des fermes d’élevage aquacole, avant de les relâcher dans leur milieu naturel. Depuis 2012, Gilles Lecaillon a aussi recentré plus localement  sa société, autour d’une deuxième technique innovante de restauration écologique, la création des Biohut®, ces nurseries artificielles placées en milieu aquatique à proximité humaine, par exemple dans les ports, mais aussi, sous forme d’installations particulières, dans les lacs, canaux… Ces lieux correspondent en effet aux habitats et zones de développement de nombreuses espèces, alors menacées. Après plusieurs essais menés par divers partenaires scientifiques dans des ports pilotes, les Biohut® ont été validées, brevetées, et Ecocéan les a commercialisées en 2015, avec une forte hausse des ventes en 2017-2018.

Les inventions originales, savoir-faire unique de la collecte et de l’élevage de post-larves (PCC), ainsi que leurs engins de pêche et de nurserie ont valu à la société d’obtenir, dès 2003 et jusqu’en 2010, le statut de Jeune Entreprise Innovante. Aujourd’hui, à forces de recherches et d’expérimenter  les meilleures techniques d’innovations scientifiques, Ecocean est leader mondial de la PCC et se spécialise en 4 pôles : le diagnostic, l’élevage raisonné, la restauration écologique, et la vente d’engins de pêche et d’élevage.

Elle est soutenue depuis le début par des partenaires tels que l’Agence de l’eau (Rhône-Méditerranée-Corse), sur tous les projets des gestionnaires de ports, pour un appui commercial majeur favorisant l’engagement des clients ; mais aussi par la Région Occitanie et Région Sud, qui participent activement aux projets Biohut® mis en place. Ecocean est suivie par d’autres partenaires, tels que le ministère de l’Environnement, et travaille depuis toujours étroitement en lien avec divers partenaires scientifiques, tant pour ses produits que des recherches collaboratives, avec par exemple l’Université de Perpignan (le CREM), l’Institut océanographique, Irstea…

L’entreprise participe également régulièrement à des salons et des concours, qui lui amènent des qualifications et de la visibilité, ainsi que des clients, qui viendront la démarcher en faisant un appel d’offres.

Ecocean a obtenu de nombreux labels et certifications : par exemple, elle vient d’être intégrée à la liste mondiale des 1 000 solutions de la fondation historique Solar Impulse. Elle a également obtenu de nombreux prix depuis sa création, notamment en 2019, le Trophée de la mer et du littoral, le Trophée Inn’Ovation de la Région Occitanie, le Trophée Innovation Océan de Croissance bleue & développement durable, celui de l’innovation de la Région, etc.

Parmi les clients de Biohut®, on retrouve le port de Monaco, le premier équipé, puis ceux de Marseillan et Agde, clients historiques équipés en continuité dès l’origine, ou encore le port de Saint-Chamas, le seul à ce jour dans la métropole d’Aix–Marseille-Provence.

Depuis plus de dix-sept ans, Ecocean s’étend sur différents pôles, en France comme à l’étranger, et dispose de 2 fermes aquacoles, implantées à Marseille et à la Seyne-sur-Mer. La première fait aussi service de pôle ludique et de découverte pour le public. Les ports équipés de Biohut®, quant à eux, s’étendent sur tout le bassin méditerranéen, notamment sur la Côte-d’Azur, de Narbonne à Perpignan, et pour le bassin héraultais, depuis ses débuts sur les ports de Marseillan et Agde, mais aussi ceux de Chichoulet, Bouzigues. Celui de Mèze, à l’instar de celui d’Agde, actuellement déséquipé, est en phase de renouvellement. Enfin, il y a les ports en attente d’une première installation, comme celui de Valras-Plage. Les Biohut®, ainsi que les projets de restaurations Biorestore, et plus larges, d’Ecocean se retrouvent également, à l’heure actuelle, dans 2 ports de Bretagne, dans les les DOM-TOM (La Réunion, Guadeloupe…), mais aussi en Europe (Danemark, Pays-Bas, Espagne, Sicile…), ainsi qu’à l’international (Philippines, Mozambique, USA…).

Les dispositifs d’Ecocean et les projets à venir

Le premier programme d’Ecocean, Biorestore, dispositif de préservation d’espèces marines par la capture, l’élevage puis la restauration des post-larves de poisson (PCC) en milieu naturel, s’opère aux moyens d’engins de capture et de pêche innovantes, comme le Care®, récoltant les post-larves en surface au large. En effet, déjà menacée par la surpêche, la pollution et les destructions d’habitats, plus de 90% de la population de poisson disparaît au stade même de post-larve. Ecocean récolte toutes les espèces qui se présentent lors de la capture afin de les élever, par son expertise, contrairement à la majorité des piscicultures, limitées à quelques espèces. L’entreprise, montpelliéraine par essence, espère l’implantation de ce dispositif d’élevage sur le bassin héraultais.

Les Biohut®, ces nurseries artificielles immergées disposées dans les ports, en compensation dans les zones aménagées par l’homme, répondent au besoin d’environ 90 % des poissons revenant aux abords des côtes pour vivre, notamment se reproduire. Leur habitat naturel, détruit par les aménagements bétonnés, les nuisances et les pollutions anthropiques, trouve une alternative de repeuplement de la biodiversité locale dans son ensemble avec ces dispositifs, qui peuvent abriter d’autres espèces marines, y compris certaines n’étant pas censées vivre dans la zone. 

Au total, 35 ports sont équipés de Biohut depuis 2015, dont 31actuellement (les 4 autres sont en renouvellement, en attente d’installation ou en projet), ce qui donne environ 3 673 Biohut® installées, le plus souvent par groupes de cinquante dans les ports, vérifiées plusieurs fois par an, et renouvelées tous les quatre ans.

Ces dernières années, l’entreprise a aussi développé des modèles élaborés de Biohut® d’eau douce, adaptés pour les plans d’eau (lacs, canaux…) avec les mêmes besoins. Il s’agit de radeaux végétalisés, et de radeaux nichoirs, comportant des Biohut® et des racines pour la partie immergée, et de la végétation pour la partie émergée, afin de favoriser la biodiversité de surface également. Le lac de Serre-Ponçon dans les Hautes-Alpes, ou le Canal-Saint-Martin à Paris, en sont équipés. Plusieurs projets de nouveaux modèles de dispositifs, comme des radeaux avec des panneaux photovoltaïques, sont lancés ou à l’étude.

A ce stade, grâce à ces 2 dispositifs, 283 espèces aquatiques ont été recensées, et environ 26 200 poissons ont été sauvés avec Biorestore.

Pas moins de 31 autres projets simultanés sont actuellement menés par Ecocean. Pour ceux à venir dans la région, on compte par exemple la création de sentiers de Biohut® aquatiques à visée touristique à Fréjus et Narbonne, la création d’une toute première ferme de restauration de coraux, etc. 

Les valeurs d’Ecocean passent par la sensibilisation

La petite équipe d’Ecocean, montpelliéraine d’origine, est composée de 14 membres, essentiellement plongeurs professionnels et biologistes.

Bien que l’aspect environnement rentre de plus en plus dans les injonctions juridiques contractuelles en zones portuaires, Ecocean met un point d’honneur à ne collaborer qu’avec des ports qui présentent une qualité d’eau et un indice environnemental corrects, et soucieux de se mobiliser réellement dans ces perspectives. 

Figure de proue environnementale, et porteuse de valeurs locales et sociales, la société travaille en collaboration avec l’ESAT des Micocouliers pour le montage partiel de ses Biohut®. Commercialisées depuis 2015 suite à plusieurs études, elles sont produites en lien avec des partenaires locaux (Coved Environnement, et la société Cermast) à base de matières 100% recyclées, recyclables et non polluantes pour le milieu, comme le métal, le bois et les coquilles d’huîtres. 

Outre les programmes de sauvegarde et restaurations menés par l’entreprise, l’axe supplémentaire, tout aussi important, est celui de la sensibilisation via l’éducation des publics. Ce dispositif est d’ailleurs inclus dans le pack de vente de Biohut®. Ecocean s’est engagée dans des programmes généraux de sensibilisation, d’animations ludiques, notamment auprès d’écoles et de centres aérés. Environ 3 896 enfants ont été sensibilisés depuis 2017. Plus que guérir ou sauver l’impossible, il faut prévenir, et informer les acteurs de demain.

Pour en savoir plus : https://www.ecocean.fr/ 

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