Entretien avec Christophe Masson, directeur général du pôle de compétitivité Cosmetic Valley
L’industrie cosmétique a contribué à la solidarité nationale en produisant du gel hydroalcoolique durant la pandémie. Ce qui n’a pas empêché la filière, très tournée vers l’export, de souffrir sur le plan économique. La Cosmetic Valley a organisé jusqu’au 15 juillet des états généraux pour affronter l’avenir.
Comment des usines de parfums se sont-elles organisées pour fournir du gel hydroalcoolique ?
« Traditionnellement l’industrie cosmétique ne produit pas de gel hydroalcoolique : la réglementation ne le permet pas. Mais dès la mi-mars, nous avons senti qu’il allait y avoir des besoins. Avec la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) et les autorités, un travail important a été réalisé pour faire évoluer la réglementation. Ensuite, des entreprises ont adapté leur outil de production. Nous avons aussi mis en place une hotline pour mettre en relation les fabricants et les hôpitaux. Mais avec le ralentissement de l’économie, nous commencions à avoir des difficultés pour trouver les ingrédients et packagings. Nous avons converti la plateforme Impact +, développée avec l’Ademe (Agence de la transition écologique) dans une démarche d’économie circulaire, en outil de solidarité : l’industriel qui disposait de 1 000 packagings pouvait les mettre à disposition. 300 entreprises ont utilisé cet outil. Il y a eu une vraie dynamique de filière. Aujourd’hui, un tiers du gel est fourni par l’industrie cosmétique. L’autorisation de produire a été prolongée jusqu’en décembre. »