Un signalement local pour un trafic international

Tout démarre à l'hiver 2016 lorsque la brigade locale de Gendarmerie constate une recrudescence de produits stupéfiants sur la commune, notamment de l'héroïne, drogue dure s'il en est. 

Les constatations se poursuivent localement, des informations sont récoltées pour être transmises à la section de recherches de Montpellier qui va utilement les exploiter en les recoupant avec d'autres éléments.

Les enquêteurs finissent par cerner un groupe d'individus se rendant souvent à Espagne, du coté de Figueras.  Une collaboration est mis en place avec la Guardia civile de Catalogne, notamment par le biais du centre de coopération policière et douanière (CCPD) basé au Perthus.

Dans ce genre d'enquête, les enquêteurs le savent, les aveux spontanés des mis en cause sont assez rares. Il faut donc accumuler les preuves avant de se lancer dans des interpellations hâtives.

Les gendarmes vont donc entamer dans l'ombre une véritable course de fond et après deux ans de filatures et d'observations minutieuses, les enquêteurs ont suffisamment d'élèments pour récoler les pièces du puzzle du réseau : la drogue, en provenance d’Afghanistan, arrive en Espagne où elle est recoupée dans un laboratoire basée à Figueras. Une fois conditionnée, elle est acheminée en France chez des semi-grossistes, dont l'un habite justement Florensac.   
C'est lui qui revendait localement la drogue aux particuliers, une centaine de consommateurs dont plusieurs avaient attiré l'attention des gendarmes au début de l'enquête. 

12 kg saisis et 11 interpellations

Fin mars, une livraison vers Florensac est en cours, les enquêteurs décident d'en profiter pour réaliser des interpellations en flagrant délit. 12 kilos d'héroine, d'une valeur marchande de 400 000 euros, sont saisies.

La drogue était destinée aux héroïnomanes du bassin de Thau, de l’Agathois, du Biterrois et du Piscénois. 

Au total, onze suspects, agés de 20 à 51 ans, ont été arrêtés, placés en garde à vue et déférés devant le juge d’instruction, au tribunal de grande instance de Béziers. Dix ont été mis en examen et neuf incarcérés pour association de malfaiteurs et trafic international de stupéfiants.

Plus de 300 000 € d’avoirs criminels

Le trafic semblait juteux puisque, pas moins de 300 000 euros d'avoirs criminels ont été saisis. Il s'agit essentiellement de véhicules de luxe dont une Jaguar, des espèces en grande quantité, des comptes bancaires, assurances vie et montres de marques, le tout confisqués par le juge d’instruction.