FPI OM, Laurent Villaret : la plus grande perspective, ce sont les municipales
Alors que les voeux de la FPI Occitanie Méditerranée ont accueilli plus de 600…
Alors que les voeux de la FPI Occitanie Méditerranée ont accueilli plus de 600 personnes, le 17 décembre dernier au Domaine des Grands Chais à Mauguio, Laurent Villaret trace pour l’HJE les grandes perspectives de 2020. Une année-charnière.
Interview d’Hubert VIALATTE
HJE : Quelle est la grande échéance de 2020 pour les promoteurs immobiliers héraultais ?
Laurent Villaret : « La plus grande perspective, ce sont les élections municipales de mars. On sent un rapport des candidats à l’urbanisme qui est pour le moment assez caricatural. Est-ce que l’acte de bâtir va rester dans une forme de candidature (‘ il y a trop de béton, on plante des arbres ’), ou va-t-il plus sérieusement s’inviter dans le coeur du débat ? On a l’impression que des candidats se posent la question d’une pause dans la construction. En cela, c’est caricatural. C’est la raison pour laquelle l’ABCD – association réunissant la FPI, la FFB, l’Unam, la Fnaim et la CCI Hérault – vient de publier un document intitulé Bâtir l’avenir. Nous souhaitons inviter les candidats aux municipales à s’emparer du sujet de l’aménagement urbain, en prenant conscience que construire est aussi un acte écologique. Dans le cadre de l’ABCD, nous coorganiserons plusieurs débats avec les candidats aux municipales, dans l’Hérault, pour que les enjeux de la construction de la cité de demain soient abordés. A Montpellier, ce débat devrait se dérouler début mars, en présence des candidats à l’élection municipale. Rappelons que l’acte de bâtir est le premier employeur privé régional. »
HJE : « Construire est un acte écologique » : la tournure peut sembler oxymorique… N’êtes-vous pas un peu dans une démarche marketing ?
« Pas du tout ! Les promoteurs contribuent à désimperméabiliser des sols, à lutter contre les îlots de chaleur urbaine. Nous réalisons des façades végétalisées. Il faut remettre l’acte de bâtir et l’urbanisme au centre du débat. C’est un enjeu économique, social, pour le pouvoir d’achat, pour l’attractivité du territoire et pour la planète. La construction n’est pas l’ennemie de l’écologie. L’acte de bâtir peut même être un catalyseur pour des réalisations vertueuses. »
HJE : Côté FPI, quels sont vos grands rendez-vous de 2020 ?
« Nouveauté cette année : notre grande soirée des Pyramides d’Argent ne se déroulera pas pendant le salon, mais…
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…fin avril ou début mai. Je souhaite que tout soit fait pour mettre en avant les réalisations des promoteurs, à travers un événement propre à la profession, même si nous sommes très satisfaits du Salon de l’immobilier. Un prix numérique sera par ailleurs remis par des représentants de la French Tech Méditerranée. Autre rendez-vous, l’organisation, en fin d’année, de la 2e édition des Etats généraux du Logement, après celle de 2014. Nous souhaitons l’organiser sous forme d’Assises du territoire, en associant les agglomérations voisines. L’Etat porte beaucoup d’attention aux métropoles, mais il ne faut pas oublier les villes moyennes. Les opérateurs que nous sommes jouons le rôle de réceptacles de toutes les demandes d’achat et de location. Et on voit que la demande est forte, y compris à Sète, Narbonne ou Nîmes. »
HJE : Le volume des ventes s’est contracté et les prix sont orientés à la hausse. Avez-vous des inquiétudes pour l’exercice 2020 ?
« Notre perspective, c’est d’être optimistes. Si on doit se résigner au discours ambiant, on pourrait douter de notre travail. La filière tout entière ne doit douter de rien. Les territoires ont besoin de nous, quelles que soient leurs orientations politiques. La France a besoin de construire dans les zones tendues pour répondre aux besoins démographiques. Et l’Hérault accueille chaque année 12 000 habitants supplémentaires. »
HJE : A Montpellier, le projet de construction d’un nouveau stade de football devrait occuper une partie des débats. Quelle est la position de la FPI sur cet équipement ?
« De manière générale, il faut soutenir l’attractivité de Montpellier et l’excellence du MHSC. Je suis né à Montpellier. Son club de football est un symbole. Si, pour une raison d’emplacement du stade (la localisation actuelle, dans le quartier Mosson, est jugée inadaptée par la famille Nicollin, propriétaire du MHSC, NDLR), le club périclite, ce sera dommage. Je souhaite qu’un nouveau stade de football soit construit, si cela sert les besoins du club. Je n’ai en revanche pas tous les éléments pour me prononcer sur l’endroit le plus adéquat. Mais il doit se trouver au sein d’un cluster d’entreprises, dans une zone économique, pour que le lieu soit attractif. Tous les stades se réalisent sur ce modèle ailleurs. Il faut éviter un emplacement isolé. »
HJE : Avez-vous du nouveau concernant le futur PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) ?
« Avec Matthieu Massot, Philippe-Antoine Brouillard et Thierry Iacasio, nous continuons le dialogue avec la Métropole de Montpellier sur l’élaboration des règles constructives du PLUI. »
HJE : Quelles sont vos attentes sur le récent rapport du député Jean-Luc Lagleize visant à réduire le coût du foncier et à augmenter l’offre de logements accessibles ?
« Ce rapport prône une régulation du foncier. Il faut de toute évidence juguler l’augmentation des prix du logement. A l’heure où tout est concentré sur l’arrêt de l’étalement urbain, avec la perspective du ‘ zéro artificialisation nette ’ à l’horizon 2030 inscrite dans la loi, il faut trouver une solution sur les valeurs foncières pour sortir des logements à prix adéquat. Ce rapport définit une interdiction de vendre aux enchères du foncier public, ce qui est une bonne chose. Autres points à mon sens positifs : la suppression des incitations fiscales à la rétention du foncier et l’encouragement à la mutation des friches industrielles. »
HJE : Quel est le poids économique de votre filière en Occitanie Méditerranée ?
« Les promoteurs immobiliers représentent un chiffre d’affaires cumulé de 1 milliard d’euros environ pour 7 000 logements construits chaque année. La FPI compte 49 adhérents entre Perpignan et Nîmes. »
Propos recueillis par Hubert VIALATTE