Culture & Loisirs

Georges Dezeuze, peintre languedocien emblématique (Espace Bagouet, Montpellier)

L’Espace Bagouet consacre son exposition d’été(1) au peintre Georges Dezeuze (1905-2004), figure de la…

L’Espace Bagouet consacre son exposition d’été(1) au peintre Georges Dezeuze (1905-2004), figure de la peinture locale, qui exaltait dans ses tableaux la diversité des terres languedociennes et la beauté simple des objets du quotidien. L’exposition se focalise sur ses natures mortes. 

Profondément attaché aux paysages languedociens, Georges Dezeuze était membre d’une vieille famille montpelliéraine2. Après avoir suivi une formation aux beaux arts de Montpellier et de Paris, il était revenu dans sa ville natale, Montpellier, pour y enseigner la peinture à l’école des Beaux Arts. Le peintre Gérard Calvet souligne ses « talents de pédagogue ». Georges Dezeuze a en effet formé toute une génération d’artistes – de Daniel Dezeuze à Claude Viallat, en passant par Vincent Bioulès et François Rouan – sans jamais brider leur créativité ni les diriger vers un style qui lui convenait. Avec les peintres de sa génération, il fut le cofondateur du groupe Frédéric-Bazille puis de l’Ecole de Montpellier à partir des années trente. Selon Gérard Calvet : « Georges Dezeuze […] peignait « l’harmonie de la nature » dont celle du Languedoc et aimait citer cette phrase de Courbet : « Qu’allez-vous peindre dans les Orients ? Vous n’avez donc pas de pays ? » Sa gamme des valeurs [était] colorée, étendue […] Attaché à la tradition, il travaill[ait] ses motifs dans la simplicité apaisante du terroir »3. Ses paysages, entre mer et pic Saint-Loup, reflètent l’identité profondément languedocienne revendiquée par Dezeuze.

Numa Hambursin, commissaire de l’exposition qui se tient actuellement à l’Espace Bagouet, a choisi de faire un focus sur les natures mortes de Georges Dezeuze, dont il souligne la poésie. S’exprimant dans des formats horizontaux de tailles diverses (on apprécie particulièrement ses petits formats de 16 x 22 cm), sur toile comme sur bois, le peintre représentait des objets simples, « recueillis au hasard d’une longue vie ». Il s’agissait « rarement [d’]objets de valeur », l’artiste expliquant : « Je préfère toujours le verre soufflé d’un lampion à quelque cristal, honneur d’une vitrine précieuse ou prisonnier d’un placard jaloux ». Influencées par la peinture espagnole de Zurbarán notamment, les natures mortes de Georges Dezeuze étaient en fait des « natures pétillantes […] vives, gaies », selon son fils Daniel. Reflétant les diverses évolutions de la peinture, au fil du temps, ses œuvres se sont épurées, prenant un tour plus contemporain, avec des couleurs de plus en plus vives, des contrastes chromatiques accentués et une plus grande netteté du trait.

Virginie MOREAU (vm.culture@gmail.com)

> Espace Bagouet – Esplanade Charles-de-Gaulle 34000 Montpellier – Tel. : 04 67 63 42 78.
> Ouvert du mardi au dimanche, de 11h à 13h et de 14h à 19h.

1 – Après une rétrospective au musée Fabre de Montpellier en 1998.

2 – Fils de l’écrivain chroniqueur et dessinateur François Dezeuze (surnommé l’Escoutaïre), Georges Dezeuze, figure locale incontournable, était le père de Daniel (cofondateur du mouvement Supports-Surfaces dans les années 70) et François Dezeuze (graveur).

3 – cf. « Bulletin n° 42, Académie des Sciences et Lettres de Montpellier », 2011, pages 27-37.

Légende du visuel : White Spirit et térébenthine, par Georges DEZEUZE © photo : HJE 2015 / VM

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