HERAULT - Eh oui, je suis de Sète par Marie - Hélène LECLERCQ candidate de la France insoumise
Mes parents arrivent à Sète, un peu avant 1940 et c’est dans cette ville…
Mes parents arrivent à Sète, un peu avant 1940 et c’est dans cette ville qu’ils se marient. C’est à Sète que mon frère vient au monde en décembre 1940 et à 15 jours près c’est là que j’aurais du y voir le jour quatre ans plus tard.
Seuls les anciens s’en souviennent, et peut-être dans quelques familles parle-t-on parfois de « l’exode des inutiles ». C’est maintenant travail d’historiens.
Depuis qu’ils ont franchi la ligne de démarcation, les soldats de l’armée nazie occupent la ville. Au printemps 1944, ils ordonnent le départ massif de la population. Ils vident Sète de ses d’habitants « inutiles ». Ils ne garderont que les hommes valides pour « défendre » la ville contre un possible débarquement allié.
Et c’est ainsi que des milliers, femmes, enfants et vieillards sont arrachés à leur maison, leurs amis, leurs pères, leurs époux. Ils vivent la souffrance de l’exil, l’exode sur les routes. Ma mère est parmi eux. Son fils de 4 ans dans une main, sa valise dans l’autre, enceinte « jusqu’aux yeux » de son deuxième.
Elle se dirige vers le maquis des Monts de Lacaune. C’est là que je suis née, le 15 juin 1944 à 5km de Lacaune. C’est là que mon père enfui, nous retrouvera et c’est dans la page de Sète du journal « Le petit méridional » qu’il publie l’annonce de ma naissance.
Alors c’est quoi être sétois ?
Peut-être plus qu’ailleurs en France, on est tous à Sète enfants d’immigrés. Cette ville n’existait pas avant 1666. Jusqu’au faut-il remonter ? A combien de générations est-on légitime ? Devrait-on être reconnu « sétois » comme mes parents devaient être « aryens » Un discours qui a des relents un peu nauséabonds vous ne trouvez- pas ?
A ceux qui disent « les insoumis ont l’accent pointu, » ah oui et tes parents ils ont quel accent ? napolitain ? catalan ?