Politique — Département Hérault

Hérault : la ministre Élisabeth Moreno échange avec les acteurs locaux de l’aide aux victimes de violences conjugales

Une réunion en visioconférence était organisée ce jeudi après-midi avec Élisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, le préfet de l’Hérault et le Comité Local d’Aide aux Victimes (CLAV).

(crédit photo @Amélie Marzouk)

Il s’agissait d’échanger avec les acteurs locaux, de faire un point d’étapes sur les actions engagées depuis le Grenelle des violences conjugales. Il a été notamment question de l’accueil des victimes, du recueil des plaintes, de l’action judiciaire et de la prise en charge des victimes et auteurs de violences. L’ensemble des acteurs étaient présents : les associations, les policiers et gendarmes, le parquet, les services de la préfecture.

Un début 2022 très douloureux dans l’Hérault

La ministre est revenue sur le double homicide à Roujan où l’auteur a tué sa compagne et sa voisine : « dans le département de l’Hérault, en 2021, nous notons une augmentation de 13% des plaintes pour violences conjugales. L’année a débuté ici de façon douloureuse. Mais cela signifie aussi que les femmes continuent de parler, qu’elles sont de plus en plus entendues, que leurs plaintes sont de mieux en mieux traitées, et nous devons nous en réjouir. » Les chiffres sont concrets : 50% des faits de violences sont des violences conjugales. Les moyens ont augmenté avec les bracelets anti-rapprochement, les ordonnances de protection, les téléphones grand danger : “il nous faut continuer” rappelle la ministre, “il nous faut aller plus vite, aller plus loin“. La ministre a précisé que « les dispositifs s’accélèrent. Nous avons formé notamment plus de 90 000 gendarmes et policiers sur ces questions. » Le nombre national de téléphones grand danger sera porté à 5000 en 2022 (3036 déployés à ce jour).

Elisabeth Moreno 2
Elisabeth Moreno 2

Mobiliser l’ensemble de la société

Elisabeth Moreno a également insisté sur l’importance de demander de l’aide, « car une gifle n’est souvent que le début et c’est loin d’être un geste anodin. Il faut que les femmes se rendent compte de la dangerosité des agresseurs. On parle de féminicide. Elles doivent demander de l’aide de suite. Elles ne doivent pas craindre de porter plainte, elles seront protégées ».

La nouvelle présidente de la Confédération nationale des Avocats, Maître Karline Gaborit, précisait dans notre interview « qu’elle souhaitait que la loi soit modifiée afin que les victimes puissent être assistées par leur avocat dès le dépôt de plainte ». La ministre Élisabeth Moreno est d’accord sur ce point, car « tout doit être fait pour que les victimes se sentent en sécurité. L’ensemble des acteurs doivent sécuriser et rassurer la victime, qu’elle porte plainte ou pas. Cela dit, s’il n’y a pas de plainte, le processus d’accompagnement a du mal à être enclenché. La présence de l’avocat peut en effet rassurer la victime dans ses démarches. ».

Concernant l’accompagnement des auteurs, quelquefois incompris, la ministre a rappelé que « nous devons nous occuper le plus tôt possible des auteurs. Nous les suivons de façon psychologique, médicale, judiciaire, nous les accompagnons dans leur démarche de réinsertion. C’est nécessaire pour la sécurisation des victimes. C’est nécessaire pour éviter la récidive. »

Un point sur l’avancée du Grenelle des violences conjugales

À ce jour, sur les 46 mesures issues du Grenelle, 38 sont réalisées (soit 80 %) ; 8 sont en cours de réalisation et 100 % des mesures sont engagées.

Les mesures du Grenelle des violences conjugales entrées en application sont les suivantes :

  • Publication d’une circulaire concernant la simplification des instances locales en demandant à chaque préfet de département de réunir, tous les trois mois, l’ensemble des acteurs de lutte contre les violences sur le territoire.
  • Intégration de la problématique des violences conjugales aux plans de santé au travail et aux plans régionaux de santé au travail pour réduire les conséquences des violences conjugales sur le lieu de travail.
  • Rappel à l’ensemble des établissements sociaux et médico-sociaux de la nécessité du respect de l’intimité et des droits sexuels et reproductifs des femmes accompagnées.
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