HERAULT - Lettre d’Emmanuelle Ménard à l'attention du Premier ministre
Emmanuelle MénardDéputé de l’Hérault Monsieur le Premier ministre 57 rue de Varenne 75 007 Paris Paris,…
Emmanuelle Ménard
Député de l’Hérault
Monsieur le Premier ministre
57 rue de Varenne
75 007 Paris
Paris, le 21 mars 2018
Monsieur le Premier ministre,
Au 1er juillet 2018, vous avez programmé un abaissement généralisé à 80 km/h sur les routes secondaires. Votre politique s’appuie sur une expérimentation de l’abaissement de la vitesse limite autorisée à 80 km/h, sur 86 kilomètres, pendant deux ans, de juillet 2015 à juillet 2017, et d’un bilan des observations des vitesses pratiquées.
Cette étude nous renseigne précisément sur la vitesse moyenne des usagers de la route. Soit. Mais en aucun cas sur la baisse de la mortalité routière durant cette expérimentation, sauf à ce que vous ayez en votre possession des conclusions que nous aimerions dès lors voir partagées.
Monsieur le Premier ministre, vous déclariez lors d’un point-presse qu’ « à titre personnel, [vous étiez] favorable [à cette mesure] parce que [vous saviez] que deux tiers des accidents se concentrent sur ces tronçons de routes nationales et départementales bidirectionnelles aujourd’hui limitées à 90 km/h ».
Mais ces accidents routiers mortels sont-ils liés à la vitesse ou à d’autres facteurs, comme l’état parfois désastreux des infrastructures routières ? Car 50% des accidents mortels sur la route sont liés aux infrastructures de la route.
Monsieur le Premier ministre, cet abaissement généralisé de la vitesse à 80 km/h vient directement pénaliser les territoires ruraux, moins peuplés, qui ne possèdent pas d’autoroute ou d’infrastructures routières importantes. Elle laisse un goût amer à ces Français de Province qui, eux aussi, se déplacent et méritent votre attention.
Monsieur le Premier ministre, les 1 600 000 € que vous comptez utiliser pour remplacer les panneaux de vitesse en France valent bien un rapport plus complet. Vous l’avez compris, comme vous et comme l’essentiel des Français, je suis évidemment très attachée à la sécurité routière et à la réduction de la mortalité sur nos routes en France.
C’est pourquoi j’aurais aimé, plutôt que cette polémique à laquelle nous assistons depuis des semaines, que votre gouvernement se fonde sur un rapport solide et incontestable avant d’imposer cette mesure très mal comprise des Français.
Soyez assuré, Monsieur le Premier ministre, de mon engagement sans faille à défendre les Français et leur sécurité.
Veuillez agréer l’expression de mes sincères salutations,