Hérault : ‘Quartiers prioritaires’, de la zone de transition à l’impasse de l’exclusion
Ce qui aurait dû être des espaces de transition est devenu, aujourd’hui, un terrain de reproduction de la pauvreté d’une génération à l’autre alerte l'Insee.
Loin du seuil de pauvreté
Dans des quartiers comme “Iranget Grangette” à Béziers ou encore “Gély-Figuerolles” à Montpellier, “plus de 70 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté”, selon leur dernier rapport. Une réalité frappante qui touche non seulement ces territoires, mais aussi l’ensemble du département, où près de 10 % des Héraultais résident dans un quartier prioritaire. Le constat est le même à l’échelle de la région.
Et les données liées au chômage de longue durée pointent que cela n’est pas prêt de changer : dans les faits, en Occitanie, “40 % des habitants des quartiers prioritaires âgés de 15 à 64 ans sont inactifs”, bien au-delà de la moyenne nationale. Résultats, “la moitié des ménages vivant dans ces quartiers dispose de revenus inférieurs à 890 € par mois”, loin du seuil de pauvreté fixé à 1 150 €.
Un déficit de qualification
La question de la qualification constitue un frein majeur à l’insertion. Le décrochage scolaire est dès le départ préoccupant, avec “42 % des jeunes de 15 à 24 ans résidant en QPV ayant quitté le système scolaire”, un taux nettement supérieur à la moyenne nationale. L’Insee note qu’environ “40 % des habitants des QPV n’ont aucun diplôme”, un taux deux fois plus élevé que celui observé dans la population générale.
Bien que “20 % des habitants des QPV d’Occitanie aient un diplôme supérieur à Bac+2” – une qualification qui place la région parmi les meilleures de France – cela reste insuffisant face à un marché du travail de plus en plus exigeant.
Un marché du travail impitoyable
Autre obstacle à une sortie de situation précaire : l’accès au marché du travail. Dans son rapport du 12 décembre, l’Insee révèle que “l’Occitanie est la région où les habitants des QPV occupent le moins souvent un emploi, avec seulement 41 % des 15 à 64 ans en poste”, contre un taux plus élevé au niveau national. Ce phénomène touche particulièrement les jeunes et les femmes, “seulement 23 % des jeunes de 15 à 24 ans sont employés”, tandis que “30 % des jeunes de 16-25 ans ne sont ni en emploi ni en formation”. Et quand emploi il y a, il s’accompagne bien souvent d’une forme de précarité : “25 % des habitants en emploi sont en contrat à durée limitée et 25 % travaillent à temps partiel”, note l’Insee. De quoi freiner les opportunités.