Droit

HERAULT - Refusons la course effrénée vers l’agriculture intensive !

Le Ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, a annoncé vouloir modifier dans l’urgence les orientations…

Le Ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, a annoncé vouloir modifier dans l’urgence les orientations budgétaires concernant la Politique Agricole Commune pour 2018.

De façon surprenante, l’arbitrage s’est tourné vers changement important dans la répartition des aides, à l’opposé même des déclarations faites par le Président de la République lors des Etats Généraux de l’alimentation.

C’est un fait, il manque de 853 millions d’euros dans la redistribution des crédits européens, mais la solution proposée vise essentiellement à transférer des crédits d’un dispositif à l’autre et à réduire le montant des aides spécifiques à destination des petites et moyennes exploitations et de l’agriculture biologique.

Sans débat sur l’orientation des finances en matière agricole sur ces choix cruciaux au sein de la représentation nationale, cette réorientation des deniers de la PAC ne peut être considéré que comme un renoncement à soutenir l’emploi agricole et la transition vers une agriculture de qualité qui répond aux demandes sociétales, sanitaires et aux enjeux environnementaux.

La croissance productiviste met en péril notre écosystème. L’enjeu du XXIe siècle est de penser et promouvoir un nouveau modèle de développement, qui dépasse les intérêts marchands et oriente notre société vers une économie sociale et solidaire, respectueuse de la nature.

Le modèle dominant de l’agriculture intensive et l’agro-industrie qui lui est associée, sont largement responsables de la dégradation des ressources naturelles (sols, eaux, biodiversité) et contribuent au réchauffement climatique (doublement des émissions mondiales de GES entre 1961 et 2011).

La mission de contrôle des autorités sanitaires est affaiblie, tant par l’influence des lobbys de l’industrie et de la distribution que par le manque de moyens mis à disposition. Or, soumettre les objectifs économiques aux exigences prioritaires de santé publique et de protection de l’environnement, tel devrait être le concept fondateur de la nouvelle agriculture dont la France a besoin pour demain !

La réhabilitation des agroécosystèmes passe par un retour à la diversification de l’activité agricole dans les exploitations et par la rotation des sols. Le respect des équilibres naturels est une priorité autant environnementale que sanitaire pour nos régions agricoles. Cela implique d’en finir avec la surconcentration animale ou la monoculture qui dégrade les sols et défigure les paysages. Il faut favoriser les circuits courts producteurs‐consommateurs, gage de respect du travail des producteurs et de modération des prix pour les consommateurs

Pleinement consciente des conséquences irréversibles de ces orientations, j’interpelle ce jour le ministre de l’agriculture et apporte mon soutien à tous ceux qui luttent au quotidien pour une agriculture à visage humain, garante d’une alimentation plus saine et de la préservation de notre écosystème.

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