Hérault : tordre le cou aux violences conjugales
Le Département prend à bras le corps le problème des violences conjugales et lance une campagne pour aider les victimes à faire un premier pas : oser en parler.
Photo © Milada Vigerova
Le message de la campagne du Département pour lutter contre les violences conjugales dit : “Enfermer, forcer ou harceler, ce n’est pas aimer”. Il rappelle aux victimes que si leur calvaire continue, elles risquent de rejoindre les 125 personnes mortes au sein d’un couple, dont 102 femmes, soit un féminicide tous les 3 jours et demi, d’après les chiffres de la police et la gendarmerie.
En un an le nombre d’appels au 3919, le numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violences et aussi à leur entourage, a connu une hausse de 31 % dans l’Hérault. Ce numéro gratuit et accessible toute l’année à n’importe quelle heure, a reçu 1 415 appels dans le département en 2020.
Oser en parler
Le Département propose des solutions en mettant en avant un premier pas essentiel : briser le silence. Un acte qui doit permettre une prise de conscience. Pour prendre le relai, un dépliant diffusé à grande échelle dans tout l’Hérault, recense les aides, les démarches et les contacts nécessaires pour se sortir de cette situation. Depuis le 10 novembre, 35 mille exemplaires de la documentation sont disponibles dans les commerces de proximité, les établissements de santé, les maisons et services départementaux, les centres CAF, de nombreuses associations et les commissariats de police et gendarmerie.
Les informations sont rendues accessibles physiquement. Mais il n’est pas facile pour tout le monde de saisir un dépliant sur les violences conjugales, en public. C’est pourquoi une page internet a été prévue pour guider une personne vers les associations, la démarche à suivre pour effectuer un signalement et des vidéos d’information. Pour garantir la sécurité des personnes qui consultent la page internet, une fonction permet d’effacer en un clin d’œil l’historique de la navigation. Une sortie incognito qui peut s’avérer salutaire.
Une présence humaine sur le terrain
Les femmes victimes de violences conjugales seront prises en charge à travers un parcours, où le Département entend mobiliser l’ensemble des institutions et organismes pouvant leur venir en aide : l’Etat, le procureur, le monde associatif, la police et la gendarmerie, la CAF, les services sociaux… Au total, 770 travailleurs sociaux et médico-sociaux sont présents sur le terrain. La raison de ce déploiement de ressources humaines répond à la nécessité pour les victimes d’être accompagnées au-delà d’une mise à l’abri prononcée par la justice. En effet, les victimes ont souvent besoin d’aide pour se relever. L’accès à leurs droits, aux soins, au logement ou à une aide psychologique est indispensable à leur reconstruction.
« Je suis là pour écouter la victime et lui faciliter les choses. Mon objectif : qu’elle soit en sécurité et que les violences s’arrêtent » explique Estelle, intervenante sociale en gendarmerie, qui fait partie des 6 intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie de l’Hérault formée à l’aide aux victimes de violences conjugales. La vice-présidente déléguée à la solidarité aux personnes et à l’autonomie, Patricia Weber, résume l’action du Département pour accompagner les victimes : « Etre écoutée, logée en urgence, ne plus avoir peur pour ses enfants, bénéficier d’un soutien juridique, retrouver une autonomie financière, se sentir épaulée et accompagnée : le Département de l’Hérault, avec l’ensemble de ses travailleurs sociaux et de ses partenaires, se mobilise pour lutter contre les violences conjugales et venir en aide aux victimes ».