HISTOIRE - La pêche à Agde en 1791
1791. Adresse des pêcheurs et des habitants de la côte maritime de la ci-devant…
1791. Adresse des pêcheurs et des habitants de la côte maritime de la ci-devant province de Languedoc, présentée à l'Assemblée Nationale par les députés extraordinaires de la ville d'Agde, pour le rétablissement de la pêche aux boeufs sur la côte de Languedoc.
« Le décret du 8 décembre 1790, qui prononce la prohibition d'un procédé de pêche connu sous le nom de pêche aux boeufs, faite avec des bateaux du port de quinze à vingt tonneaux, et avec le filet nommé gangui, a justement alarmé, non seulement les pêcheurs, mais encore les habitants de toute cette contrée. … Les heureux effets que ce procédé de pêche a produit sont si évidents et si sensibles, qu'il suffit de dire que le poisson qui valait autrefois 15 et 20 francs la livre, s'achète aujourd'hui à 3 et 4 sous. … Afin de faire connaître à la diète auguste l'erreur où était le gouvernement, lorsqu'en 1770 il ordonna avec plus de rigueur la prohibition de la pêche dont il s'agit, et qu'il fit impitoyablement détruire tous les bateaux, nous lui représentons que la pêche aux boeufs n'est praticable sur toutes les côtes du royaume, que sur celle de Languedoc, depuis le cap de Leucate jusqu'aux embouchures du Rhône, attendu qu'elle est plate, et que les bateaux ne pouvant pêcher qu'à une lieue et demie ou deux lieues au large, ils ne peuvent par conséquent porter préjudice au frai que le poisson vient déposer infiniment plus près de la côte. …
S'il y a un procédé de pêche qui soit préjudiciable à la propagation de l'espèce, et qui soit dans le cas d'être prohibé, c'est incontestablement celui de la traîne, que l'on pratique dans l'espace que nous venons de citer, avec un grand filet que l'on tire à bras sur le rivage, et qui n'apporte jamais que de très-petit poisson ; il ne faut pas omettre que l'on n'emploie à cette pêche que des vagabonds et des gens sans aveu, qui sont la terreur de la côte . … Il est d'abord nécessaire de faire connaître la différence qu'il y a de la pêche aux boeufs d'avec celle qui se fait à la tartane. Dans celle qui se fait aux boeufs, avec deux bâteaux qui s'accouplent, chaque branche de filet est amarrée à chacune de ces barques qui le tirent en même-temps. Quoique les deux barques ne fassent usage que d'un seul filet, la manoeuvre étant plus prompte à cause de la réunion des deux équipages, on cale et on tire plus souvent ; ce filet étant plus grand, les deux barques s'écartent à volonté l'une de l'autre ; et embrassant un plus grand espace, elles prennent une plus grande quantité de poissons que si elles faisaient la pêche séparément. Dans la pêche à la tartane, on se sert de filets dont la maille est petite, et d'une remorque de cordes d'herbe, dites libans à tortisse, de cinq pouces de circonférence, très-raboteuses, qui sillonnent violemment le fonds et qui le fouettent avec force lorsque la tartane navigue vent-debout, ce qui rend la lame plus forte, et c'est aussi ce qui fait périr beaucoup de poisson.
Dans la pêche aux boeufs, faite avec des bâteaux d'un moindre encombrement que celui de la tartane, la maille du filet est beaucoup plus grande ; on attache à ce filet une remorque de cordes de chanvre de deux pouces de circonférence qui, sillonnant légèrement le fonds, en fait ressortir de la vermine et de l'herbe marine dite algue, qui servent d'appas et d'abri aux poissons qu'elles attirent du large. … L'assemblée nationale voudra bien prendre en considération que la pêche aux boeufs est la véritable pépinière de matelots, classe infiniment précieuse à l'Etat ; et qu'elle est au surplus une ressource pour les marins invalides, lorsqu'en temps de guerre ile remplacent les matelots actifs qui sont employés sur les vaisseaux de ligne de la nation. La pêche à la tartane ne procure point cet avantage, parce que l'équipage de ces barques n'est pour la plupart composé que de paysans et de gens sans aveu, qui ne font cette profession que momentanément, et qui ne sont point classés. …
Il faut observer encore que sur chaque bateau, il y a au moins un mousse, que le nombre en était beaucoup plus grand que celui des tartanes ; il se forme par conséquent un plus grand nombre d'élèves pour la marine. … Nous avons dit que la grande quantité de rivières qui se dégorgent dans le golfe de Lyon atterrissent la côte ; cette même cause fait que les ports de Gruissan, Vendres et Sérignan sont continuellement obstrués ; on ne peut y employer que des bâteaux d'un petit encombrement, tels que nous les avons désignés. Il existe dans ces trois ports et dans ceux d'Agde, Cete (Sète) et la Nouvelle, aux environs de quinze cent matelots qui ne font d'autre profession en temps de paix que celle de la pêche ; et si on leur interdit ce moyen de gagner leur vie, outre le désespoir auquel les entraîneroit cette interdiction, considérez encore la perte que l'Etat feroit d'une classe d'hommes aussi précieuse. … Signé Pierre Arnaud neveu, Pierre Bompar l'aîné, députés extraordinaires de la ville d'Agde. »
Dans chacun de mes livres, il y a une centaine de documents de ce genre. En voici la liste ; pour plus d'informations, aller sur la page Facebook Sabatery écrits.
CONTENU HISTORIQUE et FAITS-DIVERS du LIVRE 1 :La traversée de l'étang de Thau sur la glace (1829) ; Un problème entre un propriétaire et son âne ; L'histoire de voleurs de vin pas malins ; Une dispute lors de la cavalcade de Montagnac (1909) ; La nomination scandaleuse d'une institutrice dans une école de garçons (1910) ; Le retour de Chine d'un habitant de Montagnac (1901) ; La condamnation d'un colporteur pour distribution de chansons anti-militaristes (1911) ; Ce que doit être une tenue de plage décente (1914) ; La vitesse des automobiles à Saint-Thibéry (1914) ; Un extrait de mon livre sur les guerres de religion dans la basse-vallée de l'Hérault ; La construction de la jetée du Grau d'Agde avant la Révolution ; L'état du canton d'Agde après le départ des Allemands (1944) ; L'arrivée du chemin de fer à Agde puis à Bessan (années 1850 à 1860) ; Une attaque de corsaire à Sérignan (1809) ; La guerre entre Agathois et Viassois (1277) ; La lettre d'un poilu de Cette (1914) ; Le début de l'histoire des écoles (fin 18ème début 19ème) ; La réunion des royalistes à Montagnac (1911) ; Le début de l'histoire du jeu de balle au tambourin ; Le jeu de balle au tambourin à Florensac (1871) ; Une battue au loup entre Bessan, Montblanc et Vias (1829) ; Un dimanche ordinaire, à Bessan (1950) ; Le travail de la carrière des Roches Bleues (fin des années 20) ; Le pont-levis de la porte Saint-Pierre de Bessan (fin du 16ème siècle) ; Le bac sur l'Hérault, entre Bessan et Florensac (1800).
CONTENU HISTORIQUE et FAITS-DIVERS du LIVRE 2 :Descente de l'Hérault par Gérard Rey (années 1980) ; L'accident du vapeur Ville-de-Mèze (1887) ; Calamités agricoles autour de Bessan (1723 à 1839) : Année de tous les insectes (1942) ; Une institutrice de Bessan peu recommandable (1896) ; Procès entre abbayes pour posséder l'église de Bessan (12ème siècle) ; Agression sexuelle à Bessan (1896) ; Les phares d'automobiles (1944) ; L'A.S.Bessan de football (1952) ; Un prêtre de Thézan violent (1902) ; Le film les Foufoucawas et Bernard Vidal (vers 1980) ; Feuilleton : Gabriel Labanhie prisonnier de guerre (1940) ; L'état des routes entre Béziers Agde et Pézenas (1918) ; Un soldat de la Montpellier raconte l'Algérie (1832) ; La crise viticole (1893) ; Les tarifs des bacs sur l'Hérault (1828) ; Des femmes ou des dindonneaux pour la vigne (1885) ; Un cheval emballé à Florensac (1908) ; Les inondations autour de Florensac (1854) ; Le prix des boissons (1959) ; La prise du château de Florensac, par Seguin de Badefol (1361) ; Une manifestation sur le Larzac (1974) ; Quatre Viassois attaquent une vierge (1904) ; Des parties de tambourin entre Valros et Servian (1878) ; Des Bonapartistes contre des Républicains (1878) ; Une polémique entre clubs de tambourin de Baillargues et de Gignac (1906) ; Une attaque nocturne contre un Sabatéry (1897) ; Le boeuf de Mèze (1910) ; Feuilleton : Guerres de religion, entre Béziers et Montpellier (1562) ; La première centenaire de Bessan (1961) ; Travail interdit le dimanche, à Montblanc (1764) ; Une réclame sur la poudre C (début 20ème) ; La grève des ouvriers agricoles de Bessan (1948) ; Quelques informations sur le port de Bessan (1776) ; Une bagarre entre Bessanaises (1898) ; Le trésor de Bessan (1938) ; La fête du faubourg Saint-Pierre de Bessan (19ème) ; Un contrat de travail, à Florensac (1910) ; Le tambourin à l'école de Florensac (1970 à 80) ; L'embauche d'un chirurgien à Vias (1614) ; La peste à Vias (1652) : La main d'oeuvre espagnole (1912) ; Les Comités révolutionnaires (1793) ; Une rédaction d'élève : retour au village (1920) ; L'avancée de l'électricité dans l'Hérault (1918) ; La vigne, à Saint-Thibéry (1901) ; L'érection de la statue de Paul Riquet (1836) ; Le recrutement des instituteurs dans l'Hérault (1876) ; L'aide aux familles de poilus (1915) ; Villecelle devient Lamalou-les-Bains (1878) ; Du vin du Midi offert aux poilus (1915) ; Marcel Sabatéry, mon père (1920 à 1998).
NB : A côté de ces documents anciens, on trouve des poésies, des anecdotes vécues et quelques points de vue.