I have a dream par Cécile VANNIERES
Cette rubrique dédiée à la poésie et à la littérature " Plumes Agathoises "…
Cette rubrique dédiée à la poésie et à la littérature ” Plumes Agathoises ” poursuit sa route cette semaine avec un poème de l’ Agathoise Cécile VANNIERES
N’hésitez pas à nous livrer vos émotions littéraires afin de les faire partager sur la toile aux lecteurs de notre Pays agathois.
I HAVE A DREAM
C’est un jeudi que je me suis dit,
tu vas y aller, pour lui parler
Paris à pied c’est pas facile
suis pas le dernier des imbéciles,
je vais prendre le train, même si j’ai rien
la crise est là, je payerai pas
Dans le wagon, comme un gros con
j’attends le départ, quand est-ce qu’on part ?
J’entends une voix au mégaphone
“t’as pas payé, descend bonhomme”
je savais pas , qu’il parlait d’moi
j’ai pas bougé, je suis resté
le contrôleur , parle pas d’malheur
a peine trente ans et toutes ses dents
z’ étaient si longues à rayer le quai
l’a commencé a m’engueuler
Lorsque les flics sont arrivés
le ton avait déjà monté
Ma foi tant pis , que je me suis dit,
vont pas me faire chier, t’y vas a pied.
Paris c’est loin, mais faut y aller
J’commence mon chemin, plus m’arrêter
J’rencontre Gaston,un p’tit pochtron
marchait aussi, droit vers Paris.
On fait la route
et coûte que coûte
bien décidés, à y arriver
On rencontre Jean, un bon paysan
Fourche à la main, on lui a dit vient.
On marche deux heures, rencontre un beur
“bijour les gars, j’viens avec toi”
La route fleurie, on voit Julie
on a parlé, elle s’est greffée
“j’étais médecin, mais j’ai plus rien”
On lui a dit viens, c’est plus trés loin.
La sixième ville, on voit Lucille
Ben j’ viens aussi, j’ai plus de permis.
Sous tous les temps, Bon en , mal en
rien que pour manger , on doit voler
Passe Angelo, descend d’vélo
“Vous allez où ?
J’viens avec vous”
Trois jours de plus, vélo vendu
On trouve Bernard, un peu anar
Ancien dentiste, dev’nu artiste
“Je crève de faim
moi aussi j’viens”
On est à Lyon, Plus d’deux millions
toujours marcher, pas fatigués.
Chacun y va de son expérience
Y a rien qu’à voir le prix d’ l’essence
Y a plus de boulot, le crash boursier,
toujours les mêmes, qui va payer?
les assureurs et les banquiers
tous les traders, les menuisiers
nous ont rejoint, main dans la main
“on a plus de pain, le peuple a faim “
Enfin Paris, la Capitale
60 millions place de l’étoile
tout le monde est là, manque pas un chat
Y a même Gorgio le fils maudit
venu du sud de Velizy
Y a des chanteurs, y a même Cali
C’est quand l’bonheur, qui nous a dit
Un Libanais, des sans-papiers
Michel Drucker de la télé
Des socialos, des mégalos
les ménagères, Bernard kouchner,
des avocats, les poulagas
les bras cassés, tous les cafetiers
les lycéens, les collègiens,
Des chirurgiens, y a même des chiens,
Sont tous venus,y en a plein l’cul
Première à gauche, c’est l’Elysée
pas d’fric en poche, on va rentrer
Nico en haut, fait des gâteaux,
Carla en bas, fait du nougat
La presse se presse
sont comme des fous
veulent rien rater de l’interview
je vais lui parler,sans plus tarder
j’sors mon micro, un escabaud
J’veux lire mes pages, j’manque pas d’courage,
Et puis je me dresse, je serre les fesses
“Hey toi Nico, fais pas trop l’beau,
Ici y a l’peuple il veut ta peau,
Sois courageux , sors donc un peu,
Deux ans et demi, c’est beaucoup trop …”
Mais je tombe du lit , j’faisais dodo ……
Cécile VANNIERE
Septembre 2010