Instagram : influenceurs et déloyauté

Photo © Mateus Campos Felipe / Unsplash

Il semble plus que nécessaire de commencer à creuser les dessous de ces placements de produits, afin de dénoncer le manque d’éthique de certains influenceurs sur Instagram.

Le développement des réseaux sociaux, et plus particulièrement celui d’Instagram, a permis à de nouveaux métiers de voir le jour, notamment celui d’influenceur. Comme leur nom l’indique, ces personnes ayant un grand nombre d’abonnés, donc un large audimat, exercent une véritable influence au sein des réseaux, et sur la population de manière plus générale.

Leur notoriété attire donc logiquement les demandes de partenariats, et leur permet de percevoir une rémunération pour un simple post ou une vidéo de quelques secondes faisant la promotion de n’importe quel produit. Cependant, quand le cachet de certains posts s’élève à près de 50 000 euros, il convient de se poser certaines questions.

Du thé détox à la chirurgie esthétique, en passant par les paris sportifs, tout ou quasiment peut être sponsorisé sur Instagram. Cependant, est-ce véritablement éthique ? Certains influenceurs font la publicité de produits qu’ils n’ont même pas testés, et vont même jusqu’à découvrir le produit face caméra, se trompant de temps à autre dans son utilisation. Certains vont même jusqu’à faire semblant de goûter le thé ou les berlingots minceur dont ils font la promotion.

Prenons par ailleurs un autre exemple : certains influenceurs/auto-entrepreneurs vont encore plus loin et créent leur propre marque de cosmétique ou de parfum. Cependant, il semble plus que nécessaire de préciser que leurs cosmétiques ne sont autres que des produits provenant directement du site Internet AliExpress, sur lesquels ils apposent leur marque. Cette pratique, appelée « drop shipping », leur permet de les revendre 6 fois le prix d’achat à leurs abonnés.
D’autres influenceurs, quant à eux, optent pour la commercialisation de produits encore plus farfelus, comme l’eau usagée de leur bain pour la modique somme de 1 500 euros le flacon.
Une influenceuse est allée encore plus loin en mentant sur le reversement d’une partie des bénéfices perçus par la vente de son produit, en prétextant le reversement d’un pourcentage à une fondation animale. Ce que l’organisme en question, la fondation Brigitte Bardot, a démenti.

La liste des supercheries mises en œuvre par une majorité d’influenceurs est large, et il convient de s’interroger quant aux répercussions que ces dernières peuvent avoir.

Instagram mise avant tout sur le culte de la beauté, instituant une véritable dictature. Le réseau met en avant une image parfaite de la femme notamment, mince mais avec des formes, sans vergetures, avec une peau lisse, et ce, à travers des photos toutes plus ou moins retouchées. Cependant, cette représentation n’est pas sans conséquences sur les jeunes utilisateurs du réseau.

Malheureusement, la banalisation de ces pratiques et l’image altérée qui est renvoyée par une grande majorité des influenceurs offrent une perception erronée de la réalité. Cette perception est d’autant plus dangereuse qu’elle touche les plus jeunes, et les pousse à se comparer à ces pseudos influenceurs qu’ils admirent, provoquant chez eux un certain mal-être et le développement de complexes. Ces dernières années, les recours à des opérations de chirurgie ou de médecine esthétique ont par ailleurs explosé chez jeunes de 16 à 25 ans.

Néanmoins, ce véritable manque de loyauté de certains influenceurs ne s’applique pas à tous, fort heureusement. D’autres, au contraire, ont une véritable éthique et ne vendent pas tout et n’importe quoi à leurs abonnées ; leurs comptes font du bien au moral et rappellent véritablement ce qu’est la réalité en dehors des réseaux.

Ainsi, il suffit juste de redoubler de vigilance sur les réseaux sociaux et se rappeler qu’Instagram n’est pas la réalité !