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Aurélie Garnier (Polygone Montpellier) et Célia Chambon (Elancia) : promotion interne, défis du Polygone Montpellier…

Histoire d’une ascension, sur fond de promotion interne. Aurélie Garnier, 38 ans, a débuté comme réceptionniste, en CDD, à l’hôtel Sofitel (ex-Pullman) Montpellier, en 2002. Fidèle du groupe Socri (rebaptisé Elancia), elle y a gravi tous les échelons et vient d’être nommée directrice du centre commercial Polygone Montpellier. Elle remplace Roger Naro, parti à la retraite. Marie-Anne Fouchet est la nouvelle directrice du Pullman.

Bientôt 20 ans que vous travaillez aux côtés de Célia Chambon, directrice générale du groupe Elancia. Quels différents postes avez-vous occupés ?

« J’ai commencé réceptionniste en octobre 2002 au Sofitel (ex-Pullman), pour un CDD, en remplacement d’un congé maternité, après un BTS Hôtellerie-restauration au lycée hôtelier Jacques Cœur de Bourges. La personne que j’ai remplacée n’ayant pas repris son poste, j’ai été recrutée en CDI. Je suis restée réceptionniste deux ans. Célia Chambon est arrivée à la direction de l’établissement en 2003, m’a nommé assistante chef de réception en 2004, puis chef de réception en 2006. À 23 ans, j’avais 8 personnes sous ma responsabilité. Puis, en 2012, j’ai été nommée responsable d’hébergement (une vingtaine de salariés). Je suis ensuite devenue, en 2014, directrice adjointe aux côtés de Thierry Maurer (aujourd’hui directeur des opérations pour le groupe hôtelier), puis directrice en 2015. Je viens d’être nommée directrice du Polygone Montpellier par Célia Chambon. »

Votre parcours est marqué par la promotion interne. Ce qui suppose de manager d’anciens collègues. Quels conseils donneriez-vous pour réussir ce challenge ?

“Il faut beaucoup d’humilité dans la prise de fonction, de l’écoute, être force de persuasion, apporter des solutions et des nouveautés, et se renouveler en permanence, pour être crédible. »

Célia Chambon, quel regard portez-vous sur la trajectoire d’Aurélie Garnier ?

« Elle est déterminée, perfectionniste, toujours dans l’excellence. Elle se surpasse, se lance des challenges. À la tête du Pullman, elle a réalisé de meilleurs chiffres et résultats que Thierry Maurer et moi-même ! Que ce soit en termes de taux d’occupation, de prix moyen, de chiffre d’affaires et de résultat brut d’exploitation. Elle a su faire bouger l’hôtel, lancer des soirées, bien travailler sur les partenariats avec l’Office de tourisme de Montpellier. »

Un défaut ?

« (sourire) Elle peut être extrêmement têtue, voire bornée. Quand on lui dit une vérité qui lui déplaît ou ne va pas dans son sens, elle dit d’abord non, puis elle réfléchit, et finit par reconnaître son erreur d’analyse. »

Aurélie Garnier, quelle est votre feuille de route à la direction du Polygone Montpellier, à l’heure du déconfinement ?

« L’objectif premier, c’est d’augmenter le chiffre d’affaires, les flux et l’attractivité. Il faut des événements, des animations, des services, pour que les clients aient envie de venir, se sentent bien, et restent le plus longtemps possible. D’ici à la fin de l’année, un important programme de services va être lancé : garderie d’enfants devant La Grande Récré, avec l’association Les Fripouilles, les mercredis après-midi, samedis après-midi, vacances scolaires et jours d’ouverture exceptionnelle ; Recharges de téléphone ; Parking deux roues avec consigne à casques ; Aménagement d’un espace pour les gestes écocitoyens (dépôt de piles, tri sélectif). Nous réfléchissons aussi avec la mairie à un parking vélo, pour les clients et les commerçants. Cet espace sera aménagé soit dans le parking, soit sur le parvis de l’ancienne mairie. »

Qu’est-ce qui caractérise votre poste ?

« La transversalité. Il y a de la communication, du management, du marketing, des relations avec les commerçants, les institutionnels, l’Office de tourisme, des enjeux de sécurité, de propreté, d’animations événementielles, de commercialisation de coques commerciales… »

Est-ce un changement radical avec la direction du Pullman ?

« Il y a une prise de risque, car je ne connais pas le domaine des centres commerciaux. Mais je ressens aussi une excitation et de la curiosité. Ce sont de nouveaux collaborateurs, une nouvelle équipe, un nouveau mode de fonctionnement. La partie juridique est très différente de l’hôtellerie. Les baux commerciaux représentent une partie importante. J’ai suivi des formations (gestion de syndic et baux commerciaux), car je veux pouvoir discuter avec le service juridique en comprenant les tenants et les aboutissants des sujets. »

Célia Chambon, quels sont les défis du Polygone Montpellier ?

« Je veux redonner au Polygone la place qu’il avait avant la création d’Odysseum (en 2009) et les épisodes des Gilets jaunes. Nous venons de réaliser un très gros investissement de 60 M€, pour sa rénovation complète. L’objectif est de faire revenir la clientèle des zones 2 et 3 (périphérie de Montpellier), que l’on a perdue, tout en continuant à fidéliser les Montpelliérains. Il faut multiplier les partenariats et ouvrir le Polygone sur la ville, pour en faire un lieu de vie. »

Aurélie Garnier, des pistes à annoncer en exclusivité ?

« On peut imaginer des événements avec l’Orchestre philharmonique, le Festival Radio France, des compagnies de danse, le Fise, la Comédie du Libre, le Printemps des Comédiens, ou encore des expositions de street art… Nous allons aussi adhérer à l’Office de tourisme, pour être intégré dans les visites de la ville : le toit transparent est une véritable prouesse archi-
tecturale ! »

Célia Chambon, pourquoi misez-vous sur la promotion interne ?

« C’est l’essence de notre groupe, depuis toujours. Je connais déjà la personne, son caractère, ses compétences. Il n’y a pas de gêne entre nous, pas de non-dits. Quand j’ai proposé le poste à Aurélie, elle m’a demandé ‘Mais qui sera mon supérieur ?’ Je lui ai dit : ‘Moi’. Elle a répondu : ‘Ah, alors ça va !’ Aurélie est, c’est vrai, un bel exemple de promotion interne, mais elle n’est pas la seule. La directrice du Domaine du Mas de Pierre (Alpes-Maritimes) est arrivée en 2005 comme responsable commerciale. »

Aurélie Garnier, avez-vous accepté immédiatement cette promotion ?

« Je me suis laissée un délai de 15 jours de réflexion. La décision a été prise en famille, avec mon mari et mes deux filles de 14 et 11 ans. Elles étaient contentes, car elles pensaient que tous les magasins allaient devenir gratuits pour elles ! (rire) Plus sérieusement, elles m’ont poussé, malgré les contraintes, notamment le fait de devoir être sur le pont tous les samedis. »

Célia Chambon, quelle est la santé financière des commerçants du Polygone, après 15 mois de Covid ?

« On va perdre des enseignes. C’est le lot d’une crise. Mais le Polygone rénové attire beaucoup de nouvelles demandes. La verrière redonne une attractivité au dernier étage, qui était auparavant boudé. Starbucks vient de s’y installer, Maison du Monde emboîte le pas le 21 juin. Zara double sa surface, avec une extension de 1 000 m2 et la déclinaison de son nouveau concept. Notons aussi l’arrivée, fin juin, d’une enseigne de restauration mexicaine, Maria Cantina. »

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