La Faculté de droit de Montpellier honore ses étudiants
La rentrée solennelle de la Faculté de droit et de science politique de Montpellier…
La rentrée solennelle de la Faculté de droit et de science politique de Montpellier a permis de revenir sur l’historique de l’institution et d’insister sur son apport dans le monde contemporain. L’événement a été choisi pour mettre en valeur ses meilleurs étudiants.
« Nous avons voulu que cette soirée de rentrée solennelle soit consacrée à nos étudiants et également sous le regard bienveillant du grand témoin, un ancien étudiant de la Faculté devenu un professionnel internationalement reconnu, Me Paul Lignières », souligne le doyen Guylain Clamour, dans son discours d’ouverture de la rentrée solennelle de la Faculté de droit et de science politique de Montpellier, le 4 octobre dernier. La priorité accordée aux étudiants a bien été marquée dans l’organisation même de cette rentrée solennelle, une distribution de prix étant prévue après chacune des interventions.
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Une Faculté ancrée dans la cité et ouverte sur le monde
Le doyen Guylain Clamour a rappelé l’histoire de la Faculté, remontant aux origines jusqu’à la création de l’école de droit en 1249 puis celle officielle de l’Université par la bulle pontificale « Quia Sapentia » de 1289. Avec ses racines multiséculaires, la Faculté de droit et de science politique de Montpellier est aujourd’hui ancrée dans la cité et ouverte sur le monde.
Elle présente de multiples visages : droit de l’entreprise, droit de la distribution, droit des contrats, droit de la consommation, contentieux constitutionnel, cybercriminalité, droit des procédures collectives, droit social, droit administratif, droit de l’environnement et de la construction… Et elle est en même temps capable de devenir un des rares foyers de théories et de philosophie du droit, perpétuant sa tradition de droit pénal et de droit civil fondamental tout en se forgeant une véritable identité novatrice en science politique.
« Un dynamisme sans pareil »
« Tant de visages créent un dynamisme sans pareil », insiste le doyen Guylain Clamour. En 2018/2019, plus de 30 colloques, 1 congrès, de nombreux concours et de multiples événements à l’initiative d’associations étudiantes ont été organisés. Si des inquiétudes se profilent pour l’avenir, en raison d’un contexte très contraint, en revanche, la qualité de l’insertion professionnelle à l’issue des formations réjouit. « L’efficacité pédagogique, nous la devons en bonne partie aux professionnels qui nous accompagnent avec implication : magistrats, personnes des services judiciaires, huissiers, notaires, juristes d’entreprises, administrateurs judiciaires… sans oublier les avocats toujours présents à nos côtés », souligne le doyen Guylain Clamour.
Inquiétudes pour la réforme des retraites
A l’égard des avocats, des auxiliaires de justice et des professions libérales en général, le doyen de la Faculté tient à souligner le malaise et les lourdes inquiétudes que suscite le projet de réforme des retraites. Celui-ci exige une stricte égalité appliquée à des situations différentes, sans sembler mesurer la différence de nature existant entre professions libérales et activité salariée. « Quand on connaît la réalité humaine et économique de la profession d’avocat, ce sont bien des enjeux d’accès au droit qui se dessinent en arrière-plan et justifient toute notre attention », conclut le doyen Guylain Clamour.
L’hommage de Me Paul Lignières à l’Université de Montpellier
Dans son intervention, Me Paul Lignières qui a fait la plus grande partie de sa formation universitaire à Montpellier, s’adresse aux étudiants et affirme : « Vous avez l’immense privilège d’étudier dans une des plus vieilles universités du monde. Ses racines, ce sont les vôtres, et pour chacun d’entre vous, elles sont une grande source de confiance en soi. Ses racines, ce sont aussi les miennes, et je participe aussi au rayonnement de la Faculté de droit de Montpellier. »
Evoquant la philosophe Simone Weil pour qui les études sont des perles qu’il faut chercher dans un champ, Me Paul Lignières avance : « Ces perles nous enrichissent culturellement mais pas seulement. On peut les valoriser dans le monde économique. Il faut de l’argent et il faut du pouvoir pour agir. L’Université ne vous apportera pas tout. En revanche, si vous prenez le meilleur et si vous agissez, elle sera un soutien, une source d’énergie et de puissance. » Pour lui, pas de doute : « Vous avez la chance immense d’être étudiant dans cette Faculté. »
De multiples prix. Au cours de la rentrée solennelle de la Faculté de droit et de science politique de Montpellier, la remise des prix, en trois séquences, a occupé une large partie de la soirée. Parmi les prix spéciaux, on peut citer entre autres le prix Henri Donnedieu de Vabres qui, récompensant l’étudiant ayant présenté le meilleur travail de recherche en droit pénal, est attribué cette année à Marion Giroud pour sa recherche sur « Les contes de fée et les sciences criminelles. » Dans la catégorie des grands prix, le principal d’entre eux, le prix Pierre-Paul Viard, conduit à proposer à l’Académie Française une thèse de haut niveau réalisée par un étudiant ayant suivi toutes ses études à Montpellier. Il est attribué cette année à Marine Haulbert pour sa thèse intitulée « L’interprétation normative par les juges de la question prioritaire de constitutionnalité. »
Le parcours de Me Paul Lignières en bref. Ayant soutenu sa thèse de doctorat et prêté serment comme avocat à Montpellier en 1993, Me Paul Lignières a été également lauréat de l’Université de Montpellier au concours général de droit. Spécialiste international de droit public économique, sa carrière l’a conduit à occuper divers postes dans des cabinets d’avocats d’affaires internationaux, dont Linklaters LLP. Il a également été en poste durant 2 ans à la Banque Mondiale. Ayant décidé récemment de quitter la profession d’avocat, Paul Lignières est désormais vice-recteur de l’Institut Catholique de Paris (ICP), en charge des relations externes.