Faits divers

La gazéification de nos résidus : un procédé révolutionnaire ?

Lors de sa conférence de presse dans un premier temps et, aujourd'hui, dans sa…

Lors de sa conférence de presse dans un premier temps et, aujourd’hui, dans sa lettre ouverte aux Présidents du SMOH, du SICTOM, ainsi qu’au Président et aux élus de la CAHM, le CID34 explicite sa position.

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Que retenir de cette longue argumentation ?

Les procédés techniques de gazéification proposés, traitent l’ensemble hétérogène des résidus appelé soit déchets municipaux, soit déchets ménagers et assimilés. Pour produire de l’électricité à partir desdits résidus (valorisation énergétique), les usines utilisent un réacteur équipé de torches à plasma. Lesquelles, par des températures supérieures à 1 000°C, dissocient les molécules des corps composés organiques et fondent les corps simples ou composés inorganiques (métaux et minéraux). Les premiers sont transformés en gaz, les autres sont amalgamés. Pour réussir la transformation de chaleur en électricité, ces usines ont besoin de matière gazéifiable à haut pouvoir calorique (PCI > 3 000 kcal/kg). Et donc surtout organique, souvent enrichie de déchets industriels banals : palettes, ferrailles, huiles, tissus, emballages, chutes de PVC, divers plastiques, bois, cartons,…
Les gaz produits subissent plusieurs traitements dans le but de les épurer en gaz de synthèse. Lequel brûlé permet, par la combinaison de turbines associées à un alternateur, de produire de l’électricité.
L’incinération est un procédé qui consiste à brûler directement les déchets dans un four (ou réacteur) à très haute température.
La gazéification consiste à brûler le gaz de synthèse. C’est la raison pour laquelle ce dernier procédé n’est rien d’autre que de l’incinération différée. Avec, par conséquent, tous les effluents toxiques (solides, liquides, gazeux) qu’elle engendre !

Un procédé frappé d’illicéité

Le procédé de gazéification nie les termes du plan départemental d’élimination des déchets. Lequel, dans son article 12, exige que les déchets organiques soient valorisés certes, mais en agriculture par épandage. Plasco Energy Group annonce une efficacité de 78% et se prévaut d’une directive européenne. Dixit : « en janvier 2008, l’Union Européenne a publié une directive qui définit les technologies ayant une efficacité supérieure à 65% comme étant des technologies de valorisation et inférieure à 65% comme étant des technologies d’élimination». Ainsi cette société peut-elle échapper aux obligations dudit plan et annoncer que son procédé est différent de celui de l’incinération.
Alors que dans les deux cas, rien n’est éliminé. Qu’il s’agit du même procédé habillé ‘’feuille d’érable”. Et que ce quota d’efficacité n’est toujours pas démontré !

Un procédé très loin d’être au point

Les quatre ingénieurs missionnés au Canada ont déclaré, selon les dires de Cyrille Schott, Préfet de région : « le procédé est prometteur mais pas encore au point. Ils ont observé un démonstrateur d’une capacité de 35 000 t. Lequel fonctionnant à 8% de son potentiel, n’a produit d’électricité que durant quelques heures, et n’a pas la dimension industrielle à l’heure actuelle nous convenant ». Les réactions de Jean-Louis Roumégas (élu de Montpellier) et de Jean-Pierre Moure (Vice-président de l’agglo de Montpellier) vont dans le même sens. Pour l’un, « chaque fois qu’il y a un problème de déchets, les promoteurs de la torche à plasma sortent de derrière les bois et proposent leur solution miracle. Ils ont trouvé de nouveaux candides à Fabrègues. La technique peut être intéressante pour des déchets très toxiques qu’on veut stabiliser. Elle ne représente en revanche, aucun intérêt pour des déchets ménagers ». Pour l’autre, participant à ladite délégation : « le procédé n’a fonctionné que huit jours en continu. Les autorités d’Ottawa ont demandé aux responsables du site une période d’essai avant de se prononcer. La décision pourrait intervenir fin 2009. Pas avant. »

Conclusion

A la question : ce procédé de gazéification est-il innovant ? La réponse est : absolument pas !
A la question : ce procédé est-il au point ? La réponse est : pas du tout !
De plus, ce procédé est illicite, polluant et dangereux pour les populations de proximité.

Question. Pourquoi donc, certains élus se montrent-ils si acharnés à le promouvoir ?

                            Pour Hérault-Tribune
                            Christian Joviado
                            Eco citoyen engagé

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