Entreprises

La moitié des sociétés hexagonales innovent

Les entreprises auraient-elles de nouveau confiance en l’avenir ? Le brouillage des années précédentes laisse-t-il la place à un climat plus serein qui leur permettrait de disposer d’une plus grande marge de manœuvre pour investir ? L’innovation a progressé entre 2014 et 2016, selon la dernière étude de l’Insee sur le sujet. La moitié des sociétés sont concernées.

Innover c’est aussi faire un pari sur l’avenir ! Cette ambition légitime, 51 % des sociétés de 10 salariés ou plus implantées en France l’ont traduite en innovant dans l’un des secteurs marchands (non agricoles) entre 2014 et 2016, soit trois points de hausse par rapport à la période antérieure de référence (2012-2014). L’innovation comprend à la fois les innovations technologiques qui améliorent significativement des produits (biens et services) ou des procédés de production, mais aussi les innovations non technologiques qui concernent les modes d’organisation et le marketing, rappelle l’Insee dans son étude.

Tous les secteurs d’activité concernés

Parmi les sociétés interrogées, on relève plus souvent des innovations en matière d’organisation ou de marketing (42 %) que de produits ou procédés (33 %). Avantage d’une innovation en produits, elle entraîne régulièrement une innovation de procédé (nouvelle méthode de production), une innovation d’organisation (formation du personnel) ou encore de marketing (promotion, distribution, nouveau marché). C’est ainsi que sur la période 2014-2016, 88 % des sociétés innovantes en produits ont réalisé au moins un autre type d’innovation et 38 % d’entre elles ont engagé les quatre catégories d’innovation, précise l’Insee. Entre 2012-2014 et 2014-2016, la propension à innover a augmenté dans tous les secteurs d’activité sauf au sein de l’industrie, qui reste toutefois un acteur important. Le secteur de l’information de la communication a été le plus actif en la matière, puisque près des trois quarts de ses entreprises ont innové entre 2014 et 2016, soit une hausse de 2 points par rapport à la période de référence précédente. La transition numérique (dématérialisation, télétransmission…), les nouvelles techno- logies (généralisation du paiement sans contact, applications Web et mobile…) et les impératifs en matière de sécurité (organisation de l’Euro 2016 et attentats de 2015 et 2016, données informatiques, transactions, lutte contre les fraudes) ont incité divers secteurs à innover, comme celui des services administratifs (+ 9 points), en particulier les systèmes de sécurité, des activités spécialisées, scientifiques et techniques (+ 7 points), le secteur financier et d’assurance (+ 6 points) ou encore l’immobilier (+ 11 points).

Indépendamment des secteurs, et sans surprise, les sociétés appartenant à un groupe sont plus innovantes que les sociétés indépendantes (57 % contre 47 %). Cet écart concerne à la fois les innovations technologiques et non technologiques. Toutefois, ce dernier tend à se réduire, puisque la part des sociétés indépendantes innovantes augmente plus vite (+ 4 points). Et les sociétés exportatrices sont plus innovantes que celles dont le marché est exclusivement national (66 %, contre 45 %).

Un rapport au chiffre d’affaires qui augmente

En 2016, les dépenses pour les activités d’innovation ont atteint, en moyenne, près de 7 % du chiffre d’affaires des sociétés technologiquement innovantes, soit près de deux points de plus qu’en 2014. Ces dépenses étaient dédiées pour la moitié à la recherche et au développement (R&D). Le secteur information-communication reste celui qui investit le plus dans les activités d’innovation par rapport à son chiffre d’affaires, soit près de 15 %, dont 80 % pour la R&D. Et parmi les sociétés technologiquement innovantes, 36 % ont reçu un soutien financier public entre 2014 et 2016. Le crédit d’impôt recherche (CIR) et les exonérations fiscales ou sociales représentent la majorité des financements. Enfin, sur la période 2014-2016, parmi la moitié des sociétés de 10 salariés et plus qui n’ont pas innové, 25 % d’entre elles indiquent qu’elles n’en ont pas eu la nécessité, 14 % ont été freinées par le manque de moyens financiers, et 10 % par le manque de personnel qualifié.

Romain MILLET et B.L.

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