La Vallasse - Lettre au préfet et sa réponse
Monsieur Le Préfet, Je viens par la présente vous faire part de mes…
Monsieur Le Préfet,
Je viens par la présente vous faire part de mes craintes et inquiétudes concernant le projet « Ecopôle de la Vallasse ».
En effet, ce projet qui a fait l’objet d’une enquête publique, a donné un avis favorable sous réserve de certaines recommandations. J’habite depuis septembre 1983 une maison que nous avons fait construire, qui est située route de Béziers sur la RD28. Lorsqu’il y avait la décharge de la Garrigue Haute, route de Béziers RD 28, j’ai dû supporter de nombreuses années les allers et retours des camions qui transportaient les ordures.
Toutes ces années durant, nous avons supporté le bruit des pots d’échappement ainsi que leurs odeurs et celles des ordures ; car il faut savoir que ces camions-là, qu’ils passent à plein ou à vide, laissent toujours des odeurs très désagréables à leur passage. Ensuite, avec toutes les modifications qu’il y a eu depuis, la route RD28 est plus étroite qu’avant avec 2 ronds-points à chaque extrémité. Cela a été fait dans le but de faire ralentir les voitures. De ce fait, je vois mal un surplus de camions circuler et se croiser, sur une route aussi étroite avec tous les risques que cela comporte. Car, si en 1983 nous étions isolés, aujourd’hui plusieurs lotissements ont été créés, ce qui représente une population très importante qui accéde à la RD28. Il ne saurait être question, que dans un avenir proche, on supporte à nouveau toutes ces nuisances, désagréments et risques d’accidents quand on sait que l’enquête publique mentionne 153 camions qui, quotidiennement irons vers le site.
A travers mon expérience je continue à penser, et je ne suis pas le seul, qu’on devrait revenir à de petites unités avec un tri sélectif très sévère à la source. Nous avons déjà les déchèteries pour le recyclable et les composteurs pour les déchets ménagers ; grâce à cela nous faisons très peu de volume, et pour ce qui reste, une solution pourrait être trouvée en concertation avec la communauté d’agglo et pourquoi pas avec les associations. Cette solution serait plus écologique que de faire venir toutes les ordures du département en un seul endroit. Ca serait plus facile à gérer, à contrôler et très certainement moins onéreux. Des solutions existent à condition d’être à l’écoute des premiers concernés (les contribuables). De toute manière, dans les années à venir, nous serons très certainement obligés de changer notre mode de consommation et, si on réalise ce que je vous propose, ces usines à gaz qui nous coûteront fort cher et qu’on veut nous imposer au nom de l’intérêt collectif, deviendront complètement ridicules.
A ce sujet, je m’inquiète sur le fait que l’enquête publique a l’air de faire confiance, un peu trop facilement, à des industriels qu’on ne connait pas ou si peu. Comment se fait-il qu’une entreprise qui se charge de réaliser ce projet ait un capital aussi peu important ? Qui vous dit que cette entreprise ne revendra pas tout, à une autre société, avec toutes les magouilles que cela comporte, et, en cas de problèmes, on se retournera contre qui ? Surtout si, d’ici-là, cette entreprise s’est fondue dans la nature, on a déjà vu ça ailleurs. Ces industriels qui ont la parole facile sont près à raconter n’importe quoi pour faire croire aux politiques qu’il n’y a qu’eux pour résoudre ces problèmes-là, qu’ils ont de l’expérience et qu’on peut leur faire confiance, alors que leur seule devise c’est de faire du profit, et toujours du profit. Ils se moquent éperdûment du contribuable.
Je suis également surpris que pour ce projet, et dans l’enquête publique, il n’y a rien de chiffré ! Comment peut-on vouloir réaliser un tel projet en ne sachant pas combien il va coûter et combien va débourser chaque contribuable ?
Qui peut, aujourd’hui, nous dire avec certitude, sachant que le risque zéro n’existe pas, que la nappe d’eau qui alimente 28 communes, ne sera jamais polluée ? Devra-t-on, nous contribuables, exiger une loi qui puisse s’en prendre aux industriels, au maitre d’oeuvre, mais aussi à ceux qui ont donné les autorisations, c’est-à-dire, les politiques ou leurs représentants, si un jour cette nappe devait-être polluée ?
Vous serez très certainement forcé de prendre une décision. J’aimerais ne pas me faire trop d’illusions, car je sais qu’au nom de l’intérêt collectif, ce projet est alléchant pour se débarrasser de ce carcan que sont les déchets. La facilité sera de donner le feu vert et faire trop confiance à des industriels douteux. Mais qui va les contrôler ?
Quant au peuple, ceux qui sont au bas de l’échelle dans notre société, même s’ils ont de réelles propositions (qui vous ont été adressées) elles n’intéressent pas les grands seigneurs de notre pays, elles ne sont pas assez chères…
BESSAN subit également une injustice, car ce projet « Ecopôle de La Vallasse », est sur la commune de MONTBLANC administrativement, mais en réalité très éloigné de cette commune. Par contre, géographiquement, c’est aux portes de BESSAN que nous aurons cette horreur. MONBLANC aura très certainement des retombées économiques sans aucunes nuisances, et BESSAN aura économiquement parlant des clopinettes, mais surtout des nuisances.
C’est la raison pour laquelle MONTBLANC a toujours fait la carpe, bien qu’il soit contre ce projet. Très certainement que l’expérience de la décharge géante que BESSAN a fait capoter lui a servi de leçon. Dans ce domaine avec BESSAN, vous savez à quoi vous en tenir.
Je pourrais encore et encore en rajouter sans pour autant être hors sujet, mais là n’est pas l’essentiel. A travers cette lettre, j’ai voulu agiter le chiffon rouge et vous faire prendre conscience qu’il y en a assez de faire n’importe quoi au nom de l’intérêt collectif (tout le monde est contre ce projet). Personnellement, si demain les camions-poubelles repassent devant chez moi, je sais que se sera pour une durée de 20 ou 30 ans. S’il faut relever le défi pour créér un soulèvement populaire, je suis près à le faire. Je n’aime pas me résigner devant ce qui me semble être une injustice, et si ça suit, il y aura de l’ambiance…
De part ces lignes, je n’ai nullement l’intention de vous choquer, mais il faut comprendre qu’en tant que citoyen, qui paie ses impôts normalement et qui a envie de vivre tranquillement (je suis retraité, je vais avoir 60 ans) je ne supporte plus qu’on vienne me pourrir la vie.
Vous souhaitant bonne réception, et dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie d’agréer, Monsieur Le Préfet, l’expression de mon plus profond respect.
Joseph ASENSIO
3, route de Béziers
34550 BESSAN
Cliquez sur la reponse pour l’agrandir