Lagune de Thau : fin du phénomène d’inversac grâce aux dernières pluies
Après plus d’une année, la situation est enfin rétablie.
Les années 2020, 2021 et début 2022 auront été particulièrement sèches avec un fort déficit de pluie et un manque de recharge des eaux souterraines. Le 28 novembre 2020 lors d’une tempête marine et d’une surcote de 35 cm de la lagune, la source d’eau douce de la Vise au fond de la lagune de Thau, débitant normalement 60 l/s, s’est inversée avec des intrusions d’eau lagunaires dans la nappe d’eau douce.
Déjà 7 inversacs constatés
7 inversacs ont eu lieu entre 1967 et aujourd’hui. Ce phénomène peut avoir des occurrences d’apparition plus importantes dans le futur à cause de l’augmentation du niveau moyen de la mer, de la baisse des précipitations, de la recharge de l’aquifère et de l’augmentation des prélèvements d’eau.
Inondations en novembre 2020
Au moment de l’inversac en novembre 2020, des inondations sur Balaruc-les-Bains avaient eu lieu avec une remontée brutale et importante de la nappe. L’inversac entraine une intrusion d’eau salée qui impacte (en sels, matière organique, baisse de température..) le réservoir d’eau douce souterrain mais aussi potentiellement le réservoir thermal.
Retour à la normale le 14 mars 2022
Le phénomène aura duré près de 16 mois an et s’est terminé lundi 14 mars vers 9h suite aux dernières pluies apportant des cumuls de 40 à 50 mm sur le littoral et 100 à 150 mm sur le causse d’Aumelas qui ont rechargé suffisamment l’aquifère avec une remontée des niveaux piézométriques. Si la source coule de nouveau normalement, en revanche, les eaux salées introduites et dispersées dans le réservoir souterrain (environ 6 millions de m3 et 157 000 tonnes de sels selon le dernier bilan datant de début décembre 2021) vont mettre peut-être plusieurs années à ressortir. Ainsi, tout le suivi scientifique et technique de la suite du phénomène, assuré par le Bureau de Recherche de Géologie Minière et le Syndicat mixte du bassin de Thau, est essentiel pour mieux comprendre le fonctionnement des écoulements souterrains et le retour à la normale de la qualité des eaux du réservoir souterrain.
La CLE suit attentivement l’inversac
La Commission Locale de l’Eau (CLE) du SAGE de Thau-Ingril, présidée par Michel Garcia (Vice-président de Sète Agglopôle Méditerranée et conseiller municipal à Villeveyrac), s’intéresse particulièrement à ces études techniques afin de pouvoir poser une stratégie territoriale de maîtrise de ces risques pour les différents usagers de l’eau sur cet aquifère, que sont notamment les conchyliculteurs, pêcheurs et aussi bien sûr la station thermale de Balaruc-les-Bains.
Pour Vincent Sabatier, vice-président de la CLE, conseiller communautaire à Sète Agglopôle Méditerranée et adjoint au maire de Sète), « cet épisode nous rappelle la fragilité de nos ressources en eau. Notre territoire dépend à 80 % de l’extérieur pour son alimentation, ce qui nous impose d’être très vigilants sur leur préservation. Nous devons, aussi mieux connaître nos besoins et nos ressources. C’est tout l’enjeu de l’étude qui sera prochainement lancée par le SMBT qui alimentera nos échanges dans le groupe de travail dédié à la gestion quantitative au sein de la CLE ».