Faits divers

Lamalou-les-Bains - Après l'inondation meurtrière en 2014, la justice rend son verdict

 L'ancien maire de Lamalou-les-Bains Philippe Tailland avait été mis en examen pour homicide involontaire. Des…

 

L'ancien maire de Lamalou-les-Bains Philippe Tailland avait été mis en examen pour homicide involontaire. Des inondations survenues sur sa commune avaient fait quatre morts en 2014. Ce mercredi, le magistrat instructeur du tribunal judiciaire de Béziers a rendu une décision de non-lieu général dans l'instruction portant sur ces inondations. Le parquet a fait appel.

 

Violente crue

Dans la nuit du 17 au 18 septembre 2014, une violente crue de la rivière Bitoulet avait provoqué la mort de quatre personnes dans la station thermale des Cévennes méridionales, située à 35 km au nord de Béziers.

Les victimes, un couple et une femme et sa fille, séjournaient dans le camping municipal qui surplombait d’environ 3 mètres le cours d’eau, long d’une dizaine de kilomètres qui se jette dans l’Orb.

Selon des experts, la violence des eaux lors de la catastrophe pouvait en partie venir de la rupture d’un embâcle, un barrage naturel de végétaux et autres débris, qui crée un phénomène de chasse. La question de l’entretien de la rivière avait donc été soulevée.

Un camping installé dans une zone inondable

L’eau déferlait du Mont Espinousse (1 124 m) vers la station thermale située en contrebas, provoquant de nombreux dégâts matériels et humains sur son passage.

Installé en 1982, le camping municipal était placé dans une zone déclarée inondable en 1989, tout comme une résidence et des lotissements voisins.

L’enquête, confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Montpellier, cherche notamment à déterminer pourquoi le camping municipal a été maintenu pendant des années sur ce site après son classement en zone inondable. 

En conclusion d'une ordonnance de 29 pages, la juge d'instruction a estimé ce mercredi, 5 ans 1/2 après les faits, qu'il n'existait aucune charge suffisante à l'encontre des six personnes physiques mises en examen, y compris du maire de la commune au moment des faits à l'encontre duquel le parquet avait requis le renvoi devant le tribunal correctionnel pour y être jugé des chefs de blessures et d'homicides involontaires.

Si elle relève plusieurs « carences » ou « défaillances dans l'appréciation de la situation, la vigilance et la mise en œuvre des dispositifs », la juge d'instruction estime qu’elles ne sont pas du niveau de gravité exigé par la loi qui permettrait de caractériser des fautes pénales susceptibles d'être reprochées aux six personnes physiques mises en examen. La juge d'instruction conclut que le « phénomène de vague » à l'origine de l'inondation mortelle était un « phénomène non connu, non répertorié, différent d'une crue ordinaire et tout à fait exceptionnel » ; qu'il était « à la fois imprévisible, irrésistible, extérieur et la cause exclusive des dramatiques événements survenus » ; et que « l'appréhension et l'anticipation de ce phénomène était impossible à établir ».

Le parquet de Béziers a interjeté appel de cette ordonnance de non-lieu afin que l'ensemble de la procédure fasse l'objet d'un nouvel examen par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Montpellier.

 

 

 

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