Economie

LE CAP D'AGDE - Quel avenir pour les concessions de plage ? Le point par établissement

Elles sont au nombre de 17 sur les 14 km de plage que compte…

Elles sont au nombre de 17 sur les 14 km de plage que compte la commune d'Agde.

Du village naturiste qui en compte 3, jusqu'au Grau d'Agde qui en détient une depuis peu, les concessions de plage sont un des atouts de la plus grande station balnéaire de France.

Le Jungle Beach, le Paralia, la plage du golf, le millesim, le galion, la méridienne, Capao beach, le palm beach, côté plage, l'infini, côté mer, bianca beach, le sun set beach, tous ces noms font rêver des milliers de touristes qui aiment profiter des plaisirs de la plage, installés dans de confortables transats tout en dégustant une cuisine méditerranéenne. 

Et pourtant cette année, la saison touristique s'annonce bien mal pour ces entreprises, habituées à recevoir une clientèle haut de gamme.

Pour l'instant, nous sommes toujours dans le flou, comme les autres activités de tourisme, comme les parcs d'attractions, les hôteliers, restaurants et campings. Nous n'avons pour l'instant aucune perspective d'ouverture” indique Éric Sidobre, le président de l'association Plage + Cap d'Agde qui réunit les plagistes de la station.

Des avancées ces derniers jours

Il y a quand même eu de maigres avancées car récemment, le Préfet de l'Hérault Jacques Witkowski les autorisait à pouvoir monter leur établissement sur la plage ” mais à leur risque et péril, sans savoir encore quand et comment ils pourront ouvrir au public ” précise la Préfecture.

Côté mer, les activités de plaisance sont à nouveau autorisées et les plages devraient être à nouveau accessibles de manière dynamique à compter de samedi.

Malgré tout, les concessions de plage sont soumises à la même réglementation que les restaurants et pour l'instant, la “bronzette” n'est toujours pas autorisée sur le littoral de sable fin. ” Restauration interdite et location de transats impossible, les conditions ne nous laissent aucune marge de manoeuvre. Dans l'absolu, il nous est encore possible d'effectuer de la vente à emporter depuis nos établissements, pour ceux qui sont d'ores et déjà en ordre de marche, mais le coût de fonctionnement de la structure serait supérieur au chiffre d'affaires réalisé” précise le professionnel.

Des plages ont d'ores et déjà donné leur intention

Si le sort du sun 7 beach est d'ores et déjà scellé pour la saison 2020, il semblerait que d'autres aient également décidé de jouer la carte de la prudence cette année. Selon nos informations, l'une des plages au village naturiste ne devrait pas être montée ni celle située dans la baie de l'amitié à Rochelongue.

Pour les petits nouveaux, c'est un peu la douche froide. C'est le cas notamment de la plage Capao beach qui s'apprêtait à ouvrir avec une nouvelle direction et un nouveau concept au nom de ” Naturisme interdit ! “. Espérons qu'il puisse voir le jour malgré le contexte. 

Nous sommes tous des chefs d'entreprise, des entrepreneurs habitués à prendre des initiatives mais aussi des risques mais là, il est vrai que le palier est important et l'avenir très incertain pour nos établissements. Certains ont préféré renoncer, d'autres hésitent, chacun fait et refait ses calculs ” précise le patron du Jungle Beach.

À ce jour, certaines structures n'ont pas encore commencé leur installation, d'autres sont en début de montage alors que quelques unes sont en train de l'achever comme le millesim installé sur la plage Richelieu. Chacun calcule son risque, engager des frais de montage, c'est de facto engager autant de frais de démontage. Les plus optimistes y vont pendant que d'autres préfèrent jouer la prudence en attendant les prochaines annonces du gouvernement qui devraient intervenir à la fin du mois de mai. 

À chacun son modèle économique

Il faut dire que les modèles économiques sont très différents d'un établissement à un autre. Certains ont créé leur réputation en développant et soignant la partie restauration, d'autres ont préféré mettre l'accent sur la location de transats ou encore les activités de loisirs telles que la location de pédalos, pendant que d'autres misaient sur les après-midi “bronzette festive” et la consommation de boissons.

Dans ce contexte anxiogène, quel concept sera le plus à même de répondre à la délicate équation de sécurité sanitaire et d'accueil des consommateurs adeptes des plaisirs de la plage ? 

Les exploitants qui misent chaque année sur quatre mois de saison pour faire vivre leur entreprise à l'année sont dans une situation très délicate. Ne pas ouvrir cet été revient à ne pas générer de chiffre d'affaire de septembre 2019 à mai 2021. Quelle entreprise pourrait résister à 21 mois d'inactivité ?  Mais pire serait la situation de ceux qui décideraient malgré tout d'ouvrir et d'engendrer des pertes si la saison se révélait catastrophique.

Alors, ouvriront, n'ouvriront pas ? La crise pandémique est vécue cette année comme le grain de sable qui est venu enrayer la belle mécanique des concessions de plage si prisées par le public, créatrices de centaines d'emplois saisonniers et dont l'occupation du domaine public rapporte plus de 400 00 euros à la collectivité. 

 

 


Depuis la parution du décret « plages » du 26 mai 2006, les concessions de plages sont soumises à un cahier des charges très strict : leur surface ne doit pas excéder 20 % de la longueur du rivage et de la surface du domaine public maritime (DPM) par plage, la durée d’exploitation est limité à six mois. Leurs structures doivent être entièrement démontables. Des contrôles réguliers sont effectués par les agents de la DDTM. Sur Agde, les autorisations d'exploitation sont renouvelées tous les 5 ans. Chaque projet est analysé dans sa globalité par une commission chargée d'évaluer les candidatures. 

 

 

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