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Les consommateurs responsables sont en marche

Des produits bio très largement consommés, quelques fleurs équitables qui apparaissent et les vélos électriques qui débarquent. Emergentes ou plus affirmées, de nouvelles pratiques s’installent dans tous les domaines de la vie quotidienne. Florilège, avec les derniers chiffres de la consommation responsable.

C’est le baromètre de ceux qui ont envie de regarder le verre à moitié plein. Ou de s’attarder sur les dynamiques plutôt que sur les chiffres bruts… La dixième édition (2017) de Chiffres de la consommation responsable, évolutions et tendances, est proposé par Graines de Changement. Cette agence de contenu spécialisée dans ce domaine compile les données concernant plusieurs secteurs. Parmi lesquels la mobilité, la finance ou encore l’alimentation. C’est là que les tendances sont les plus marquées.  Et que les nouvelles pratiques sont les plus répandues.

Commerce équitable et produits bio

Parmi elles figure la consommation de produits issus du commerce équitable. En France, ce marché a atteint le milliard d’euros. D’après la Plate-forme pour le Commerce Equitable (PFCE), cette consommation a augmenté de 42,8 % l’an dernier, par rapport à 2015. Et ceci, toutes filières confondues. Autre type de produits dont la consommation augmente fortement, ceux issus de l’agriculture biologique. En 2016, « le secteur bio se porte très bien », note le baromètre. 7 milliards d’euros de produits bio alimentaires ont été vendus, soit une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Sept Français sur dix consomment des produits biologiques au moins une fois par mois. Parmi ceux qu’ils plébiscitent figurent les produits laitiers. Ce marché progresse de 6,4 % pour le lait et de 26 % pour les fromages. Une évolution d’autant plus significative qu’elle contraste avec celle des produits laitiers traditionnels, en repli.

Près de la moitié des œufs sont bio

Autre exemple : les œufs. Les Français consomment en moyenne 220 œufs par an. Ceux qui entrent dans le cadre du bio ou qui sont issus d’élevages de poules respectant les animaux représentent désormais près de 48 % du marché total, en volume ! Et les engagements récents pris par les grands distributeurs – tels Monoprix et Auchan – de cesser la vente d’œufs de poules élevées en cage devraient encore renforcer la tendance. A un niveau plus confidentiel, le vin bio se développe aussi. Le premier semestre 2016 a confirmé une croissance de 10 % de ses ventes en grandes surfaces par rapport au premier semestre 2015. Et sur la même période, environ 300 nouveaux domaines viticoles bio ont été enregistrés. Notamment dans le Languedoc et les Côtes-du-Rhône.

Logiquement, cette tendance à la consommation de produits bio se reflète dans l’offre des restaurateurs. Ainsi, les trois quarts des établissements de la restauration collective ont proposé des repas composés de produits ou d’ingrédients biologiques en 2016. Dans la restauration scolaire, cela concerne près de huit établissements sur dix. Alors que dans le secteur de la santé, ce score chute à 30%.

Crème hydratante et épargne solidaire

L’alimentation est loin d’être le seul domaine concerné par ces nouvelles tendances de consommation responsable. L’étude constate ainsi une appétence pour les cosmétiques bio et naturels. La France représente le deuxième marché européen de la cosmétique certifiée derrière l’Allemagne. Les marges de progression demeurent importantes. Ce segment croît de 7 % environ par an. Il pèse 450 millions d’euros, soit 4,3 % du marché total.

De nouvelles pratiques de consommation concernent les fleurs. Avec 22,7 millions de tiges vendues en 2016, la rose équitable fait son apparition dans le secteur. Il est notamment portée par les engagements de distributeurs comme Aquarelle.com et Système U.

La finance également concernée

La finance aussi voit poindre de nouvelles pratiques. Des produits financiers et des modes de financement spécifiques apparaissent.  En 2017, le Livret de développement durable (LDD), devenu Livret de développement durable et solidaire (LDDS), a démarré avec une collecte de 380 millions d’euros en janvier. Et de 140 millions d’euros en février ! L’épargne solidaire concerne désormais plus d’un million de Français. Le seuil des 10 milliards d’euros d’encours épargnés a presque été atteint en 2016, dont plus d’un milliard pour l’épargne solidaire. Avec un nombre de souscriptions total en hausse de 15,5 %. Pour sa part, le financement participatif pèse 166,8 millions d’euros en 2016. Il enregistre une augmentation de 40 %, d’après l’association Financement Participatif France.

Le covoiturage, un véritable essor

Plus encore que la finance, où les pratiques nouvelles sont émergentes, c’est la mobilité qui a le plus fortement évolué. A la fois dans ses modalités et concernant les véhicules utilisés. Ainsi, l’autopartage, qui dissocie l’utilisation d’un véhicule de sa possession, se développe. A Paris, plus de 5 millions de voitures d’Autolib – service public d’automobiles électriques en accès libre – ont été louées en 2016. Ceci pour parcourir environ 51 millions de kilomètres. Pour sa part, le service de location de véhicules entre particuliers Drivy, présent en France, revendique 1,2 million d’utilisateurs en Europe. Le « vélopartage » fait lui aussi partie de ces nouvelles mobilités. Il est déployé dans un nombre toujours croissant de villes de France.

A Paris, le nombre d’abonnés annuels à Vélib’ a dépassé les 300 000 en août 2016. Cette même année, le service VélÔToulouse a enregistré 30 400 abonnés de longue durée. Un chiffre en croissance. Dans le domaine du covoiturage, le mastodonte du secteur – la plateforme internationale BlaBlaCar, née en France – est passé de 25 à 40 millions d’adhérents. Soit 60 % de croissance en un an ! Mais certains préfèrent le vélo… électrique. En 2016, 134 000 d’entre eux ont été vendus en France. Soit une progression de 31 % de plus que l’année précédente.

Le transport en commun plébiscité

Plus écologique encore, les Français qui habitent en ville prennent de plus en plus les transports en commun : 69 % des habitants des agglomérations de 50 000 habitants ou plus ont utilisé au moins deux fois par semaine les transports publics, soit 2 points supplémentaires par rapport à 2015, d’après un sondage réalisé par l’Ifop en 2016 pour l’Union des Transports Publics (UTP). « Si ces chiffres et tendances sont bien sûr encourageants, il serait dangereux de faire peser sur les consommateurs seuls le poids de la transition vers des modes de consommation plus durables », commente dans l’étude Elisabeth Laville, fondatrice de Graines de Changement, en appelant notamment les entreprises à proposer des produits et services durables accessibles.

Anne DAUBREE

Adaptation Web : DC

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