Les joies de la saison estivale sous les pinceaux de Jean Pierson, à la Galerie de l'Ancien Courrier (Montpellier)

Jusqu'au 22 avril 2017, la galeriste Claire Bornerand insuffle l'été dans le printemps, en proposant, aux cimaises de la Galerie de l'Ancien Courrier, dans le centre-ville de Montpellier, une vingtaine de tableaux du peintre narbonnais Jean Pierson réalisés en 2016 et 2017. Depuis vingt ans qu'il travaille en collaboration avec la Galerie de l'Ancien Courrier, et après une quinzaine d'expositions dans la galerie, on peut dire que Jean Pierson est un habitué des lieux. Et c'est avec toujours autant de plaisir que l'on découvre ses nouveaux tableaux, symbolisant l'esprit du Sud. Interview du peintre…

Vos tableaux sont la quintessence de l’esprit du Sud…

Jean Pierson : “C’est parce que je peins mon idéal, les endroits où j’aime vivre et mes moments préférés de la vie. Voir la mer m’apaise. Puisqu’il est interdit de construire en bord de mer, je représente des lieux imaginaires : des cabanons et des maisons dont les terrasses ou les alentours sont presque léchés par les vagues. Pour moi, peindre ces lieux privilégiés est un refuge ; c’est source de bien-être. Mes tableaux représentent le moment exact où des invités en vacances viennent d’arriver. Ils ont juste posé leurs valises. Je leur ai mitonné un bon petit plat. Le verre de l’amitié les attend sur la terrasse. Après avoir piqué une tête dans l’eau, nous allons prendre l’apéritif, déjeuner, puis refaire le monde en bavardant pendant des heures. On peut dire que mes tableaux représentent le farniente, le plaisir de vivre, l’art de vivre du Sud.”

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Posés sur le mobilier de jardin, on remarque souvent un livre, un magazine…

Jean Pierson : “Lire est mon activité favorite en dehors de la peinture. Mes tableaux sont donc assez logiquement imprégnés de mon goût pour la littérature. En ce moment, je lis Proust, Orsenna, Perrec ; j’ai une prédilection pour les écrivains français. Je pourrais aussi représenter des postes de radio, car j’écoute France Culture en permanence pendant que je peins ; cela m’évite d’être trop concentré sur ma peinture ; ainsi, mon pinceau est plus libre.”

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Au fil du temps, vos œuvres sont de plus en plus tournées vers l’extérieur.

Jean Pierson : “C’est vrai. Etant architecte dplg – en plus d’avoir fait les Beaux-Arts – j’ai beaucoup peint des intérieurs ; puis mon regard s’est tourné vers l’extérieur, d’abord en montrant des paysages par la fenêtre, puis en représentant des vérandas, des structures extérieures, des terrasses. Maintenant, je montre aussi des pontons, notamment dans les deux toiles sur l’étang de Bages. Cela varie d’un tableau à l’autre.”

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Un tableau inspiré par l’étang de Bages

 

Dans vos tableaux récents, on note un grand travail sur la représentation de la nature, sur les transparences…

Jean Pierson : “Je suis en effet passé des aplats aux glacis au blanc de zinc pour peindre la mer notamment, ce qui accentue l’impression de réalisme. Globalement, je m’attache de plus en plus à représenter la réalité dans ses moindres détails. En 2015, j’ai créé pour la librairie Clareton, à Béziers, un ensemble de grands panneaux décoratifs mettant en scène des oiseaux et des fleurs. Cela m’a amené à effectuer un travail de recherche sur ces sujets. Et cela m’a donné envie d’introduire une légère présence animale (des oiseaux) et de la végétation dans mes tableaux, qui au départ étaient beaucoup plus centrés sur l’architecture. On peut y voir des pins, du romarin en fleurs, des figuiers de Barbarie… Cela rend mes compositions plus accueillantes. Et je m’apprête à faire un travail de peinture sur le motif dans la région de Narbonne. Je vais l’arpenter et réaliser des aquarelles, peindre à l’huile, et en profiter pour renouer avec le pastel, que j’ai beaucoup pratiqué dans ma jeunesse. Par ce travail, je veux renouveler mon imaginaire, me rapprocher de la réalité, retranscrire directement d’après nature, puis, à partir de ces études, développer un travail en atelier. J’avais déjà fait de la peinture sur le motif il y a quelques années, à la faveur de divers voyages en Grèce, au Maroc, au Portugal, en Italie. Et en Normandie et en Touraine, où j’ai vécu. Cela va être plaisant de travailler de nouveau sur le motif. Et cela donnera de la profondeur à mes représentations de la nature.”

Propos recueillis par Virginie MOREAU
vm.culture@gmail.com

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Technique. Jean Pierson tend lui-même une toile de coton – solide mais fine de grain – sur le châssis, l’agrafe, puis applique deux couches de colle de peau mélangée à des pigments ocre-jaune. Il dessine ensuite au fusain d’abord l’arrière-plan, jusqu’au premier plan, avant de peindre à l’huile (tubes).

Fresques. Jean Pierson a réalisé de nombreuses fresques pour divers établissements, notamment pour la librairie Clareton à Béziers, pour le Centre de recherche contre le cancer à Montpellier, et pour des écoles. Il en crée également pour les particuliers. Il dit apprécier ce travail de commande car il lui permet de travailler sur des sujets qui ne lui sont pas forcément habituels. Chaque fresque est un nouveau défi. Ce travail vient ensuite souvent enrichir ses tableaux, selon lui.

Projets. Suite au succès que sa peinture a rencontré sur le stand de sa galerie londonienne lors d’un récent salon à Londres, Jean Pierson sera de nouveau présenté par cette galerie à un salon londonien en mai 2017. La galerie pourrait ensuite montrer ses œuvres à Singapour et Hong-Kong.

Informations pratiques

> Galerie de l’Ancien Courrier – 3, rue de l’Ancien Courrier
Montpellier – Tel. : 04 67 60 71 88.
www.galerieanciencourrier.com

> Ouverture du mardi au jeudi de 14h à 19h et les vendredi et samedi de 10h à 12h30 et de 14h30 à 19h.

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