Les musées imaginaires d’Hervé Di Rosa
Jusqu’au 29 juillet 2017, l’AD Galerie propose une exposition entièrement consacrée aux œuvres d’Hervé Di Rosa, « prodigieux ensemble d’œuvres qui nous transportent dans les musées les plus clandestins et les collections les plus mystérieuses, et nous donnent à voir des spécimens rares, des objets ineffables et stupéfiants », selon Victoire Di Rosa. Autant dire que le peintre s’est piqué de représenter des musées imaginaires. Il crée des saynètes entre cimaises exposant des œuvres fictives et cabinets de curiosité peuplés d’espèces étranges, avec, toujours, comme visiteurs de ces lieux, ses personnages fétiches.
Les amateurs d’art gardent souvent, au fond d’eux, une passion pour certaines œuvres, qu’ils aimeraient voir réunies, si les circonstances le permettaient. C’est ainsi qu’André Malraux avait mis en mots son Musée Imaginaire, puis l’avait exposé à la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, au début des années soixante-dix.
C’est au tour du peintre Hervé Di Rosa d’explorer ce concept de musée imaginaire, à l’occasion d’une série inédite présentée à l’AD Galerie cet été, appelée Classic Museum & Collection.
Des expositions créées de toutes pièces
Avec son habituel esprit facétieux, Hervé Di Rosa rassemble notamment ses propres œuvres et d’autres relevant de l’art modeste dans des expositions factices. Du moins c’est ce qu’il semble aux visiteurs venus en nombre admirer ses tableaux. Ainsi, dans tel tableau, il nous semble reconnaître l’une de ses sculptures totems réalisées avec des artisans bamouns camerounais.
Dans tel autre tableau, voilà que le peintre revisite l’histoire de l’art en reproduisant à sa façon des œuvres de maîtres. Bien évidemment, les visiteurs de ses musées et collections imaginaires ne sont autres que ses personnages fétiches, notamment les Renés, reconnaissables à leur unique œil et à leur bouche démesurée.
Des cabinets de curiosités étranges
Hervé Di Rosa s’est également amusé à créer des cabinets de curiosités peuplés d’êtres ou de fleurs étranges appartenant à des espèces a priori inconnues. Comme toujours, le délire est à son paroxysme, le peintre s’octroyant une liberté totale. Certains spécimens flottent dans des aquariums, d’autres sont conservés sous des globes.
En voyant l’exposition, on ne peut s’empêcher de vouloir se faire petit comme un René, pour entrer dans ses salles de musées imaginaires et profiter à plein des nombreux accrochages qu’Hervé Di Rosa a concoctés pour son public.
Une série inscrite dans l’histoire de l’art
Les formats de cette série sont parfois monumentaux. Fresques historiques, batailles, paysages, portraits, scènes religieuses et mythologiques se côtoient aux cimaises de ses tableaux dans les tableaux, reflétant le goût d’Hervé Di Rosa pour l’histoire de l’art, lui qui a étudié à l’Ecole des Beaux-Arts de Sète, a fondé la figuration libre avec Robert Combas à l’âge de vingt ans et créé le Musée International des Arts modestes en 2000, et dont les œuvres sont exposées dans des lieux prestigieux de par le monde. Par cette thématique, le peintre montre que sa créativité et sa capacité de renouvellement sont infinies. Et c’est tant mieux, car le public en redemande…
Virginie MOREAU
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