Santé — France

L’euthanasie, la nouvelle proposition de loi discutée à l’Assemblée nationale

L’examen d’une proposition de loi portant sur la création du droit à l’euthanasie en France a débuté ce jeudi 8 avril à l’Assemblée nationale. Portée par le député du groupe Libertés et Territoires, Olivier Falorni, ce débat suscite comme à son habitude son lot d’approbation et d’opposition.

A la suite de son adoption en commission des Affaires sociales le mercredi 31 mars, la proposition de loi du député Olivier Falorni a été discutée, jeudi 8 avril, devant l’hémicycle en séance publique. Ce texte soutient « le droit à une fin de vie libre et choisie ». En d’autres termes, il favorise la légalisation de l’euthanasie sur le sol français. L’euthanasie consiste à mettre volontairement et immédiatement fin aux jours d’un patient souffrant d’une maladie incurable par un moyen quelconque. Selon le professeur de médecine Didier Sicard, ce moyen se caractérise par une injection d’un produit létal de la part d’un médecin sur un malade.

Actuellement interdite en France, cette pratique est pourtant autorisée dans certains pays limitrophes. « La réalité de notre pays, c’est une immense hypocrisie. Certains Français, parce qu’ils en ont les moyens et les réseaux, sont obligés de s’exiler en Belgique ou en Suisse. Madame Guinchard, ancienne ministre opposée à l’euthanasie, est elle-même allée mourir en Suisse. Ouvrons les yeux sur la mort dans ce pays », a avance l’élu de Charente-Maritime mercredi 7 avril sur RMC.

Plusieurs personnalités médiatiques se sont également exprimées en faveur de ce texte, comme les chanteuses Line Renaud et Françoise Hardy. De nombreux témoignages récents viennent compléter cette position. A titre d’exemple, Michel Philippin plaide pour une légalisation en France. « Ce sont les pays civilisés qui ont adopté cette loi », affirme-t-il sur Europe 1, lui qui a accompagné sa femme jusqu’à la mort en Suisse en 2014.

La dénonciation d’une tentative d’obstruction parlementaire

Cependant, Olivier Falorni déplore que sa proposition de loi ait été bloquée par le dépôt de 3 000 amendements à l’Assemblée nationale, dont 2 300 de 5 députés du parti Les Républicains. Ces amendements auraient eu pour seul but d’empêcher le vote puisque les parlementaires n’ont pas pu passer en revue dans un temps limité tous les amendements. L’examen du texte dans son intégralité est mécaniquement impossible en une seule journée de discussion, qui est le délai réservé à un groupe parlementaire pour présenter son propre texte.

De son côté, le chef du groupe LR, Damien Abad, réfute l’existence d’une tentative d’obstruction venant de ses députés. « Nous n’avons déposé aucun amendement de groupe ; les seuls amendements qui ont été déposés l’ont été à titre individuel et personnel par 5 députés de notre groupe, sur 105. J’ai tenu à ce qu’on ne dépose aucun amendement de groupe, donc il est faux de dire que le groupe est dans une stratégie d’obstruction », explique-t-il sur LCI. Par ailleurs, il précise que 15 députés des Républicains ont signé une tribune soutenant ce texte.

Ainsi, l’Assemblée nationale ne s’est pas prononcée sur le texte complet et a arrêté le débat peu après minuit dans la nuit de jeudi 8 à vendredi 9 avril.

Un amendement du député Guillaume Chiche qui reprenait les points centraux sur « l’assistance médicale à mourir » avait néanmoins été voté à une large majorité – 240 voix pour, 48 contre et 13 abstentions – ainsi que l’article premier de la proposition de loi sur la création l’aide médicale active à mourir.

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