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LOTO DU PATRIMOINE : Quel est le site historique retenu cette année dans l'Hérault ?

 La Fondation du patrimoine a dévoilé cette semaine les 101 monuments en péril retenus pour…

 

La Fondation du patrimoine a dévoilé cette semaine les 101 monuments en péril retenus pour le Loto du patrimoine 2020. Une liste de 18 premiers monuments, classés “prioritaires”, avait déjà été présentée fin juin.

Les tickets à gratter sont d'ores et déjà en vente. Les sommes récoltées contribueront à la rénovation de ces monuments en péril, à hauteur de 1,76 euro par ticket vendu par la Française des Jeux.

A chaque département son monument

Dans un souci d'équité et d'équilibre, un projet par département a été sélectionné par la Mission Patrimoine. Dans l'Herault, c'était le Fort de Brescou situé au large du Cap d'Agde qui avait été sélectionné. Les travaux de rénovation sont d'ailleurs déjà en cours.

Cette année, c'est à Saint Guilhem le Désert, classé parmi les plus beau village de France que les conservateurs de la mission patrimoine sont tombés sous le charme de l'Ermitage Notre-Dame du Lieu Plaisant.

L’ermitage Notre-Dame-du-Lieu-Plaisant, dont la présence est attestée depuis le XIVe siècle, est un petit sanctuaire accroché à la roche. Situé au cœur d’un paysage ruiniforme (calcaire dolomitique) recouvert d’une garrigue odorante, à plus d’une heure de marche du village.

L’ermitage est composé d’une chapelle longue de 6 mètres, orientée avec un chœur voûté en cul de four et un clocheton en arcade au dessus du pignon ouest.

L'histoire de l'Ermitage

Saint Guilhem, petit fils de Charles Martel, est nommé vice-roi d’Aquitaine sous Louis le Pieux. Il s’illustre par la prise de Barcelone aux Sarrasins en 803.

Guidé dans son cheminement par son ami saint Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine, saint Guilhem se tourne progressivement vers l’idéal monastique.

Dès 804, il se retire dans la vallée de Gellone où il fonde deux monastères dont seule subsiste aujourd’hui l’abbaye bénédictine dite de Gellone, en hommage à son fondateur. Cette abbaye, qui accueille un morceau de la croix du Christ, offerte par Charlemagne lors de la retraite de Saint-Guilhem, devint un passage obligé pour les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.

Au cœur de la garrigue, à plus d’une heure de marche du village de Saint-Guilhem, Jean Albe, laïque originaire du diocèse de Lodève, construisit, au XIVe siècle, un humble ermitage auquel fut donné le nom de Lieu-Plaisant.

Désireux de donner à son œuvre cette stabilité qui devait en assurer la perpétuité à travers les âges, il demanda au Pape Benoît XIII la permission d’y élever un autel sous le vocable de la Sainte-Vierge.

De cette fondation subsiste sans doute l’église. L’ermitage fut jusqu’à la Révolution sous la direction de l’abbaye de Saint-Guilhem.

La maison des ermites, qui fait un même corps avec l’église, ne remonte probablement pas au-delà du XVIIe siècle. L’ermitage est vendu à la Révolution à Joseph-Victorien Pons. Puis avant 1855, à la famille Capion de Pignan. Par la suite, l’ermitage est toujours régulièrement fréquenté par les paroissiens et plusieurs ermites s’y installent au cours du XIXe siècle.

Aujourd’hui encore, l’ermitage accueille deux processions traditionnelles. La procession du lundi de Pâques, appelée pèlerinage « La Saucisso », est le fruit d’une promesse publique faite en 1628, alors que la peste ravageait le pays. La procession du deuxième Dimanche d’octobre, appelée pèlerinage de « Las nougas », remonte à 1724, lorsque les villageois invoquèrent la protection de Notre-Dame contre les inondations du Verdus, qui traverse le village de Saint-Guilhem.

Ces lieux, pour le moins insolites dans ces monts escarpés ciselés par d’innombrables anfractuosités rocheuses, ne furent certainement pas choisis au hasard par son fondateur : l’aménagement de ce recoin de montagne est dû essentiellement à la présence d’une petite source, qui coule goutte à goutte contre la paroi rocheuse située derrière le sanctuaire. Sans cette bénédiction de la nature, point sans doute d’ermitage dans ces lieux, encore moins ce chemin têtu qui serpente dans la montagne à sa rencontre.

L’ermitage, qui comptait seulement deux ermites en 1631, connut toutefois une fréquentation régulière d’épris de solitude et de fervents dévots et cela jusqu’à la Révolution qui changea quelque peu la donne. Les lieux se prêtant particulièrement à la prière et à la méditation connurent au total des années 1500 à 1860 le nombre de vingt-trois « pieux solitaires », ces fameux « frères » dont la combe voisine porte le nom.

Comme dans tous les monastères, le temps libre de ces ermites, hormis celui consacré à la prière et à la contemplation selon le rite de Saint-Benoît, était employé non seulement à la culture des maigres terres alentour (vigne, potager, oliviers) mais aussi à diverses tâches à l’égard des populations locales des villages, fermes et hameaux. Celles de soigner les malades, de porter les derniers sacrements aux mourants, voire « désinfecter » de la peste.

Jusqu’en 1860, les lieux de Notre-Dame-du-Lieu-Plaisant connurent une fréquentation régulière de contemplatifs voués à la stricte cause religieuse. Mais celle-ci, de façon consécutive au déclin de l’abbaye de Saint-Guilhem (Gellone) dont les moines dispersés dans le village ne respectaient plus aucune règle, s’aligna quelque peu sur des modes de vie moins stricts.

 

Dans l'occitanie, 12 autres sites ont été sélectionnés.

  • Eglise Notre-Dame à Vals (09) 
  • Pigeonnier à Bram (11) 
  • Château de Pagax à Flagnac (12) 
  • Observatoire du Mont Aigoual à Valleraugue (30) 
  • Moulin et station de pompage au Faget (31) 
  • Pigeonnier du château de Lacassagne à Saint-Avit-Frandat (32) 
  • Ermitage Notre-Dame du Lieu Plaisant à Saint-Guilhem-le-Désert (34) 
  • Rotonde ferroviaire à Martel (46) 
  • Orphelinat des Choisinets à Saint-Flour-de-Mercoire (48) 
  • Bergerie-grange et poulailler-porcherie à Salles-Argelès (65) 
  • Château de Castelnou (66) 
  • Bastion à Labruguière (81) 
  • Beffroi à Bruniquel (82)

 

Ils viennent s'ajouter à l'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse, classée parmi les 18 monuments prioritaires dont la liste avait été dévoilée en juin dernier. 

La Française des Jeux va également organiser cinq tirages du Loto dédiés au patrimoine. Ils se tiendront les 9, 12, 14, 16 et 19 septembre 2020, juste avant les Journées du patrimoine. La mise minimum sera de 2,20 euros et le jackpot de 2 millions d'euros.

 

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