Lutte contre le cancer : Montpellier innove
[EDITO] Le cancer du sein est un fléau que les vagues d’Octobre Rose ont du mal à éroder...
Lancée il y a 32 ans, cette campagne de prévention pour inciter les femmes de plus de 50 ans à se faire dépister est un succès populaire, à n’en pas douter. Mais les chiffres restent alarmants. Environ 60 000 nouveaux cas sont détectés chaque année en France (61 214 en 2023 pour être précis) soit une augmentation de 0,3 % par an depuis 2010 et 12 000 décès sont annuellement recensés. Or, plus le cancer du sein est détecté tôt, plus les chances de guérison sont élevées : on observe 99 % de survie à 5 ans pour un cancer détecté à un stade précoce et seulement 26 % quand il est diagnostiqué tardivement.
Malgré ce fait percutant, seulement 52 % des femmes éligibles (âgées de 50 à 74 ans) participent au dépistage organisé du cancer du sein à Montpellier (46,5 % en France sur la période 2022-2023). Un chiffre bien en deçà du seuil recommandé de 70 % par l’Union européenne. Et pourtant, Montpellier innove dans la lutte et se remonte les manches.
Le collectif Octobre Rose s’efforce de combler cet écart en mettant en place des actions concrètes pour faciliter l’accès au dépistage, notamment dans les quartiers prioritaires, où le recours aux soins reste faible. Depuis 1990, le “Mammobile”, un outil de dépistage mobile unique en France lancé par le professeur Jean-Louis Lamarque et le docteur Joseph Pujol à Montpellier, sillonne les secteurs ruraux (mais aussi en Haute-Garonne et dans les Pyrénées-Orientales) et a permis de réaliser pas moins de 600 000 tests de dépistage.
Le CHU, lui, a été le premier en France à proposer une chirurgie du sein sans cicatrice apparente (lire pages 4 et 5) tandis qu’un nouvel acteur clé est en train d’émerger : le Centre de transfert de l’innovation en oncologie (lire pages 6 et 7). Projet avant-gardiste, ce centre se profile comme un pilier fondamental dans la lutte contre le cancer… Le fléau n’a qu’à bien se tenir.