Expositions — Montpellier

Montpellier Canourgue, Fondation GGL : le plasticien Tadashi Kawamata réenchante la vie et la ville

Le nombre de ses interventions dans l'espace public ne se compte plus, en France comme à l'étranger. Le plasticien d'origine japonaise Tadashi Kawamata a été invité par la Fondation GGL à investir l'hôtel Richer de Belleval. Son intervention artistique s'étend également à la place de la Canourgue attenante…

Photo : un nid de Tadashi Kamabata accroché sur l’une des façades intérieures de l’hôtel Richer de Belleval, dans le patio © Virginie Moreau.

Comme l’indique Alain Guiraudon, qui préside la Fondation GGL, la fondation a vocation à faire découvrir à un maximum de public des œuvres d’artistes très connus. Après les expositions dédiées à l’Américain Jim Dine puis au Nîmois Claude Viallat (mouvement Supports-Surfaces), la Fondation GGL expose des créations d’un artiste à la renommée internationale : Tadashi Kawamata. Ses installations éphémères dans l’espace public ou privé ont été vues au fil des années sur la structure métallique du Centre Pompidou à Paris, ou encore à New York, Abu Dhabi, Helsinki, Milan, Tokyo et Sendai.

Un plasticien activiste

Tadashi Kawamata se définit comme “un activiste”. Il utilise des matériaux pauvres et simples, de récupération, comme des cagettes, des chaises, des portes, dans son processus de création… A l’occasion de son exposition “Tree huts in Montpellier (cabanes perchées à Montpellier), il a paré la place de la Canourgue de plusieurs de ses cabanes perchées et l’hôtel Richer de Belleval de nids (“Nests”) semblables à des nids d’hirondelles aux proportions démesurées.

Une cabane perchée installée par l'artiste Tadashi Kawamata dans un arbre de la place de la Canourgue, à Montpellier.
Une cabane perchée installée par l’artiste Tadashi Kawamata dans un arbre de la place de la Canourgue, à Montpellier.

Des rêves d’enfants matérialisés

La modestie de ses installations est confondante et touchante. Ses cabanes perchées font écho à nos rêves d’enfants d’un univers rien qu’à nous, intime et protecteur, comme un cocon. Si le promeneur ne peut s’y glisser – les cabanes étant situées très en hauteur dans les arbres –, les installations qui ponctuent la place de la Canourgue offrent autant d’abris mentaux dans lesquels on peut se réfugier par la pensée et retrouver son aptitude à rêver. Elles produisent un effet apaisant.

Un
Un “Nid” de Tadashi Kawamata. La couleur du bois répond à la couleur de la façade.

Pour leur part, ses nids évoquent les hirondelles qui désertent de plus en plus nos villes, faute des conditions nécessaires à la survie de leur espèce. Ils symbolisent un habitat fragile et précaire, ainsi qu’une espèce vulnérable car absente ou non représentée par le plasticien.

La fragilité de ces deux types d’habitats est accentuée par le caractère éphémère des œuvres présentées.

L’élévation des âmes et des comportements

Tadashi Kawamata nous invite à nous élever. En admirant ses installations situées très en hauteur, le visiteur est amené à réfléchir aux grands enjeux écologiques actuels, comme la protection de l’environnement et de la biodiversité. Il nous invite à nous reconnecter à la nature. Dans un lieu aussi patrimonial que l’hôtel Richer de Belleval, la présence de ses nids harmonise nature et culture, signifiant une possibilité d’avenir.

nid tadashi kawamata
nid tadashi kawamata

Le parti-pris de greffer ses nids de fortune à l’intérieur et à même l’édifice de Richer de Belleval fait écho à des millénaires de construction patiente par les oiseaux d’habitats protecteurs pour la lignée, face aux prédateurs. Quand on se souvient qu’avant sa rénovation, l’hôtel, dans un état de délabrement avancé, était envahi par les pigeons, on comprend que la boucle est bouclée par les installations de Tadashi Kawamata.

L’exposition

Dans les salles d’exposition de la Fondation GGL, l’artiste a rassemblé les maquettes réalisées pour préparer ses installations montpelliéraines. Oscillant entre peintures et sculptures nées des reliefs de structures collées à même le support, elles prolongent le propos du plasticien, invitant à entrer dans son imaginaire poétiquement modeste.

Une maquette de Tree Hut (cabane perchée) par Tadashi Kawamata
Une maquette de Tree Hut (cabane perchée) par Tadashi Kawamata

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Un directeur artistique qualifié

Critique d’art, rédacteur en chef du magazine de référence Artpress, commissaire de nombreuses expositions dont celle-ci, Richard Leydier est le nouveau directeur artistique de la Fondation GGL, abritée au sein de l’hôtel Richer de Belleval. On lui doit notamment la rétrospective dédiée à Robert Combas au Mac Lyon en 2012, ou l’exposition consacrée à Marc Desgrandchamps qui s’est tenue à Montpellier, au Carré Sainte-Anne, en 2011. Il a également rédigé des ouvrages sur des artistes. A la Fondation GGL, il succède à Numa Hambursin, qui dirige désormais le Mo.Co.

Le critique d'art Richard Leydier, nouveau directeur artistique de la Fondation GGL Montpellier.
Le critique d’art Richard Leydier, nouveau directeur artistique de la Fondation GGL Montpellier.

Informations pratiques

Fondation GGL – Hôtel Richer de Belleval – Place de la Canourgue – Montpellier – 04 99 66 18 21.
L’exposition “Tree Huts in Montpellier” de Tadashi Kawamata est visible jusqu’au 10 décembre 2022
du mardi au samedi de 10h30 à 11h30 et de 15h à 18h, et le jeudi de 15h à 18h. La Fondation est fermée le dimanche et le lundi.

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