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Montpellier : la start-up "Unified software" révolutionne le logiciel métier

La start-up montpelliéraine "Unified software" fondée par Eric et Tassadit Quivy annonce avoir trouvé une solution pour faire évoluer les logiciels aussi vite que les métiers.

L’équipe de Unified Software © Mathieu Weisbuch

Le BIC (Business & innovation centre) à Montpellier abrite depuis dix-huit mois la start-up Unified Software. La société connaît une ascension impressionnante, suscitant un vif intérêt partout où elle présente son projet. L’obtention de labels lui ouvre les portes des subventions. Deux importants investisseurs ont déjà prouvé leur confiance dans le projet.

Dans la tête de son président Eric Quivy a germé le projet très ambitieux de faire évoluer les logiciels aussi vite que les métiers. Avec la Software factory, les logiciels métiers s’affranchissent du code. Ils s’inventent au gré des besoins à l’aide de composants métiers. Le projet veut ainsi garantir aux sociétés souplesse et gain de temps.

Franchir un palier

Durant vingt-cinq années, Eric Quivy a été au cœur de l’édition de logiciels. Une période qui a vu les évolutions technologiques s’enchaîner, promettant toujours plus de simplicité, plus de rapidité… Mais les logiciels métiers pourraient avoir été les grands oubliés des années bénies de l’informatique. “A un moment, je me suis dit qu’il n’était plus possible de continuer comme cela, se rappelle Eric Quivy. Cela coûte tellement cher, c’est si compliqué et à la fin tout le monde est déçu !”. Un refrain que le président de Unified software ne veut plus entendre.

Alors directeur des systèmes d’information chez Orchestra, de 2008 à 2017, où il conduit la refonte de tout le système d’information, il constate en effet que les évolutions des logiciels ne sont pas à la hauteur, se contentant bien souvent d’un revamping technique. Des millions d’euros dépensés, et la frustration de ne pas pouvoir se dire : “là, on a franchi un palier” se souvient Eric Quivy. “Dans le cadre de l’étude de marché que nous avons réalisée, on a vu des cas de développement spécifique de 150 000 euros finir à la poubelle” ajoute Tassadit Quivy, co-fondatrice et responsable marketing et commercialisation.

No-code

Ce que personne n’ose faire, à savoir repartir de zéro, d’une feuille blanche, Eric Quivy le tente. Mais cette fois-ci, il ne s’agit pas de faire un petit pas en avant, ni de trouver une solution dont l’inévitable obsolescence ramènera tôt ou tard les directeurs de systèmes d’information à la case départ.

La trouvaille de Unified software repose sur la modélisation des fonctionnalités et de l’interface utilisateur. Le code sera automatiquement généré. “Le code est généré à 100%. Nous ne sommes pas les seuls à faire cela. Il y a une tendance au low-code et au no-code. Mais nous avons plusieurs axes innovants qui rendent notre projet très intéressant” précise Eric Quivy. La Software factory propose de créer des logiciels standards avec des composants standards, mais avec la particularité de pouvoir être personnalisés en quelques clics. “Pas besoin d’en savoir plus que pour utiliser Excel” s’amuse Eric Quivy.

3 brevets

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Depuis l’agrément BIC obtenu en juin 2021, Unified Software accumule les encouragements. Ils se traduisent par de nombreux succès auprès des organismes qui délivrent des labels ouvrant les portes des subventions. Les bourses French tech seed émergence (pour l’intégration de l’IA) et Deep tech (pour l’aspect disruptif du projet) ont été de précieux sésames. “Il faut aller les chercher” précise Eric Quivy qui a mesuré le travail attendu pour recevoir ces aides. Le montage des dossiers pousse beaucoup de postulants à l’abandon. Mais la ténacité de la start-up a permis de réunir près d’1,3 millions de fonds propres qui permettront de “présenter en septembre 2022 la version 1 la plus étoffée”, déclare Eric Quivy.

Consciente d’avoir entre ses mains une innovation capitale, la start-up montpelliéraine est engagée dans le dépôt de 3 brevets. Une pratique de plus en plus fréquente aux États-Unis et en Chine. Deux pays placés sur le parcours de la stratégie commerciale de Unified software qui envisage de se déployer d’abord en France, en Europe, puis en Amérique du Nord et en Asie. “Pour le dépôt du brevet ou le dossier Deep tech, il faut passer par un état de l’art qui prouve que personne n’a jamais fait quelque chose de similaire à notre projet, ou que quelqu’un n’en a jamais parlé dans une publication scientifique. Un travail colossal. Il faut prouver que l’on a effectué des recherches et que rien ne s’en approche. Nous les avons faites avec la CCI. Cela a eu du poids” explique Eric Quivy.

Aller au bout

Pour aller au bout de cette aventure, Eric Quivy s’est entouré de bonnes connaissances, parfois des collaborateurs de longue date. Il a composé sa “Dream team”. 6 des 8 personnes attendues ont accepté. “J’ai réussi à les convaincre en faisant un prototype” explique Eric Quivy. “L’idée est de continuer à embaucher en mettant au départ le paquet sur la recherche et le développement. Nous allons embaucher 3 personnes de plus au développement et 3 au contrôle qualité” annoncent les co-fondateurs de Unified software.

Face à la digitalisation de l’économie exigeant des systèmes d’information de plus en plus souples, la Software factory pourrait créer la sensation. À tel point qu’en prenant connaissance du projet, un éditeur de logiciels aurait demandé à Eric Quivy : “Mais que va devenir mon métier ?”. “Ton métier c’est de maîtriser le métier de tes clients et de leur proposer des composants standards” a répondu le co-fondateur de Unified software.

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