Sciences — Montpellier

Montpellier, Centre Spatial Universitaire : les nanosatellites, l’espace au secours de la Terre 

En 2023, le Centre Spatial Universitaire de Montpellier (CSUM) prévoit 4 lancements de nanosatellites qui s’inscrivent dans une démarche solidaire et environnementale. Le CSUM et son partenaire, la Fondation Van Allen, mettent la technologie au service des nouveaux enjeux.

Photo d’illustration © Canva

Le Centre Spatial Universitaire de Montpellier est une petite agence spatiale formatrice d’étudiants provenant de divers pays. Il est gouverné par Jean-Claude Gayssot, président de la Fondation Van Allen, Laurent Dusseau, directeur de la fondation et du CSUM, et Claudie Haigneré, astronaute et marraine de la fondation. “Nous vivons des moments exceptionnels avec le centre spatial, témoigne Jean-Claude Gayssot, c’est un bijou, le premier bijou de France”.

Jean-Claude Gayssot et Laurent Dusseau © Susie Carbone
Jean-Claude Gayssot et Laurent Dusseau © Susie Carbone

L’histoire en marche

Le CSUM est né en 2011 par décision du Conseil d’administration de l’Université de Montpellier, après la conception en 2006 du premier nanosatellite universitaire. Quelques mois après sa création, en 2012, le CSUM lance Robusta-1A, le premier nanosatellite français en orbite. En 2017, c’est au tour de Robusta-1B de partir mesurer la dégradation des composants électroniques sous l’effet des rayonnements ionisants de l’espace. Les choses s’accélèrent les années suivantes et, le 13 juillet 2022, le nanosatellite MTCUBE-2 est envoyé à 5 900 km de la Terre pour mesurer les effets des radiations sur les mémoires en technologie avancée. Le même jour, Celesta est expédié en orbite pour comparer l’environnement radiatif en orbite basse autour de la Terre à celui produit sur Terre.

Un grand pas pour l’humanité

Le président de la Fondation Van Allen partage la fierté qu’il éprouve quant aux nouveaux projets du CSUM. “Je veux mettre les enjeux que je juge essentiels à l’échelle planétaire – tels que la lutte contre le dérèglement climatique, la transition écologique et énergétique, la justice et la lutte contre les inégalités – au centre de nos activités”, détaille Jean-Claude Gayssot.

Les activités des nanosatellites du CSUM sont aujourd’hui étroitement liées à l’agroécologie en Afrique. C’est notamment le cas des projets Hydrosat, créé par des étudiants de la République de Djibouti, et Gainde, porté par des étudiants sénégalais. Les nanosatellites qui vont observer ces régions ont pour but de fournir une analyse de la pluviométrie, de la climatologie, des crues et de l’évapotranspiration. Grâce à ces données, il sera possible d’évaluer les pluies, vents, températures et d’en déduire le niveau d’eau. Cela permettra d’anticiper les périodes de sécheresse et de prévenir la déshydratation. “C’est une question de vie ou de mort” pour Laurent Dusseau.

Une mission “au-delà de l’espace”

Les missions des nanosatellites sont porteuses de sens. Elles œuvrent pour l’environnement et la solidarité. D’ici quelques mois, un projet qui lie les deux valeurs émergera : Robusta-3A. Il s’agit d’un nanosatellite, créé en partenariat avec Météo France, qui améliorera les modèles météorologiques de prévision d’épisodes cévenols. Ces phénomènes résultent d’une accumulation d’humidité en mer. En analysant le champ d’humidité au-dessus de la Méditerranée, il sera possible de les prévoir.

ROBUSTA-3A © Susie Carbone
ROBUSTA-3A © Susie Carbone

La Fondation Van Allen a créé son comité scientifique en 2020 dans le but de lancer des appels à idées. En suivant ce schéma, en 2021, un premier projet a émergé : celui du sauvetage de la mer Méditerranée.

D’ici 2026, trois initiatives vont joindre leurs forces pour un projet d’ampleur : débarrasser la mer de ses déchets plastiques :

  • Captain développera des capteurs de mesure des déchets marins et les installera sur des bouées immergées et flottantes
  • Plassea et Rimosa permettront de détecter les déchets plastiques grâce à des données radars.

Le but de ces initiatives est de localiser les déchets en plastique et de calculer leurs mouvements pour les extraire instantanément. Une évolution importante qui permettra de supprimer les émissions de gaz à effet de serre produites par les patrouilles de détection marines et aériennes, actuellement en charge de ces missions.

Equipement CSUM © Susie Carbone
Equipement CSUM © Susie Carbone
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