Montpellier : les Petits Frères des Pauvres organisent un déjeuner de Noël et un réveillon du 31 décembre solidaires
Antonia Rubio, responsable de l'équipe des Petits Frères des Pauvres de Montpellier Métropole, détaille les actions prévues par l'association caritative à l'approche des fêtes et explique ses missions principales…
Photo d’illustration © Canva.
Le 24 décembre à midi et le 31 décembre au soir, des bénévoles des Petits Frères des Pauvres seront mobilisés auprès des personnes âgées isolées de Montpellier et sa métropole, à l’occasion de repas qu’ils partageront avec elles. Les explications d’Antonia Rubio…
Comment se déroulera la journée du 24 décembre pour vos bénéficiaires ?
Antonia Rubio : “Toutes les personnes accompagnées par les Petits Frères des Pauvres à l’année ou qui nous ont été préalablement signalées par une assistante sociale, leur voisine, un bénévole ou qui se sont manifestées auprès de nous seront accueillies pour l’occasion (il y en aura 3 ou 4 cette année)… Il y aura autant de bénévoles que de personnes accompagnées. Les bénévoles iront chercher les personnes à leur domicile ou sur leur lieu de vie (Ehpad, foyers de vieux migrants…) et les accompagneront au restaurant, qui est cette année situé à Castries. Une petite animation sera assurée sur place par l’un de nos bénéficiaires, âgé de 82 ans, qui va jouer de l’accordéon. Nous sommes ravis de faire appel à lui plutôt qu’à un prestataire extérieur. Le repas se déroulera, et il y aura une remise de cadeaux. Il s’agira d’un moment festif, dans l’attention à l’autre et l’échange. Puis les personnes seront raccompagnées à leur domicile ou sur leur lieu de vie. Le repas de Noël est une tradition nationale depuis bien longtemps pour les Petits Frères des Pauvres…”
Et le réveillon de la Saint-Sylvestre ?
Antonia Rubio : “Ce réveillon solidaire informel débutera le 31 décembre à partir de 19h00. Il sera organisé à Montpellier et sera ouvert aux bénévoles et à une trentaine de personnes isolées. Le maire devrait passer nous saluer, comme les années précédentes. Il s’agira d’une très belle fête. Beaucoup de bénévoles ponctuels vont faire des animations : Dominique va chanter et accompagner le public à la guitare, Jean-Pierre va jouer de l’orgue de Barbarie, Anne fera du handpan, un couple de clowns va divertir l’assistance et créer des animaux avec des ballons, et il y aura peut-être une chanteuse d’opéra. Des personnes accompagnées donneront un coup de main pour le service, la décoration de salle.
Nous organisons ce réveillon avec l’Accorderie de Montpellier, qui favorise les échanges de services entre les personnes. Elle compte parmi ses effectifs la moitié de personnes de plus de 60 ans ; j’y travaille d’ailleurs. Les Petits Frères des Pauvres et l’Accorderie veulent prendre un local ensemble pour mutualiser leurs forces et leurs services”.
Comment est née l’association des Petits Frères des Pauvres ?
Antonia Rubio : “L’association a été créée par un jeune homme, Armand Marquiset, en 1946. Avec ses amis, il allait faire de menus travaux de bricolage chez les gens dans le besoin et la solitude, il leur préparait un repas… Au départ, l’association fournissait de l’aide matérielle aux personnes âgées, isolées et pauvres. Armand Marquiset disait “des fleurs avant le pain” ; il insistait sur l’importance de fournir de la chaleur humaine aux personnes qui se sentent seules ou exclues.
L’association, qui s’est donné pour missions d’alerter et de témoigner, a milité pour que l’Etat prenne les personnes en charge à domicile. C’est désormais le cas : les Départements ont pris le relais. Depuis, les Petits Frères des Pauvres se concentrent sur la relation à l’autre”.
Parvenez-vous à répondre à toutes les demandes d’aide ?
Antonia Rubio : “Nous parvenons à faire face aux demandes d’accompagnement, notamment pour les évaluations-signalements : quand une personne est signalée, un groupe de bénévoles va la rencontrer pour parler avec elle, puis propose de l’accompagner. Beaucoup de personnes isolées ou exclues socialement n’ont pas les mêmes ressources que nous pour se renseigner (journaux, Internet…), donc nous comptons sur les assistantes sociales du Département pour nous prévenir quand une personne âgée souffre de solitude ou qu’elle vit dans le dénuement. Parfois, la famille, éloignée géographiquement, nous informe du besoin de sa mère ou de sa grand-mère ; et parfois le bouche à oreille fonctionne.”
Les Petits Frères des Pauvres proposent-ils de l’hébergement ?
Antonia Rubio : “Dans la métropole de Montpellier, nous ne pratiquons pas l’hébergement, mais en France, il y a des maisons de retraite et des lieux de vie des Petits Frères des Pauvres”.
Pouvez-vous détailler vos actions ?
Antonia Rubio : “Les Petits Frères des Pauvress accompagnent des personnes de plus de 50 ans souffrant de solitude, d’isolement, de précarité ou de maladie… Ce sont les personnes les plus vulnérables. Actuellement nous accompagnons 60 personnes à Montpellier et il y a autant de bénévoles qui les visitent à domicile. Nous accompagnons nos bénéficiaires jusqu’au bout de leur existence. Il s’agit d’un accompagnement dans la régularité. Nous militons aussi pour le droit aux vacances. Nous fêtons leurs anniversaires, tous les moments qu’ils devraient partager normalement en famille ou entre amis. Chaque année, il y a un appel aux dons national pour financer nos actions. Un kit ‘Devenez chasseur de solitude’ est mis à la disposition du public.”
Informations pratiques
Les personnes dans le besoin peuvent contacter le 07 56 30 80 14.
Numéro de téléphone Solitud’écoute : 0 800 47 47 88 (service et appel gratuits).
Pour donner aux Petits Frères des Pauvres ou se renseigner : https://www.petitsfreresdespauvres.fr/