MONTPELLIER - Refus d’inscriptions à l’université Paul Valéry
Refus d’inscriptions à l’université Paul Valéry : le président Patrick Gilli refuse la négociation…
Refus d’inscriptions à l’université Paul Valéry : le président Patrick Gilli refuse la négociation et propose davantage de sélection
Plusieurs milliers d’étudiants ont été refusés par l’université Paul Valéry – Montpellier 3 pour la rentrée de septembre 2017. Les élus étudiants du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM), et du Comité Etudiant Indépendant (CEI), ont rencontré le 21 juillet Patrick Gilli, le président de l’université, à propos des milliers d’étudiants « sans fac » que sa politique de sélection laisse sur le carreau.
À la question « que dites-vous aux milliers d’étudiants refusés en master ou en licence à la rentrée prochaine ? », le président de l’université Paul-Valéry Montpellier 3 Patrick Gilli répond : « on n’a pas de place ». Nous ne l’acceptons pas ! Préparons la mobilisation à la rentrée !
Le vendredi 21 juillet dernier, deux élus étudiants, l’un du SCUM (Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier) et l’autre du CEI (Comité Etudiant Indépendant), ont rencontré le président de l’université Paul Valéry Patrick Gilli et le directeur de la DES (direction des études et de la scolarité) Matthieu Gayet. Une lettre ouverte leur avait été envoyée au préalable, dont voici un extrait :
Monsieur le président, c’est avec stupéfaction que les étudiants apprennent que dorénavant, ils ne pourront pas postuler librement dans la filière de leur choix. Pour le Master, c’est le résultat de la loi instaurant la sélection en M1, que vous appliquez avec zèle. Pour la Licence, c’est la conséquence de la mise en place de capacités d’accueil en L1, soutenues par le ministère avec la récente réforme APB instaurant le tirage au sort.
Selon vos propres chiffres, sur 10 466 candidatures en M1, seules 1147 ont été acceptées ! Que vont alors pouvoir faire les milliers d’étudiants refusés ? dont les plus de 500 ayant pourtant obtenu leur licence à l’UPV ? De plus, alors que le passage entre le M1 et de M2 devrait être automatique, on apprend que là-aussi ce ne sera finalement pas le cas pour tout le monde.
Leur rappelant les chiffres de la sélection donnés en conseil, nous avons demandé : « que dites-vous aux milliers d’étudiants refusés en master ou en licence à la rentrée prochaine ? ». Le président Patrick Gilli répondit : « on n’a pas de place ». Il ajouta ensuite, en substance, que l’université ne disposait pas des moyens financiers comme matériels pour accueillir plus d’étudiants. De fait, leur nombre ne fait que croître depuis quelques années, avec par exemple 40 000 supplémentaires à la prochaine rentrée, et cela ne va pas en s’arrangeant, en raison du baby-boom des années 2000.
Rappelons les faits : avec en 2007 la loi Pécresse ou LRU (qui instaure l’autonomie des universités), renforcée par la loi Fioraso en 2012, l’État finance de moins en moins les universités, ne compensant plus notamment le GVT (glissement vieillesse technicité, qui correspond à l’augmentation de la masse salariale due à l’ancienneté et aux promotions du personnel). Entre 2015 et 2017, cela représente une hausse de 3.7 millions d’euros pour l’UPV, pour atteindre environ 90% du budget de l’université. Le président a été clair à ce sujet : en 2019, la situation budgétaire sera intenable, et la politique prônée en la matière par Macron et sa ministre Frédérique Vidal ne l’améliorera pas, loin de là !
Alors, où est la solution ? Patrick Gilli nous a indiqué qu’elle ne pourrait venir que de l’instauration de « pré-requis », qui permettraient soi-disant de n’accueillir à l’université que les bacheliers jugés aptes à suivre telle ou telle formation et à obtenir leur licence. En clair : le bac ne garantirait dès lors plus l’accès à l’université ! Bref, le président propose la sélection…
Pour notre part, nous rejetons tout ce qui pourrait aller dans ce sens : que ce soit pour des raisons budgétaires ou matérielles, les étudiants n’ont pas à payer les pots cassés des mesures prises par les différents gouvernements, depuis l’adoption du processus de Bologne en 1999 ! Les étudiants ont combattu la LRU, ce n’est donc pas à eux qu’il faut aller expliquer qu’il faut l’accepter et l’appliquer.
Sous aucun prétexte nous n’accepterons de voir nos droits détruits, encore moins par des gens qui eux savent parfaitement défendre leur intérêts financiers ! Il faut faire des sacrifices ? Qu’ils commencent par eux, on verra après !
Pour ces raisons, et ne faisant pas partie des gestionnaires de l’université, nous appelons les étudiants à se tenir prêts à la rentrée pour se mobiliser et exiger :
– l’arrêt de la sélection à l’Université : une place pour chacun dans la filière de son choix !
– l’arrêt des tirages au sort à l’entrée de la licence !
– l’abrogation de la réforme instaurant la sélection à l’entrée du master !
Le CEI et le SCUM décideront d’ici la rentrée des initiatives à prendre pour faire aboutir ces revendications.